Rétro : 2010 - 2019, la décennie en or du basket français
Equipe de France masculine : De Parker à Fournier, la décennie des premières fois
Euro 2011 : Première finale européenne
• Lieu : Vilnius, Lituanie
• Classement : Médaille d’argent
Après avoir déclaré forfait pour le Mondial 2010 (soldé par une défaite en huitièmes face à la Turquie), Tony Parker revient aux affaires pour disputer l’Euro 2011 en Lituanie, qualificatif pour les Jeux Olympiques de Londres. Meilleur marqueur de la compétition, le patron de l’équipe de France, aidé par son nouveau bras droit Nicolas Batum et l’arrivant en Bleu Joakim Noah, hisse son équipe jusqu’en finale, une première dans l’histoire. La fin, si elle est moins heureuse, sonne le début de la meilleure décennie de l’histoire des Bleus.
Après deux premiers tours tranquilles, marqués par sept victoires et une seule défaite contre l’Espagne, l’équipe de France se qualifie tranquillement pour les quarts de finale. Les matches à élimination directe sont une autre histoire. Mais la France vient finalement à bout de ses vieux démons grecs, puis d’une accrocheuse Russie pour obtenir (enfin) leur ticket qualificatif pour les JO – le premier depuis 2000 - et, surtout, une première finale européenne. Nous y voilà, c'est là que tout commence. Ah, l’Espagne. Sacrée Espagne. Juan Carlos Navarro, Pau Gasol et José Calderon ne laissent aucune chance aux Bleus et filent facilement vers le titre. Cependant, l’équipe de France assure l’essentiel : direction les Jeux Olympiques pour la bande à TP, avec une petite rancœur en train de naître.
Meilleur marqueur : Tony Parker (22,1 points)
Meilleur passeur : Tony Parker (4,4 passes)
Meilleur rebondeur : Joakim Noah (8 rebonds)
Euro 2013 : La consécration
• Lieu : Ljubljana, Slovénie
• Classement : Médaille d’or
Dans toute son histoire, jamais l’équipe de France n’avait regardé de haut toutes les autres nations européennes au moment de faire résonner les hymnes à la fin d’une compétition. Jusqu’à ce 22 septembre 2013, jour où tout a basculé. Transcendés par la frustration de l'échec des JO de Londres (défaite en quart de finale contre l'Espagne), les Bleus glanent leur toute première médaille d’or. Et celle-là, les douze heureux élus pour faire partie du voyage en Slovénie s’en souviendront pour le restant de leurs jours.
Pourtant, tout n’avait pas commencé de la meilleure des manières. Dès son entrée à l’Euro, la France tombe de haut contre l'Allemagne, sans conséquence. Qualifiée au forceps jusqu'en demi-finale, l’équipe de France se voit présentée une occasion de prendre sa revanche face à son ennemi juré : l’Espagne. Les joueurs ne s’aiment pas. Les coups sont rudes. La première période est un cauchemar. Dans le vestiaire, à 34-20 en faveur des Espagnols au repos, les tripes et le cœur de Tony Parker ont parlé. Le meilleur joueur de l’histoire de l’équipe de France livre un monologue poignant pour remobiliser ses troupes, revenues sur le parquet prêtes à y mourir. L’Espagne subit alors une déferlante de courage et de lay-ups de TP, terminant le match avec 33 points. Le match se termine en prolongation, les Bleus tous dans les bras les uns des autres. La France bat enfin l’Espagne. D’une manière sublime, il ne pouvait alors pas en être autrement.
Complètement transfigurés par leur exploit de l’avant-veille, les Bleus roulent sur la Lituanie en finale, pour s’offrir ce qui reste encore aujourd’hui comme leur seul titre international. Oui, l’équipe de France est championne d’Europe. Non, ce n’est pas pour autant qu’elle est rassasiée.
