L'ADA Blois reste à la porte de la Jeep Elite
Les ligues professionnelles de l’hexagone ont-elles un problème avec les petits clubs ? Le foot a eu son sparadrap sur le doigt avec l’affaire Luzenac, club ariégeois interdit de monter du National (D3) en Ligue 2 pour un stade non homologué. Le basket a produit un mauvais remake cet été en refusant à Blois son accession dans l’élite pour un centre de formation non homologué. Une obligation selon les critères exigés par les règlements de la Ligue nationale de basket (LNB) et qui a motivé tous les jugements jusqu’à celui du 4 septembre dernier. Du côté de l’Abeille des Aydes Blois, la pilule est difficile à avaler. D’une part parce que le centre de formation défaillant vient tout juste d’être inauguré et est en attente de l’agrément du ministère des Sports. Et parce qu’en un temps pas si lointain (2015), Monaco avait bénéficié d’une dérogation pour débuter le championnat sans le précieux sésame.
Le basket français ne s'honore pas
« Le juge a estimé que le refus ministériel d’agrément datant de juin était suffisant pour refuser l’accession en Jeep Elite, nonobstant le fait de répondre à l’intégralité de ces critères deux mois plus tard (dont celui de l’équipe U18 Nationale qui dépend exclusivement de la FFBB) », explique le club dans un communiqué. De quoi rendre amer le président de l’ADA Paul Seignolle pour qui le « basket Français ne s’honore pas » en s’obstinant dans cette voie. Après plus de trois mois de procédure et à vingt jours du coup d’envoi du championnat, le club blésois a cessé le combat juridique. Plutôt que de défendre ses droits devant le Conseil d’Etat, l’ADA a décidé qu’il était « temps de laisser la parole au Sport » même si la perte de la quasi totalité de son effectif va peser lourd dans sa saison. « Nous repartirons en Pro B avec la ferme intention de faire de Blois une place forte du basket français, même si les instances font tout pour que le basket se joue dans les métropoles », assure Paul Seignolle dans les colonnes du Monde.
En Pro B avec le Paris Basket
Le dirigeant ligérien fait référence au jeu trouble de la ligue qui prêche pour un basket pro dans les grandes villes au détriment de clubs modestes pourtant bien implantés dans le paysage du basket français. Le président de la LNB Alain Béral ne cache pas son rôle d’accélérateur de projets là où l’environnement économique est plus fertile et capable « de générer une économie intéressante et pérenne pour des clubs de basket. » Il se défend de vouloir rayer de la carte les villes à faible potentiel économique. « Notre travail à nous, ce n’est pas d’empêcher quoi que ce soit ni de favoriser un projet plutôt qu’un autre, expliquait-il en décembre dernier. Notre travail est de mettre en contact des gens et de créer un lien qui soit favorable à ce que de grands projets émergent dans des endroits où existent des projets de grandes salles. Les salles, ce n’est pas nous qui allons les construire. En revanche, on est plus qu’intéressé pour qu’il y ait du basket dedans. » C’est dans cette optique que la LNB a validé le rachat des droits sportifs de Hyères-Toulon, club en grande difficulté financière, par l’homme d’affaire américain David Khan. Conséquence directe, le Paris Basket, pensionnaire de Nationale 2, jouera en directement en Pro B cette saison. Comme l’ADA Blois.
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