NBA : un an après Victor Wembanyama, pourquoi les Français Zaccharie Risacher ou Alexandre Sarr peuvent être choisis numéro un de la draft
Le basket français aura attendu jusqu'en 2023 pour obtenir son premier first pick, le choix numéro un de la draft NBA, et ne devrait pas patienter bien longtemps pour le suivant. Après le phénomène Victor Wembanyama la saison dernière, deux joueurs français pourraient être les premiers appelés par Adam Silver, le patron du championnat nord-américain, mercredi 26 juin. Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr figurent parmi les principaux favoris à cette place de prestige.
Les deux joueurs, qui partagent notamment le même mois de naissance, avril 2005, pourraient même être retenus en première et deuxième places. Du rarement vu en NBA pour une autre nation que les Etats-Unis. La France pourrait devenir le deuxième pays hors-USA à fournir le premier choix deux années de suite, après le Canada en 2013 (Anthony Bennett) et 2014 (Andrew Wiggins). Pour le basket bleu-blanc-rouge, c'est un vrai bond en avant, alors qu'un seul joueur hexagonal avait été sélectionné dans le Top 10 avant 2017 (Joakim Noah, en 2007).
Zaccharie Risacher, la fine gâchette
Zaccharie Risacher, fils de l'ancien international Stéphane Risacher, médaillé d'argent aux JO de Sydney en 2000, vient de boucler une saison probante avec le club de Bourg-en-Bresse, demi-finaliste du championnat de France et finaliste de l'Eurocoupe, le deuxième échelon des coupes européennes. Ailier de grande taille (2,07 m), très adroit dans le tir longue distance (45% de réussite en Eurocoupe), il s'est imposé comme un joueur majeur d'une des meilleures équipes françaises pour sa première véritable saison avec du temps de jeu.
"Zaccharie, personne ne l'attendait à ce niveau-là, estime Simon Darnauzan, ancien joueur passé notamment par Bourg-en-Bresse et consultant pour la chaîne Skweek. Il a explosé très, très vite. Il a surpris beaucoup de monde par ses capacités, même lui-même, avec des gros pourcentages au tir et une première partie de saison exceptionnelle." Celle-ci lui a valu sa première convocation en équipe de France, avant une fin de saison en boulet de canon (15,1 points à 52,6% de réussite au tir, 7,4 rebonds de moyenne en phase finale du championnat).
Il semble d'ailleurs en pole position pour être le premier choix, selon les projections des journalistes spécialisés américains qui avaient annoncé, l'année dernière, Victor Wembanyama comme futur n°1. Zaccharie Risacher rejoindrait ainsi les Atlanta Hawks, équipe bénéficiant du premier choix de cette cuvée 2024. Suivent les Washington Wizards en deuxième choix, très intéressés par Alexandre Sarr, qui rejoindrait alors un autre jeune joueur tricolore, Bilal Coulibaly, drafté l'an passé en septième position.
Alexandre Sarr, sur la trace de Victor Wembanyama
Si Zaccharie Risacher offre un profil plus "sécurisant" avec des qualités à même de s'exprimer dès ses débuts en NBA, Alexandre Sarr intrigue davantage pour ses qualités athlétiques et son potentiel de développement envisagé depuis plusieurs années déjà. Intérieur moderne, très mobile même pour ses 2,16 m sous la toise – comme un certain Wemby –, le Bordelais avait, lui, choisi de s'expatrier jeune pour percer. Il est passé par le centre de formation du Real Madrid (2019-2021), un championnat privé américain pour jeunes lycéens talentueux (2021-2023), et enfin l'Australie la saison passée, nouvelle pépinière pour jeunes pousses.
"Le niveau du championnat australien se situe entre le niveau Nationale 1 et Pro B, explique Emmanuel Le Nevé, journaliste pour le podcast spécialisé Envergure, qui suit les futurs grands du basket. C'était intéressant pour lui d'aller là-bas parce que c'est très regardé par les équipes NBA avec le programme Next Stars qui est mis en place depuis quelques années. Il y a quelques très bons joueurs, des anciens joueurs NBA en fin de carrière qui vont là-bas et amènent de la qualité. Le vrai point positif, c'est l'exposition."
Avec l'équipe des Perth Wildcats, "Alex" Sarr a pu disputer des matchs contre le G-League Ignite, équipe composée majoritairement de jeunes talents appelés, eux aussi, à être retenus lors de drafts futures. "Les équipes NBA fonctionnent parfois au coup de cœur. Comme pour Victor Wembanyama, les Américains l'ont vu dans ces deux exhibitions où il a été très performant : 20 points de moyenne, 12 contres en deux matchs… Il a ébloui tout le monde. C'est pour ça qu'il est attendu aussi haut par rapport à d'autres. Les Américains le connaissent, tout simplement", développe le journaliste spécialisé.
Plus sans doute que Zaccharie Risacher, que Tidjane Salaün, joueur de Cholet Basket, attendu lui aussi pour être drafté au premier tour. Ils pourraient être accompagnés par Melvin Ajinça (Saint-Quentin), attendu au deuxième tour qui offre une priorité aux équipes pour signer un joueur mais sans garantie de contrat, et par Pacôme Dadiet, qui évoluait cette saison en Allemagne (Ratiopharm Ulm) et pourrait s'immiscer dans le Top 30 (premier tour). Cinq joueurs retenus, dont quatre au premier tour, constituerait une performance inédite pour le basket français (cinq aussi en 2016, mais trois joueurs au deuxième tour) et uniquement réalisée par le Canada en 2019, hors Etats-Unis.
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