NBA : Rudy Gobert à Minnesota, un nouveau challenge pour changer de dimension
Membre du Utah Jazz depuis son arrivée en NBA, en 2013, le pivot français a rejoint cet été les Minnesota Timberwolves, qui débutent leur saison à Oklahoma City, jeudi.
Une page se tourne pour Rudy Gobert, après neuf saisons au Utah Jazz. Jeudi 20 octobre, à Oklahoma City, le Français entamera sa dixième année en NBA, la première paré de nouvelles couleurs : le bleu et blanc des Minnesota Timberwolves. "Je suis très excité d'ouvrir un nouveau chapitre, se réjouissait-il, le 27 septembre, en conférence de presse d'avant-saison. Je suis enthousiasmé par cette nouvelle aventure, par l'équipe très talentueuse et par ce que nous pouvons faire."
Pour s'offrir le récent vice-champion d'Europe, la franchise de Minneapolis a beaucoup sacrifié. En NBA, les transferts n'existent pas, les clubs s'échangent les joueurs. En l'occurence, pour Gobert, les Timberwolves ont lâché, début juillet, cinq joueurs (Patrick Beverley, Malik Beasley, Jarred Vanderbilt, Leandro Bolmaro, Walker Kessler) et abandonné quatre choix de premier tour de draft dans les années à venir (2023, 2025, 2027 et 2029).
Leader d'une jeune garde ambitieuse
Sur les bords du Mississippi, le natif de Saint-Quentin (Aisne) devra prouver qu'il peut faire passer un cap à sa nouvelle franchise. C'est aussi l'occasion de répondre aux attentes liées à son immense contrat, signé en décembre 2020 et qui perdurera jusqu'en 2026 chez les Wolves, puisqu'en NBA, lorsque l'on achète un joueur, on rachète son contrat. En l'occurence, celui du Français en fait le douzième joueur NBA le mieux payé cette saison (38 millions de dollars). "L'objectif, c'est le titre. Je ne suis pas venu ici pour être seulement dans une bonne équipe, je suis venu ici pour aller en finale", claironnait-il à sa conférence de presse de présentation, le 6 juillet.
"Je vais tout faire pour aider cette équipe à aller plus haut."
Rudy Goberten conférence de presse
En neuf années avec le Jazz, jamais Rudy Gobert n'a dépassé le deuxième tour des playoffs (2017, 2018 et 2021). Il a même été éliminé au premier tour l'année dernière. A 30 ans, le temps commence à presser pour l'ancien Choletais. A Minnesota, il sera entouré d'une jeune garde aussi talentueuse qu'ambitieuse : Karl-Anthony Towns (26 ans), Anthony Edwards (21 ans) et D'Angelo Russell (26 ans).
"Je ne pense pas qu'il y ait un plafond. Quand on regarde l'effectif et le talent que nous avons, c'est assez incroyable", savourait le Tricolore, le 27 septembre dernier, à l'évocation de ses nouveaux coéquipiers qui ont renoué, la saison dernière, avec les playoffs pour la première fois depuis 2018.
Un duo curieux et excitant avec Towns
C'est surtout son association avec le triple All-Star Karl-Anthony Towns qui sera particulièrement scrutée. A rebours d'un jeu moderne résolument tourné vers le "small-ball" ces dernières années (un assemblage de joueurs extérieurs de petite taille) à l'image des Golden State Warriors, champions en titre, l'attelage entre les deux pivots attise la curiosité.
Avec 23,2 points par match en carrière, Towns est aussi doué en attaque que Gobert est efficace en défense (15,6 points, 14,7 rebonds et 2,1 contres en moyenne la saison passée). Le premier est adroit derrière l'arc (41% en 2021-2022) tandis que le second domine dans la raquette.
"On se complète, je crois. On peut se rendre meilleurs, l'un l'autre, en défense comme en attaque, estime le triple meilleur défenseur NBA. Il va y avoir une période d'apprentissage mais, avec les passes, les tirs et les qualités uniques d'un joueur de la taille de 'KAT', je suis sûr que je vais lui permettre d'être encore meilleur." "Ses forces sont mes faiblesses et ses faiblesses sont mes forces", complétait Karl-Anthony Towns.
Une préparation tronquée
Malheureusement, entre le retour tardif de l'Eurobasket pour Rudy Gobert et la maladie pulmonaire contractée par Karl-Anthony Towns, les deux joueurs n'ont été alignés ensemble qu'une seule fois en préparation, lors de leur dernière sortie. Défaits par les Nets de Brooklyn (112-102), les deux pivots titulaires ont cumulé 31 points et 17 rebonds. "Ils ont eu quelques séances ensemble mais pas autant qu'on aurait voulu, a admis l'entraîneur Chris Finch. L'alchimie entre les deux semble assez bonne. Il faut qu'ils soient sur la même longueur d'ondes et qu'on crée une dynamique autour d'eux."
La saison des Wolves, jamais sacrés champions NBA, en dépendra grandement. Tout comme la carrière de Rudy Gobert, dépourvue de titres depuis son passage chez les professionnels.
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