Les deux premières semaines de la NBA annulées
"C'est un gouffre qui nous sépare", a indiqué le patron de la NBA, David Stern, précisant que le désaccord portait "sur virtuellement tous les plans". "Nous ne sommes pas à un stade où un accord juste peut être trouvé avec la NBA", a de son côté déclaré le président du syndicat des joueurs (NBAPA), Derek Fisher, joueur des Los Angeles Lakers, à la sortie de la dernière réunion en date, à New York, qui a duré 7h. A l'arrivée, l'officialisation de l'annulation des deux premières semaines de la saison régulière. Et ce n'est peut-être pas fini. Mais au pays du business et de la NBA élevée au rang de quasi-religion (au même titre que la NFL, la NHL ou la MLB), chaque mois de compétition annulé coûte au total 350 millions de dollars, selon le directeur exécutif de la NBAPA, Billy Hunter.
Les joueurs en Europe ou avec leurs fans
"Je veux dire aux fans que nous sommes désolés, c'est un jour triste pour nous tous, surtout pour vous! Sans Vous (les fans), il n'y a pas de NOUS (les joueurs)", a indiqué la vedette de Miami LeBron James sur Twitter. "Merci pour le soutien. Vous savez que nous voulons jouer et vous comprenez la propagande des propriétaires", a indiqué le meneur de Phoenix Steve Nash, qui a aussi tweeté: "Les joueurs négocient pour moins d'argent mais soyons clairs, ça ne fera pas baisser le prix des tickets, ça ira dans la poche des propriétaires". En attendant, les joueurs s'éparpillent. Quelques-uns sont déjà arrivés en Europe (Parker, Batum) et d'autres pourraient suivre (Kobe Bryant au Virtus Bologne ?), histoire de ne pas perdre le rythme car les sommes qui leur sont proposées n'ont aucune commune mesure avec les salaires qu'ils touchent habituellement outre-Atlantique. D'autres essayent plutôt de garder le contact avec leurs fans, en participant à des "pick-up games", match de charité dans des petites salles à l'image de celui organisé samedi dernier devant 4000 personnes réunissant neuf joueurs de NBA parmi lesquels le Big Three du Heat de Miami (LeBron James, Dwyane Wade, Chris Bosh).
Depuis le 1er juillet, la NBA est en "lock-out". Les propriétaires des franchises l'ont décrété au terme du dernier accord collectif de travail. Selon les dirigeants de la NBA, le modèle économique du précédent accord n'est plus viable: seules 8 des 30 franchises de NBA ont gagné de l'argent la saison passée, pour des pertes combinées de plus de 300 millions de dollars. Ce à quoi les joueurs rétorquent que les revenus et les audiences télés ont augmenté la saison passée. Depuis, les négociations butent sur cette affaire de gros sous. Les parties se chamaillent essentiellement sur la répartition des revenus de la NBA liés au basket (estimés à 3,8 milliards de dollars pour 2010-2011) et les modalités de plafonnement de la masse salariale (salary cap). Sur le premier point, les joueurs ont récemment refusé un partage à 50/50 car ils touchaient 57% de ces revenus dans le précédent accord. Sur le second point, les propriétaires veulent plus de rigidité de la masse salariale mais les joueurs refusent un système trop rigide qui jouerait en leur défaveur.
La justice en arbitre ?
La perspective d'une résolution du conflit devant la justice n'est maintenant pas à exclure si un terrain d'entente reste introuvable. Chaque partie a déposé plainte contre l'autre devant une instance légale du travail pour pratique déloyale dans les négociations et la NBA a aussi intenté une action préventive en justice pour empêcher le syndicat des joueurs de se décertifier, c'est à dire de renoncer à son pouvoir de négocier collectivement pour permettre aux joueurs d'intenter à titre individuel des procès à la NBA.
En 1998-1999, la saison n'avait commencé qu'en février, après six mois de lock-out, et avait été réduite à 50 matches par équipe (au lieu de 82). Au total, la NBA avait perdu 464 rencontres sur 1230 cette année-là. Jusque-là, la NBA a fait une croix sur les 114 matches de la pré-saison, auxquels viennent donc s'ajouter les deux premières semaines de la saison régulière.
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