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Pascal Donnadieu, entraîneur de Nanterre 92 : "ça nous apprend à relativiser"

Le dimanche 15 mars, Nanterre 92 devait jouer un match de gala contre Monaco, le leader de la Jeep Elite. Trois jours plus tôt, face à l’épidémie de Covid-19, la Ligue Nationale de Basket a dit stop : toutes les compétitions ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. Depuis, le club champion de France 2013 est à l’arrêt.
Article rédigé par David Malarme
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"On a d’abord donné quelques jours de repos aux joueurs car la Ligue avait suspendu le championnat jusqu’au 4 avril", nous explique Pascal Donnadieu, l’entraîneur emblématique de Nanterre 92. Les joueurs ne sont jamais revenus à l’entraînement. Entre temps, le confinement a été généralisé à toute la France. 

Les sportifs de haut niveau n’échappent pas à la règle, tout le monde doit rester chez soi. "On échange à distance. Depuis le 12 mars, je n’ai pas revu mes joueurs mais ils vont tous bien. Au club, nous n’avons aucun cas de Covid-19 déclaré", assure Pascal Donnadieu.

Les joueurs au chômage technique

Tous les joueurs sont confinés chez eux. Un seul manque à l’appel, l’Américain Spencer Butterfield, reparti avec femme et enfants aux Etats-Unis. Aujourd’hui, sans aucune activité professionnelle, les joueurs sont au chômage technique, comme tous les Français dans ce cas, ils toucheront 84% de leur salaire net payé par l’employeur, le reste étant complété par l’Etat. Une situation qui pourrait durer plusieurs semaines. 

Jeudi dernier, la Ligue Nationale de Basket a pourtant assuré, dans un communiqué, vouloir mener le Championnat de France à son terme. La compétition devant normalement se terminer le 12 juin. Mais, les joueurs étant sous contrat avec leur club jusqu’à fin juin, la marge de manœuvre semble étroite. "A l’heure actuelle, nous n’avons aucune visibilité. Quand va-t-on reprendre le championnat ? Dans quelles conditions ? Si c’est à huis clos, ça n’a pas vraiment d’intérêt", prévient Donnadieu.  

Un gros manque à gagner

Un championnat à l’arrêt, et c’est toute une économie qui est fragilisée. Au printemps, Nanterre devait recevoir quatre fois, ce qui représente pour le club un manque à gagner d’environ 120 000 euros rien qu’en billetterie. Sans compter les éventuels matches de play-offs. "Tout cela aura un impact financier, forcément. Mais aujourd'hui, il n’y a qu’une seule préoccupation, la santé." Alors, dans les prochains jours, Pascal Donnadieu et deux de ses joueurs, Isaïa Cordinier et Kenny Chery, vont utiliser leur notoriété pour transmettre le message à tous les Nanterriens sur les réseaux sociaux: "Restez chez vous !" 

L’entraîneur, confiné chez lui à Croissy-sur-Seine dans les Yvelines, ne sort que 20 minutes par jour. "Une petite balade sur les bords de Seine, sinon, je range, je lis, je fais tout ce que je n’ai pas le temps de faire en temps normal." Au moment d’achever cette interview, Pascal Donnadieu se veut philosophe : "Nous, entraîneurs, qui sommes toujours dans l’excès, ça nous apprend à relativiser."
 

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