Meilleur marqueur : Tony Parker (19 points)
Meilleur passeur : Boris Diaw (3,4 passes)
Meilleur rebondeur : Alexis Ajinça (7 rebonds)
Coupe du monde 2014 : Sans TP, la jeune garde se hisse sur le podium mondial
• Lieu : Espagne
• Classement : Médaille de bronze
Les champions d’Europe s’envolent pour l’Espagne avec dans un coin de leur tête l’envie d’éliminer l’équipe-hôte de la compétition. Problème : Tony Parker (repos) ainsi que Joakim Noah, Alexis Ajinça, Kevin Seraphin, Nando De Colo et Ian Mahinmi (blessés) ne sont pas dans l’avion. Pas de quoi s’affoler pour le capitaine Boris Diaw, qui déclare que "les Bleus visent quand même une nouvelle médaille". Une promesse mise à exécution. Après un premier tour en dents de scie avec trois victoires et deux défaites, les Bleus obtiennent ce qu’ils sont venus chercher : une nouvelle confrontation contre la Roja, dès les quarts de finale. A domicile et au grand complet, l’Espagne de Pau Gasol n’arrive pas à franchir le nouveau rempart bleu Rudy Gobert, auteur d’une énorme performance pour qualifier la France (65-52) pour son deuxième dernier carré mondial après 1954.
Opposés à la Serbie en demi-finale, les Bleus, à bout de force après leur bataille passée, n’arrivent pas à réitérer leur magnifique performance défensive et chutent face aux coéquipiers de Milos Teodosic, encaissant près de 90 points. Piqués au vif, les Bleus d’un excellent Nicolas Batum, qui finira dans le meilleur cinq de la compétition, remportent tout de même la petite finale contre la Lituanie et glanent la première médaille mondiale de leur histoire. Soit une 3e breloque lors de leurs quatre dernières compétitions. La dynastie est en place.
Meilleur marqueur : Nicolas Batum (14,6 points)
Meilleur passeur : Boris Diaw (4 passes)
Meilleur rebondeur : Joffrey Lauvergne (5,3 rebonds)
Euro 2015 : Nouvelle médaille mais immense frustration à la maison
• Lieu : Lille, France
• Classement : Médaille de bronze
Celle-là fait mal. D’abord parce que ce championnat d’Europe 2015 est un rendez-vous manqué. Remporter le titre à la maison aurait eu de la gueule. Et puis, se faire éliminer par l’Espagne, devant son public, est difficile à encaisser. Quart de finale de l’Euro 2009 (66-86), match d’ouverture du Mondial 2010 (72-66), double confrontation à l’Euro 2011 (69-96, 85-98), quart des JO 2012 (59-66), demie de l’Euro 2013 (75-72) et quart de la Coupe du monde 2014 (65-52). Après sept confrontations en six ans, Français et Espagnols, qui dominent le basket européen depuis quelques années, se rencontrent pour une nouvelle joute en demi-finale, au stade Pierre-Mauroy de Lille.
Après 40 minutes de bataille épique, les deux nations n’arrivent pas à se départager et filent en prolongation. Le coup de massue tombe. Et le verdict est insoutenable : l’Espagne sort l’équipe de France, chez elle, sur le score de 80 à 75. La Roja d'un Pau Gasol stratosphérique (40 points) jubile. Les Bleus sont à terre, honteux de ne pas avoir pu faire ce si beau cadeau à leurs supporters. Après une insomnie logique, les joueurs de Vincent Collet se remobilisent et écrasent la Serbie trois jours plus tard, devant 25 000 fans en transe. Le résultat est dur. Mais une nouvelle ligne s’ajoute au palmarès des Bleus, et à celui de Tony Parker, qui vieillit malgré lui.
