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LeBron James, le perdant magnifique

Il est le héros malheureux de la finale NBA. Irréprochable sur le parquet où il a enchaîné des performances jamais vues à ce niveau de la compétition comme en dehors où il a su motiver ses partenaires inexpérimentés, LeBron James a tout fait pour empêcher l'irrémédiable. Mais ce n'était pas encore assez et Golden State a fini par renverser le "King". A 30 ans, l'ailier des Cavaliers vient de perdre ses 4e finales NBA, pour 2 victoires. Difficile pourtant de lui apposer une étiquette de "looser"...
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
La déception de LeBron James (Cleveland Cavaliers) (EZRA SHAW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Le roi est nu. Le meilleur joueur du monde, comme il s'est auto-proclamé, termine la saison sans le moindre titre. Ni celui de MVP, abandonné à Curry, ni celui de meilleur joueur des finales (décerné à Iguodala), ni bague de champion. Jusqu'au match 6 face à Golden State, LeBron James pouvait toujours rêver ajouter une troisième chevalière à ses doigts. Mais le collectif des Warriors en a décidé autrement, en dépit des efforts surhumains déployés par l'ailier des Cavs. Désespérément seul, James s'est débattu comme un beau diable et a même pu laisser penser qu'il allait réussir l'un des plus grands exploits sportifs de tous les temps quand son équipe s'est retrouvée devant lors de ces finales ((2 victoires à 1). Au final, le natif de l'Ohio est mort les armes à la main. Ce refus de l'échec, cette obstination auraient pu lui valoir un titre de MVP des finales mais, à part Jerry West en 1969, aucun joueur appartenant à l'équipe battue, n'a eu cet honneur. "LBJ" l'aurait pourtant tellement mérité...

Depuis le 4 juin, James, 30 ans, a tenu à bout de bras ses Cavaliers, bien  tendres et inexpérimentés, comme le prouvent ses statistiques. Le N.23 des Cavaliers s'est encore distingué du commun des mortels de la  NBA. Lors des trois premiers matches, il a marqué un total de 123 points, plus  qu'aucun joueur dans l'histoire qu'ils se nomment Michael Jordan, Magic Johnson  ou Kobe Bryant. Il a fini les deux semaines de la finale avec un total de 215 points et une  moyenne affolante de 35,8 points par match, sans oublier 13,3 rebonds et 8,8  passes par match. Il est le premier joueur de l'histoire à avoir dépasser en  finale les moyennes de 35 points, 10 rebonds et cinq passes. Tout simplement irréel. 

Le soliste devenu chef d'orchestre

De même, là où un Bryant avait tendance à paralyser ses coéquipiers par ses remarques acerbes, James a su transcender les siens. Pourtant privés de ses lieutenants habituels, Kevin Love, forfait depuis la  demi-finale de conférence, et Kyrie Irving, victime d'une fracture de la rotule  gauche lors du match 1, les jeunes Cavaliers ont bravement sonné la charge, à l'image de Matthew Dellavedova, l'habituelle doublure d'Irving. "Cette équipe est une équipe de revanchards, de joueurs en qui on n'a pas cru. On ne croit plus en nous, mais on va montrer ce dont on est capables", avait prédit le King après l'égalisation à un partout dans la série. "Tout le monde a pu voir que LeBron était un joueur extraordinaire, mais il  est devenu un fantastique leader pour cette équipe", a admiré son entraîneur  David Blatt. "Il a tout fait, tout donné pour qu'on décroche ce titre, il doit être fier de sa saison", a conclu le coach des "Cavs".

A 30 ans, LeBron James a encore de belles années devant lui. Son jeu, qui n'est pas uniquement basé sur des qualités d'explosivité, peut lui permettre de durer. Il peut, à l'instar d'un Karl Malone par le passé, user de son physique de déménageur, pour compenser la perte de vitesse par la force et la science du jeu. Et surtout, effacer ce ratio de quatre finales perdues pour deux gagnées. Car, inévitablement, les comparaisons avec Michael Jordan ne cesseront de la poursuivre encore et encore. A la fois motivante et oppressante, l'ombre du maître plane toujours sur celui qui est désigné comme son possible successeur depuis ses années lycée. Au même âge que James aujourd'hui, Jordan n'avait disputé que 3 finales. Mais il les avaient remporté toutes les trois...

30 ans, 30 actions de LeBron James en vidéo : 

Pour son retour dans son Ohio natal après la parenthèse Miami, James n'a pourtant pas à rougir. "On a accompli beaucoup de bonnes choses dès cette première année, mais on  a perdu la finale, chaque finale perdue est une déception énorme, c'est ma  quatrième et c'est dur à accepter", a -t-il déclaré après la défaite. Déçu mais pas résigné, l'ailier des Cavaliers a ajouté que "cette saison a été longue avec tellement de chapitres différents, les  blessures de joueurs importants notamment. On peut être satisfait d'avoir remis  cette équipe à la place qui est la sienne, mais il y a encore beaucoup de  travail devant nous". Avec les retours de blessures d'Irving et Love la saison prochaine, le roi espère vite retrouver sa couronne. 

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