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Turiaf reprend le cours de l'histoire

Comme Parker, Diaw et Mickaël Piétrus, Ronny Turiaf faisait partie de cette génération dorée, sacrée sur la scène européenne junior en 2000. Comme eux, il a grandi à l'INSEP. Comme eux, on lui prédisait un avenir glorieux. Mais une hypertrophie cardiaque lui a valu une opération l'année où la France ramenait le bronze de l'Euro-2005. Après avoir raté le Mondial-2010, il veut reprendre le fil de l'histoire, en débutant par cette préparation à l'INSEP.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

C'est ici que tout a commencé. C'est ici que leur amitié s'est créée, solidifiée, aboutissant à un titre de champion d'Europe juniors en 2000. C'est ici qu'il a construit son ascension qui l'a mené jusqu'en NBA. Ici, c'est l'INSEP, et malgré son physique impressionnant, cette préparation pour l'Euro-2011 dans ce lieu a une résonance particulière pour Ronny Turiaf: "J'ai vécu trois des plus belles années de ma vie ici. C'est bizarre de revenir dix ans plus tard et de voir que maintenant ça fait penser à une université américaine. L'Insep a beaucoup changé. Tout est super classe, moderne. Les endroits où on a fait nos premières conneries n'existent plus. Il y a un peu de nostalgie", glisse-t-il, se rappelant de ces "moments durs où il a fallu bosser".

Travailler, cela connaît ce joueur de 28 ans. Avec ses 2.08m, il n'a pas choisi la facilité en allant défier les mastodontes américains dans la raquette, d'abord dans l'université de Gonzaga, avant d'être drafté en 37e position par les Lakers en 2005 où il fera l'admiration de ses coéquipiers, et notamment Kobe Bryant. D'abord parce que c'est un travailleur qui apporte une énergie folle à chaque bout de terrain, ensuite parce qu'il se relèvera d'une opération pour une hypertrophie de l'aorte, diagnostiquée à son arrivée dans l'équipe mythique de Los Angeles. Remis, il passera ensuite à Golden State avant de poser ses valises à New York, pour épauler Amaré Stoudemire. "Il a fallu que je grandisse très vite. On a réussi à concrétiser nos rêves de gamins en jouant en NBA", dit-il.

Le problème, c'est que cette génération dorée n'a pas réussi à atteindre les objectifs que l'opinion lui avait fixée, qu'elle s'était fixée. Pas de tournois olympiques depuis la médaille d'argent à Sydney en 2000, et une médaille de bronze à l'Euro-2005. Une breloque que ce chantre du collectif ne galvaude pas, lui qui encourageait, depuis son lit d'hôpital, ses coéquipiers: "Il faut arrêter de dire que ce n'est "qu'une" médaille de bronze. Combien de nations en ont gagné une ? Je les appelais pour leur dire qu'il fallait continuer à se battre. Sous prétexte qu'on a des joueurs NBA, on doit tout gagner. Non. Je ne veux pas qu'on banalise cette médaille de bronze. C'est un manque de respect pour ceux qui ont travaillé pour ça."

Le natif de Fort-de-France n'est pas du genre à s'économiser, à tricher, quelques soit sa performance individuelle. Avec Florent Piétrus, il va trouver à ses côtés un autre dynamiteur, un autre forçat de la défense, un autre diffuseur d'énergie en la personne de Joakim Noah. "Mon rôle va être plus facile avec Jo", reconnaît-il. "C'est quelqu'un avec qui je m'entends super bien, qui peut me booster, car moi aussi j'en ai besoin. C'est quelqu'un qui a beaucoup d'énergie et j'aime ça. Les liens avec Jo existent depuis quelques années." Et si le joueur de Chicago n'a pas beaucoup joué avec les règles européennes, cela ne l'inquiète pas: "Il a une faculté d'adaptation phénoménale. S'il a besoin de nous on l'aidera, mais je n'ai aucun doute sur sa capacité d'adaptation. J'ai hâte d'être sur le terrain avec lui".

Forfait pour le Mondial l'an dernier en raison d'un genou récalcitrant, comme Parker et Noah notamment, Ronny Turiaf ne veut plus perdre temps en Bleu. A 28 ans, il rêve, comme ses copains, de Jeux Olympiques, mais aussi de mener cette équipe de France au sommet. Cela commence à l'INSEP, cela passe par la Lituanie au cours d'un mois de septembre crucial, et cela pourrait aboutir à Londres en juillet-août 2012. Pour que le rêve soit pleinement réalisé.

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