Meilleur marqueur : Nando De Colo (13,1 points)
Meilleur passeur : Tony Parker (4,2 passes)
Meilleur rebondeur : Rudy Gobert (8,1 rebonds)
JO 2016 : TP dit adieu aux Bleus
• Lieu : Rio, Brésil
• Classement : Défaite en quarts (6e)
Après un tournoi de qualification difficile, les Bleus obtiennent leur ticket pour les JO de Rio à peine un mois avant le coup d’envoi des Jeux. L’objectif est réussi : emmener Tony Parker disputer ses derniers Jeux Olympiques. Le tirage au sort envoie les Bleus en découdre avec l’Australie, la Chine, la Serbie, le Venezuela et les Etats-Unis. Bilan : trois victoires et deux défaites face aux Australiens de Patty Mills et à Team USA, qui remportera le tournoi. Troisième de son groupe, l’équipe de France tombe, forcément, face à l’Espagne en quarts de finale. La confrontation finale tourne au pugilat. Les Bleus déjouent totalement face à des Espagnols qui marchent sur l’eau et s’inclinent lourdement : 92-67. Les visages sont bas, les yeux humides.
C’est la fin d’une belle histoire. Une fin cruelle. La dernière de Tony Parker se termine donc face à l’Espagne, comme si c'était écrit. Sixième des Jeux Olympiques et dorénavant privée du meilleur joueur de son histoire, l’équipe de France va devoir se reconstruire. Cela ne lui prendra que deux petites années.
Meilleur marqueur : Nando De Colo (14,7 points)
Meilleur passeur : Boris Diaw (4,7 passes)
Meilleur rebondeur : Rudy Gobert (7,2 rebonds)
Coupe du monde 2019 : Les Bleus mettent Team USA au tapis
• Lieu : Chine
• Classement : Médaille de bronze
Et quoi de mieux que réaliser l’un des exploits les plus emblématiques de son histoire pour se redonner confiance afin de repartir à la conquête des plus beaux titres mondiaux ? À vous de juger. Après 13 longues années et 58 victoires sans aucune défaite en compétition internationale, les Etats-Unis sont broyés par cette nouvelle équipe de France (89-79) dès les quarts de finale de la Coupe du monde. Oui, rien que ça. Mais ce n’est peut-être pas un hasard…
Pendant cette compétition, alors que l’on pouvait logiquement craindre le pire de cette période de transition, l’équipe de France s’est trouvée de nouveaux leaders, et une réelle identité de jeu. Une équipe est née de ce voyage en Chine, où un gros, très gros morceau l’attendait : Team USA. Sans peur et dans le sillage d’un Rudy Gobert monstrueux (21 points, 16 rebonds, 3 contres), les Bleus ont écrit une page de l’histoire du sport français. Certes, ce n’était qu’un quart de finale. Certes, les Etats-Unis étaient privés de leurs plus grandes stars, et les Bleus y ont laissé toute leur énergie. Mais cet exploit, battre les Américains, ultra-favoris, en Coupe du monde, personne ne leur enlèvera. Le chemin semblait tout tracé pour disputer le titre de champion du monde face à l’Espagne, Vincent Collet et sa troupe se sont "contenté" d'une médaille de bronze non moins méritée.
Cap désormais sur 2020 et une première médaille olympique ? Oui, l’avenir semble appartenir à ces Bleus, qui ont quelque chose de très spécial.
Meilleur marqueur : Evan Fournier (19,8 points)
Meilleur passeur : Nando De Colo (3,4 passes)
Meilleur rebondeur : Rudy Gobert (9,1 rebonds)
L’œil de George Eddy : "Fournier et Gobert ont réussi à prendre naturellement les rênes"
Ces dix dernières années ont été riches en émotions pour l'équipe de France. Mais s'il fallait ne retenir qu'une chose, qu'est-ce que ce serait ?
