New York : Les Knicks en plein cauchemar
Officiellement, le Madison Square Garden fait encore comble chaque soir de match. Dans la nuit de dimanche à lundi, en accueillant les Bucks de Milwaukee, l’arène célébrait même son 178e match d’affilée à guichet fermé. La Mecque du basket continue d’attirer des milliers de touristes curieux de voir un match dans la plus célèbre des arènes NBA, des célébrités (Taylor Swift, Phil Collins, Dustin Hoffman ou Tom Hanks occupent régulièrement les premiers rangs)… et une flopée d’habitués new-yorkais qui achètent des tickets à l’année (les season-ticket holders). Ces derniers n’assistent pas à tous les matches : ils revendent une partie de leurs billets sur le marché secondaire. Une affaire de moins en moins rentable car leur prix, comme les Knicks, est en chute libre depuis le début de la saison. Plus personne ne veut débourser plus de 150$ pour voir un effectif en perdition.
21 défaites en 22 matches
La franchise new-yorkaise ne fait plus rêver depuis bien longtemps : depuis 2000, elle ne s’est qualifiée pour les playoffs qu’à cinq reprises, et n’y a passé qu’un seul tour. Mais à l’espoir de la saison 2012-13 (saison à 54 victoires et qualification pour les demi-finales de conférence) a succédé un nouveau trou noir, plus opaque et préoccupant que n’importe lequel de ceux dont les Knicks s’étaient laborieusement extirpés ces dernières années. Ils avaient terminé 2014 sur neuf défaites d’affilée ; ils ont commencé 2015 par deux nouveaux revers. Si l’on remonte au 24 novembre dernier, cela fait 21 défaites sur les 22 derniers matches. "Cela va bien au-delà de tout ce que je pouvais imaginer, se lamentait la nuit passée Amar’e Stoudemire, dans la foulée d’une nouvelle déconvenue au Garden, face aux Bucks (82-95). Je n’aurais jamais pensé voir cela en signant ici, à New-York. C’est insensé".
Le groupe de Derek Fisher est un collectif sans repère, avant-dernière attaque de la ligue (93,4 points par match), vingtième défense, avant-dernière aux rebonds. Au sein d’une conférence Est faiblarde, il ne croit déjà plus aux playoffs. Fisher, qui vit des débuts de head coach cauchemardesques, espère simplement "suivre l’exemple de Detroit", parti sur 18 défaites en 23 matches, et qui reste sur 5 victoires de rang. Pas pour s’accrocher au Top 8, non, "pour que l’équipe se sente un peu mieux vis-à-vis de son jeu et puisse trouver une identité". Sauf qu’on aborde la seconde moitié de la saison régulière, que toutes les équipes playoffables, même les outsiders, ont trouvé leur rythme de croisière… et que le public new-yorkais hausse le ton. C’est clair : il en a marre.
Melo, clap de fin?
Ce n’est pas ce qui était prévu. Cet été, en guise de nouveau départ, Derek Fisher, réputé pour son leadership lorsqu’il menait les Lakers ou le syndicat des joueurs, avait pris les rênes de l’équipe. l’ultime défi d’une carrière couronnée de succès. Il n'a rien changé. Et puis, surtout, la superstar des Knicks avait choisi, malgré les tentations, de s’installer pour de bon à New York. Pour plus de 122 millions de dollars, Carmelo Anthony avait paraphé un nouveau contrat assurant son équipe de rester compétitive pour quelques années encore. Raté. L’ailier s’est blessé au genou gauche dès le deuxième match de saison régulière, a tenu son rang tant bien que mal pendant deux mois (23,9 points de moyenne) sans trouver la formule du succès et, la semaine passée, plombé en plus par des problèmes au dos, a dit stop. A 30 ans, 'Melo' pourrait choisir de passer sur le billard et rater toute la deuxième moitié de la saison pour ne pas aggraver ses pépins physiques.
Le pire est peut-être à venir
A l’infirmerie des Knicks, Anthony a donc rejoint Amar’e Stoudemire (genou), Andrea Bargnani (mollet), Tim Hardaway Jr (légère commotion), Iman Shumpert (épaule) et Samuel Dalembert (cheville). Le meilleur marqueur encore debout à New York ? J.R Smith, qui dépasse à peine les 10 points de moyenne. Sans scoreur, sans défense, sans stabilité ni cohésion collective, la franchise ne peut se fixer qu’un seul objectif : tanker. Dalembert –recruté cet été, il pourrait être coupé dans les jours à venir- parle de ce début de saison en évoquant "une tragédie". Avec les moyens du bord, Fisher ne cherche pas comment gagner, mais, pour l’instant, "cherche ce que les gagnants font pour gagner, et nous ne sommes qu’au tout début de ce processus qui nous permettra de développer des attitudes de winner". En d’autres termes : c’est la "cata", et ce n’est qu’un début.
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