"On regarde les matchs chacun de notre côté sur le site de l'Euroligue" : le basket français privé de télévision faute de diffuseurs
Deux clubs français sont pour la première fois depuis six ans en Euroligue, qui réunit les meilleurs clubs européens, mais sans trouver de diffuseur pour retransmettre les matchs à la télévision. Dirigeants et supporters ne cachent pas leur agacement.
Un mois après la reprise de la Betclic Elite, le championnat de basketball français, il ne se trouve toujours aucun diffuseur pour retransmettre les rencontres aux téléspectateurs français. Car malgré une place de vice-champion olympique à Tokyo et un championnat attractif, il est difficile pour le basket français de rebondir à la télévision. Et ce ne sont pas les bonnes prestations de l'Asvel et Monaco en Euroligue qui changent la donne. Une situation incompréhensible pour Alexis, supporter de l'Asvel. "Sur le court terme, ces deux équipes performent en Euroligue, explique-t-il. Ne pas pouvoir trouver une chaîne où regarder les matchs, c'est quand même assez scandaleux : on regarde les matchs chacun de notre côté, sur le site de l'Euroligue."
Les supporters se tournent vers le site payant de l'Euroligue
Le service est payant et proposé à 80 euros l'année ou 10 euros par mois avec des commentaires uniquement en anglais. Et cela fonctionne : en une saison, l'Euroligue revendique une multiplication par sept des abonnements à sa plateforme en France. Et pour ceux qui ne veulent pas s'abonner à cette plateforme, la solution sera toute trouvée, selon Pierre Maes, consultant en droits sportifs :
"En 10 secondes, les fans trouveront un lien de piratage en streaming qui leur permettra de voir les matchs et c'est un danger pour tout le monde. C'est une déplorable situation perdant-perdant..."
Pierre Maesà franceinfo
Une situation qui a poussé l'Asvel à s'associer à OLTV, la chaîne de l'Olympique lyonnais, pour diffuser ses matchs commentés en français. Pareil pour Monaco sur la chaîne monégasque Monaco Info. Des accords locaux, en somme, en attendant une situation stable, ce qu'espère Michel Mimran, le directeur général de la Ligue nationale de basket, elle aussi privée de diffuseur pour son championnat.
"À chaque fois que les clubs français sont visibles, même en Coupe d'Europe et même en Euroligue, c'est bon pour moi, relève-t-il. Mais moi, je me concentre sur le championnat de France, qui est un feuilleton hebdomadaire. Je préfère quand les compétitions européennes sont diffusées et eux également ont besoin que nos clubs nous soient visibles pour que cela donne de la notoriété à toutes les compétitions et de l'attractivité." Ce sera aussi une occasion de profiter de l'affection grandissante du public français pour le basket : l’intérêt pour ce sport en France a augmenté de 53% depuis 2012, selon une étude commandée par l'Euroligue.
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