George Eddy : "Pour moi, le plus important a été la passation de pouvoir entre la génération Parker-Diaw à celle de Fournier-Gobert. Ces deux-là ont réussi à prendre naturellement les rênes du leadership de l'équipe de France. La médaille de bronze lors de la Coupe du monde en Chine le prouve, d’autant plus si on la compare aux résultats de Team USA et de la Serbie. Ce qu'a fait l'équipe de France avant leur arrivée est exceptionnelle, mais l'avenir leur appartient désormais."
Un mot sur l’exploit des Bleus face aux Américains cet été ?
GE : "C’était un grand jour. Un très grand jour. J’ai vécu ça avec beaucoup de bonheur, surtout que les conditions étaient compliquées entre les déplacements qui nous ont défavorisés et l’enchaînement des matches compliqués. Même menés de 10 points à cinq minutes de la fin du match, les joueurs ont su puiser dans leurs ressources pour créer un des plus beaux exploits du basket français. C’est le match référence à tous points de vue. Rappelez-vous des paniers de Frank Ntilikina dans le money-time et de la partition de Rudy Gobert… C’était une sorte de summum pour l’équipe de France, même si ce n’était que des quarts de finale."
Quelle est l’équipe de France que tu as trouvé la plus forte sur la décennie ? Et ton 5 majeur ?
GE : "Ah, c’est compliqué. Tony Parker dit que c’est celle de 2011, avec Joakim Noah en plus. Moi, je préfère 2013 car on gagne le premier titre européen de notre histoire. L’équipe était très complète, malgré une Tony-dépendance évidente. Mon 5 Majeur (réfléchit) : Parker – Fournier – Batum - Diaw – Gobert. Oui, ça doit être celui-là."
Equipe de France féminine : Toujours placée, encore prometteuse
Euro 2011 : Amer podium
• Lieu : Pologne
• Classement : Médaille de bronze
Les Françaises ont débuté leur période dorée peu de temps avant les homologues messieurs. Elles débarquent en Pologne en tant que championnes en titre après le sacre de 2009 et l’avènement d’une nouvelle génération autour de Céline Dumerc, Sandrine Gruda et de la toute jeune Endy Miyem. À Katowice, les Bleues montrent deux visages, tantôt patronnes (+46 contre la Croatie, +24 contre l’Espagne qui l’avait sorti en quart du dernier Mondial), tantôt patraques.
En demi-finale, les joueuses de Pierre Vincent affrontent la Turquie, que personne ou presque n’attendait à pareille fête. Elles sont largement favorites au coup d’envoi contre une sélection qui n’a jamais fait mieux que huitième d’un Euro. Mais le piège se referme. Prises à la gorge par des adversaires surmotivées, les Bleues courent après le score et arrachent la prolongation, en vain. Le bronze acquis contre la République Tchèque ne masque pas la déception de ne pas avoir été à la hauteur espérée. Il ne faudra pas attendre longtemps pour que ce soit le cas.
Meilleure marqueuse : Sandrine Gruda (13,4 points)
Meilleure rebondeuse : Sandrine Gruda (4,1 rebonds)
Meilleure passeuse : Céline Dumerc (3,8 passes)
JO 2012 : Les Bleues braquent l’argent
• Lieu : Londres, Angleterre
• Classement : Médaille d’argent
Chaque grande équipe a le droit à son surnom pour rester un peu plus dans l’histoire. Le hand a eu ses Bronzés, ses Experts. Le basket a eu ses Braqueuses comme héritage du titre européen de 2009. Leurs signes distinctifs : des nerfs d’acier et une tendance très poussée aux hold-ups en fin de match. À Londres, les Françaises laissent s’exprimer leur ADN, quitte à donner de sacrées sueurs froides à leurs supporters. Elles terminent invaincues en phase de poules grâce notamment à un double miracle de loin signé Céline Dumerc contre la Grande-Bretagne.
