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NBA : Spurs sur la ville

L’élimination face aux Warriors n’est que la continuité d’une saison galère pour San Antonio. Long, éprouvant, mouvementé, l’exercice 2017-2018 a été l’un des plus difficiles depuis 20 ans pour la franchise texane. En cette fin de mois d’avril, les Spurs sont en vacances. Il est temps de se poser et de penser à l’avenir. Un avenir ombragé.
Article rédigé par Léo de Garrigues
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Manu Ginobili a peut-être disputé son dernier match NBA  (EZRA SHAW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Chaque année, il y a les fêtes de Noël, l’élection de Miss France, le concert des Enfoirés. Et l’annonce d’une fin de cycle du côté de San Antonio. “Vieillissant”, “Style de jeu pas assez moderne”, “Il faut savoir dire stop”. Tous les ans, la même rengaine. Mais cette fois, les jambes ont paru plus lourdes qu’à l’accoutumée. Comme si les Warriors avaient sonné le glas d’une saison décousue et perturbée par des mésaventures pas tout le temps centrées sur le basket.

D’abord, le décès tragique d’Erin Popovich, l’épouse du coach des Spurs, il y a moins d’une semaine, a forcément perturbé les troupes noires et blanches. Tony Parker a indiqué qu’il la considérait “comme une mère” et coach Pop a évidemment dû s’absenter lors des derniers matchs de la série. Vu l’influence du maestro, la tâche se compliquait forcément. Surtout pour affronter le champion en titre.

Kawhi Leonard sur le départ ?

La plus grande zone d’ombre pour les Spurs s’appelle Kawhi Leonard. L’ailier tressé n’a joué que 9 rencontres cette saison. Bien trop peu pour jouer le titre tant sa présence des deux côtés du terrain modifie et densifie le jeu de San Antonio. Surtout, c’est le mystère entourant sa blessure à la cuisse qui pose question. En fin de saison régulière, le staff médical des Spurs avait donné son feu vert pour un retour de Leonard mais les médecins qu’il a consultés à New-York lui ont déconseillé de rejouer.

Travailleur, timide, fidèle, le numéro 2 a surpris par cette décision et a notamment fâché Gregg Popovich. Cet été, l’ailier peut changer d’air et toucher plus de 200 millions de dollars. Meilleur défenseur de la saison en 2015 et 2016, il ne manquera pas de prétendants et viendrait, en cas de départ, bouleverser la maison texane.

A San Antonio, les papys font de la résistance. Alors que Tim Duncan est parti à la retraite à 39 ans il y a deux saisons, Tony Parker et Manu Ginobili, historiques de la franchise, ne devraient pas tarder à suivre le même chemin. A 35 ans, le meneur français a déjà annoncé qu’il souhaitait poursuivre. Pour la première fois de sa carrière, il sera agent libre cet été. Relégué sur le banc derrière le jeune Dejounte Murray, Parker émane à plus de 15 millions de dollars cette saison. Il devra forcément faire des sacrifices financiers s’il veut continuer avec les Spurs.

Gino, ne t’en va pas…

Manu Ginobili, son fidèle compère argentin, est de six ans son aîné. Pour l’arrière, la question de la retraite se pose forcément. A bientôt 41 ans, il est professionnel depuis 22 ans et les jambes commencent à se faire lourdes. Mais sur le parquet, El Manu a encore des mains soyeuses, en témoigne ses 8.9 points, 2.5 passes et 2.2 rebonds de moyenne sur la saison. En playoffs, il a été, en soutien de l’irréprochable LaMarcus Aldridge, un second couteau créatif intéressant.

El Manu va réfléchir sur son avenir cet été (EZRA SHAW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Dans la famille vieillissant, après le meneur et l’arrière, je demande le style de jeu. Le collectif des Spurs, véritable tradition de la NBA du 21e siècle, qui a fait tourné la tête de plus d’un défenseur, s’est effrité cette saison. Le poids des années sûrement, l’évolution de la ligue américaine également. Tony Parker, dépositaire du jeu, peine à maintenir un niveau de jeu satisfaisant et le reste de l’équipe en pâtit. Aussi, la NBA a évolué et le physique des joueurs est de plus en plus robuste. San Antonio n’est pas réputé pour ses muscles.

Alors que sa saison régulière fut la pire depuis plus de 20 ans, San Antonio va passer une post-season mouvementée. Mais l’institution Spurs a montré à maintes reprises sa capacité de gestion d’effectif et de construction cohérente. Maîtres dans l’art de rebondir et de surprendre, ils devront sortir un nouveau tour de leur chapeau pour maintenir une grandeur coutumière qui, à l’aube d’un été charnière, se dessine en pointillés.

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