NBA : on vous explique pourquoi Victor Wembanyama va (théoriquement) rejoindre San Antonio
C'était l'un des événements les plus attendus de la saison de basket. Une cérémonie digne d'un tirage du loto, grande roue et petites sphères numérotées à l'appui. Le gros lot est revenu aux San Antonio Spurs. Vainqueur de la "loterie" de la Draft NBA dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 mai, la franchise texane effectuera le premier choix de la grande cérémonie où les équipes se répartissent les meilleurs jeunes basketteurs de la planète. Tout en haut de cette liste figure Victor Wembanyama, un statut jamais-vu pour un joueur français. L'intérieur des Metropolitans 92 peut déjà chercher son prochain logement à San Antonio, même s'il n'a pas encore officiellement été choisi par la franchise.
Favori avant la saison, évidence quelques mois plus tard
Les spécialistes sont unanimes : l'international tricolore sera quoi qu'il arrive choisi en premier lors de la draft le 22 juin. Ce dernier était attendu de longue date, depuis ses débuts dans les équipes de jeunes du club de Nanterre, avant même ses premières compétitions en équipe de France. Après un exercice 2021-2022 compliqué, entre blessures et temps de jeu limité à l'Asvel, Victor Wembanyama était quand même projeté au sommet de sa promotion, en concurrence avec un seul adversaire : l'Américain Scoot Henderson. Son affrontement à distance avec son vis-à-vis lors des matchs d'exhibition des Metropolitans en octobre dernier et sa démonstration individuelle contre le G-League Ignite, une équipe construite pour mettre en valeur plusieurs jeunes joueurs à fort potentiel dans l'antichambre de la NBA, ont définitivement convaincu tous les observateurs outre-Atlantique que le débat était d'ores et déjà clos.
Wembanyama est un spécimen jamais vu. Immense et délié (2,21 mètres de haut et 2,43 mètres d'envergure), il allie à son corps démesuré des qualités techniques normalement réservées aux plus petits gabarits. Placé au centre du projet des Mets cette saison à la suite de son transfert estival, il a pu montrer l'étendue d'un talent dont on peine à percevoir les limites. Meilleur marqueur (21,6 points par match), rebondeur (10,5), contreur (3,1, le double de ses dauphins) du championnat de France, avec une évaluation à 26,2, il est naturellement le grand favori au titre de joueur de la saison.
Un jeu taillé pour briller en NBA
A seulement 19 ans, il affiche un niveau déjà impressionnant – qu'il a confirmé pour ses premières sélections en équipe de France -, mais les statistiques masquent sa grande marge de progression. Il faut dire que le jeu européen, avec ses défenses plus resserrées et une ligne à trois-points rapprochée (6,75 m contre 7,23 m aux Etats-Unis), n'est probablement pas celui qui met le plus en valeur ses atouts. Outre-Atlantique, on salive déjà, au point que les équipes pas en mesure de viser les playoffs n'ont pas hésité à opter pour le "tanking", en cherchant à terminer le plus bas possible dans le classement, pour avoir un maximum de chances d'être haut placé à la Draft.
Mission réussie pour les Spurs. Si la venue de Wembanyama ne sera officielle qu'au soir de la draft, celle-ci ne semble plus être qu'une formalité. Seul un cataclysme pourrait désormais faire changer d'avis le numéro un de la Draft, comme une grave blessure qui mette en péril la carrière du Français - il dispute les playoffs à partir de samedi avec les Mets.
Wembanyama est loué pour sa maturité, qui devrait l'écarter du risque d'affaire extra-sportive. "Ses qualités de basketteur, je les admire, mais ce n'est pas ça qui me fascine chez lui, c'est son tempérament et son intelligence", confiait à Franceinfo: sport Alain Weisz, le président des opérations basket de Boulogne-Levallois et l'ancien sélectionneur de l'équipe de France, en octobre dernier.
Déjà un phénomène
L'étiquette de "meilleur espoir depuis LeBron James" dont le média de référence ESPN l'a crédité et les attentes autour de "Wemby" en font un joueur intransférable avant même d'avoir posé les pieds sur un parquet de NBA. Attaquant aux multiples facettes (tir extérieur, agilité, qualités athlétiques) et peut-être encore meilleur défenseur, Victor Wembanyama est amené à faire progresser sa future équipe dès le premier jour. Sa cote de popularité avait même poussé la ligue américaine à miser sur lui dès cette saison, en retransmettant tous ses matchs en Betclic Elite sur sa plateforme.
En sélectionnant le joueur tricolore, on ne récupère pas seulement un Ovni du basket, mais on investit aussi sur un objet marketing à fort potentiel. "On s'attend à ce qu'il fasse grimper la valeur de sa future franchise d'un demi-milliard de dollars. Il n'y a aucune chance que qui que ce soit soit sélectionné avant lui", s'est projeté un recruteur NBA anonyme dans les colonnes du média spécialisé HoopsHype.
Autant de bonnes raisons de pouvoir annoncer Victor Wembanyama comme un futur joueur de San Antonio, et le voir monter en premier le 22 juin prochain serrer la main d'Adam Silver, le patron de la NBA. Le début d'une ascension loin d'être terminée.
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