La meneuse de jeu est sur une autre planète de l’autre côté de la Manche. Le tube de l’été bleu. En quart de finale contre la République Tchèque, c’est encore elle qui met les siennes devant à une minute de la fin sur un nouveau tir à trois-points crucial. La France était menée de dix points à l’entame du dernier acte : le casse parfait. Si la demi-finale est menée avec plus de maîtrise collective, qui marque deux nouveaux primés à la sirène du troisième quart-temps et pour clore les débats sur la dernière possession bleue ? ‘’Cap’s’’ Dumerc. Cap’s de tout, sauf de renverser les invincibles Américaines en finale. Mais cette breloque argentée met en lumière les exploits de cette équipe et émeut les Français, la plus belle des récompenses.
Meilleure marqueuse : Céline Dumerc (14,3 points)
Meilleure rebondeuse : Sandrine Gruda (5,5 rebonds)
Meilleure passeuse : Céline Dumerc (3,4 passes)
Euro 2013 : Les Braqueuses braquées
• Lieu : France
• Classement : Médaille d'argent
Forte de sa médaille olympique, l’équipe de France est plus que jamais attendue au tournant pour son Euro à la maison. Cela tombe bien, le public est au rendez-vous et la phase de groupes tourne à la démonstration. Céline Dumerc est accompagnée par une excellente Isabelle Yacoubou sous le cercle, mais c’est elle qui reste la patronne. Elle sauve encore les Bleues contre la Suède en quart de finale avec trois paniers lointains dans les 150 dernières secondes. La demi-finale est irrespirable par son score étriqué, mais cette fois la France domine la Turquie et décroche sa place en finale.
Les joueuses tricolores retrouvent l’Espagne, un adversaire avec qui la rivalité n’est pas encore aussi forte que pour l’équipe de France masculine. La rencontre est serrée de bout en bout, mais la France mène à l’entame du dernier quart-temps. Une possession plus tard, et les Espagnoles reprennent les commandes pour ne plus les lâcher. Cette fois, l’adresse de Dumerc ne suffit pas malgré plusieurs opportunités de repasser devant dans les dernières secondes. La France s’incline chez elle pour un tout petit point (70-69). L’histoire est cruelle et belle à la fois avec un nouveau podium continental. Elle va devenir un refrain entêtant.
Meilleure marqueuse : Sandrine Gruda (12 points)
Meilleure rebondeuse : Sandrine Gruda (5,8 rebonds)
Meilleure passeuse : Edwige Lawson-Wade (3,3 passes)
2015 - 2019 : La continuité parmi les meilleures
Classements
• Euro 2015 : Médaille d’argent
• JO 2016 : 4e
• Euro 2017 : Médaille d’argent
• Mondial 2018 : 5e
• Euro 2019 : Médaille d’argent
La deuxième moitié de la décennie n’a pas été couronnée de résultats brillants et surprenants mais par une constance à toute épreuve. Si Gruda ou Miyem font toujours partie des cadres, une nouvelle génération a pris la place des Dumerc et autres Skrela, parties à la retraite internationale en cours de route. Place aux Marine Johannès, Olivia Epoupa, Alexia Chartereau et autres Iliana Rupert. Cette nouvelle vague de talent bute systématiquement sur la dernière marche à l’Euro avec quatre médailles d’argent de rang et trois dernières finales logiquement perdues.
À Rio, les Bleues n’avaient pas pu rééditer leur exploit des jeux 2012 et s’étaient cassées les dents pour le bronze sur la même Serbie qui l’avait privée du titre européen quelques mois plus tôt. Mais la troupe désormais sous les ordres de Valérie Garnier a réussi l’exploit de maintenir la France parmi les toutes meilleures nations du monde, décrochant son meilleur résultat en Coupe du monde (avec 2006) depuis le podium de 1953. Et ce, sans connaître le moindre trou d’air au fil des arrivées de celles amenées à porter encore haut les couleurs du basket français pour de nombreuses années. Ne soyez donc pas surpris de pouvoir lire une rétrospective aussi garnie en performances en 2029.
Léo Anselmetti et Loris Belin
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