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Philadelphie Sixers et Milwaukee Bucks, experts en sabordage

Pires équipes de la Ligue la saison dernière avec 15 et 19 succès en 82 matches, les Philadelphie Sixers et les Milwaukee Bucks semblent encore promis au bas-fond de la NBA. Une stratégie voulue par leurs dirigeants, adeptes du "tanking", ce sabordage en règle visant à obtenir les premiers choix de Draft et donc les meilleurs joueurs universitaires pour construire l'avenir de leur franchise.
Article rédigé par franceinfo
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Le meneur des Sixers Michael Carter-Williams attaque la défense des Bucks (JESSE D. GARRABRANT / NBAE / GETTY IMAGES)

Sans surprise, ils ont voté contre la réforme de la draft. Tandis que les instances et une partie des franchises NBA militaient pour que le grand raout annuel d'entrée des joueurs universitaires dans la Ligue connaisse un lifting, les Sixers et les Bucks ont mené campagne contre. Pas étonnant quand l'on se penche sur leur dernière saison et leurs ambitions pour celle à venir. Largués dans la course aux playoffs, Philadelphie et Milwaukee ont choisi de tanker. En donnant du temps de jeu aux joueurs du bout du banc notamment, ces deux équipes ont lâché de nombreux matches. Une technique connue en NBA. En effet, l'équipe au bilan le plus médiocre a 25% de chances de récupérer le choix numéro 1 de la draft suivante. Handicapés par de nombreuses blessures et sans ambitions réelles, les deux formations n'avaient aucune raison de se surpasser l'année passée. Et leurs résultats désastreux pouvaient leur permettre de récupérer l'un des meilleurs prospects universitaires.

Obtenir des choix de draft élevés à tout prix

Les Bucks ont hérité du deuxième choix, les Sixers du troisième. Jabari Parker a posé ses valises dans le Wisconsin tandis que Joel Embiid a pris le chemin de la Pennsylvanie. Se trouve peut-être en eux le futur LeBron James, capable de faire des Cavaliers, une équipe de bas de tableau, une finaliste NBA en quelques saisons. En attendant de le savoir, les franchises de Philadelphie et Milwaukee ne devraient pas changer de politique. En difficultés pour attirer des stars confirmées, elles misent tout sur de jeunes espoirs. "Je pense que cette saison a été un énorme succès pour nous, jugeait Josh Harris, propriétaire des Sixers à l'issue d'un exercice au bilan plus que négatif (19 victoires, 63 défaites). Toutes les pièces sont en place pour créer une équipe d’élite qui va pouvoir lutter pour le titre. Il n’y a pas de raccourci, malheureusement cela prend du temps". Où quand les dirigeants assument un tanking bien difficile à cacher

Lors de la draft 2013, les 76ers avaient échangé leur meilleur joueur Jrue Holiday, meneur all-star, contre le 6e choix Neerlens Noel. Puis, les piliers Evan Turner et Spencer Hawes ont pris le chemin de l'exode, tout comme Thaddeus Young cet été. Joueur clé des Sixers (17,8 pts de moyenne l'an dernier), le jeune intérieur s'en est allé. En échange, sa franchise a récupéré deux joueurs et... un choix de premier tour de draft. "Nous avons effectué ce transfert car il nous permet d’avancer dans notre projet, confie sans détour le Général Manager Sam Hinkie, responsable de cette opération reconstruction. L’élément important c’est le premier tour de draft en 2015. C’est important, vous ne voyez pas souvent des choix au premier tour de draft dans les négociations de trade". Dans cette optique, tout est bon pour obtenir des "picks" élevés.

Dénicher les futurs Jordan et James

"Rookie of the year", le débutant Michael Carter-Williams a été le meilleur sur les parquets NBA. Pour autant, Philadelphie a essayé de l'échanger cet été... Aucune franchise n'avait osé cela depuis les Warriors avec Chris Webber en 1994. Fâché avec son coach, C-Webb s'en était allé aux Washington Bullets... Pour sa part, MCW est resté, mais il ne jouera pas une grande partie de la saison à cause d'une blessure. Idem pour le nouveau venu Joel Embiid. Privée de ses deux figures de proue, l'équipe dirigée par Brett Brown ne forcera pas son talent pour remporter des matches. Un coup d'oeil sur l'effectif des Bucks suffit à se dire la même chose. Eléments majeurs de la franchise l'année passée, Carlos Delfino (11 pts de moyenne), Jeff Adrien (11 pts, 8rbds) et Ramon Sessions (11 pts) ont tous fait leurs bagages. De bons remplaçants tels que Jared Dudley et Kendall Marshall sont venus les suppléer, avec un premier tour de draft protégé en 2017.

"Il faut construire mais, en même temps, il faut aussi gagner des matches, résume l'ailier turc Ersan Ilyasova, grand espoir arrivé dans le Wisconsin en 2009. Ça va être compliqué au début. Nous avons de jeunes joueurs, de jeunes coaches et il va falloir du temps pour apprendre à se connaître". OJ Mayo démobilisé, Sanders et Ilyasova de retour de blessures longue durée, Pachulia seul vrai pivot de l'effectif, Milwaukee se repose sur une garde juvénile en pleine progression. Brandon Knight, Kris Middleton, John Henson et le Sophomore Giannis Antetokounmpo affichent tous 22 ou 23 ans sur leur passeport. Auteur d'une belle pré-saison, Jabari Parker devrait déjà jouer un rôle important sous la houlette de Jason Kidd. Les nouveaux propriétaires Marc Lasry et Wes Edens ont annoncé vouloir ramener le titre aux Bucks. En attendant ce jour, ils doivent s'attendre à des temps de vache maigre. A moins que la draft 2015 ne leur apporte leur Jordan ou leur James.

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