Jeep Elite - Blois : "Une injustice totale" estime le président Paul Seignolle
Comment avez-vous réagi à l'annonce de cette information ?
Paul Seignolle : Dans un premier temps, cette assemblée générale extraordinaire de la LNB avait pour mission de nous faire valider nos projets, dans le basket français, pour les cinq ans à venir. A la fin de cette assemblée, je pensais que le président de la LNB, Alain Béral, allait annoncer quelle avait été la décision du comité directeur quant à la montée de Blois qui l’avait gagnée sportivement. Force est de constater que l’information n’avait pas été donnée, j’ai interpellé le président Béral pour lui demander dans quelle division Blois jouerait l’année prochaine. Très laconiquement, il m’a dit que le comité directeur avait entériné la semaine dernière que Blois jouerait en Pro B. Si je n’avais pas posé la question, je serais rentré de Paris à Blois sans avoir aucune information. C’est un peu le monde à l’envers.
Qu'est-ce qui est reproché au club de Blois ?
PS : Il m’est reproché de ne pas avoir de centre de formation agréé, ce qui est pour moi une réalité. Mais pour qu’il le soit, il faut que le club remplisse des critères structurels, que le club a montré et fait valider. Tout ce que le club a le pouvoir de faire a été fait. Il y a un autre problème qui dit que la Fédération française de basketball (FFBB) souhaite que les clubs qui accèdent en Jeep Elite aient une équipe U18 engagée en championnat de France. Problème, c’est la FFBB qui les attribue aux clubs. Depuis que Blois est monté en Pro B, je fais une demande officielle. On me la refuse. Alors comment je peux me mettre en démarche d’agrément d’un centre de formation, quand le critère sportif m’est refusé. C’est une injustice totale. Il y a une iniquité. J’ai donc pris la décision de confier ce dossier à Me Thierry Braillard pour que la justice soit faite.
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Blois doit pourtant ouvrir un centre de formation…
PS : Blois va ouvrir le centre de formation. J’ai un directeur qui est nommé, un entraîneur aussi. Le centre de formation ouvrira fin août. Je demandais simplement quelques semaines pour que tout soit validé. Mais en tout état de cause, n’ayant pas d’équipe U18, la fédération émet un avis défavorable.
Il y a donc deux problèmes ?
PS : Oui deux problèmes.
Qu’est-ce qui bloque avec le centre de formation ?
PS : Au niveau de la région, il y a un organe décentralisé du ministère des Sports qui est venu constater ce qu’on avait mis en place. L’agrément est donné par cet organe, qui se réfère à une visite faite le 4 mai en compagnie de la fédération. A l’issue de cette visite, la FFBB a émis un avis défavorable. Mais pour eux c’est facile, quand ils vous refusent les critères sportifs. Ce sont les seuls habilités à ce que je puisse avoir une équipe engagée en U18. Parallèlement à ça, vous avez des clubs voisins qui eux ont une accession administrative. Pourquoi Tours et Bordeaux peuvent monter administrativement en Nationale 1, et pas sportivement, alors que Blois ne peut pas monter sportivement en Jeep élite pour contrainte administrative ? Les règlements doivent être identiques pour tout le monde. On ne peut pas continuer à cautionner ce genre de comportement. C’est inadmissible !
"Après l'affaire Luzenac en football, il y aura peut-être une affaire Blois."
Sur quels critères vous refuse-t-on cet agrément ?
PS : Que tout ce qu’on leur a fait voir, ça ne serait jamais en place pour septembre. Or tout ce qu’on leur a fait voir est en place pour septembre. Les jeunes sont recrutés, l'entraîneur aussi. Les convention sont signées avec le lycée Augustin-Thierry, avec une résidence pour l’hébergement, le suivi médical, le suvi scolaire… J’ai tous les éléments que Blois peut maîtriser dans la structuration du centre de formation. J’ai simplement la problématique des U18 que la fédération, depuis deux ans, me refuse.
Comment expliquez cette décision de la FFBB ?
PS : Ce qu’il faut savoir, c’est que la FFBB attribue 36 équipes U18 au comités régionaux de basket. Blois dépend du comité Centre qui détenait deux cartes. Ils les ont attribuées à Orléans, ce qui peut se comprendre étant donné qu’ils étaient en Jeep Elite et Pro B cette saison. Ils en ont attribué une à Tours qui jouait en Nationale 2. On sait que c’est un élément prépondérant dans le cahier des charges pour un centre de formation. Dans la région Centre, il n’y a que deux équipes qui évoluent en Pro B (Orléans et Blois). On voudrait ne pas donner à un club l’agrément, on ne s’y prendrait pas autrement. Je ne veux pas dire que c’est un délit de sale gueule mais presque.
En 2015, Monaco était dans la même situation que vous. Qu’est-ce qui change dans votre cas ?
PS : Monaco était dans le même cas que nous, si ce n'est qu’ils ne sont pas en France. Donc ils ont eu une dérogation.
Quelles conséquences va avoir ce refus sur votre club au niveau sportif ?
PS : On va continuer à faire ce qu’on a fait jusqu'à maintenant. Je vais engager une équipe pour jouer en Pro B. L’avocat va s’occuper du dossier juridique et si on avait gain de cause au tribunal administratif, on irait jouer en Jeep Elite avec une équipe pas taillée pour. En essayant de faire bonne figure.
Que va faire le club désormais ?
PS : Me Thierry Braillard s’est saisi du dossier. Dans un premier temps, il va contacter le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qui aura une mission d’arbitrage. En fonction de la décision, qui validera ou non celle de la LNB, on fera un recours devant le tribunal administratif pour essayer de casser la décision. Après l’affaire Luzenac en football, il y aura peut-être une affaire Blois.
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