Un panier garni d'étoiles
Depuis deux ans, Cholet crevait l'écran. Un deuxième titre leur était promis en juin à Bercy. Mais les Choletais sont tombés sur un fauve en pleine renaissance. Souvent malheureux en finale du championnat (ndlr : trois finales perdues de rang avant son sacre de 2008), Nancy a déjoué les pronostics en s'imposant avec panache. Sur sa lancée, billet Euroligue en poche avec ses droits TV et Nicolas Batum en guest-star, le club de Jean-Luc Monschau a clairement visé le haut du panier. Impressionnant de facilité lors du Trophée des champions (victoire 89-83), le Sluc a annoncé la couleur. Son collectif impressionne dans tous les secteurs avec John Linehan à la mène, Pape-Philippe Amagou et Jamal Shuler en poste 2, Nicolas Batum en ailier, Adrien Moerman et Victor Samnick en 4 et les deux pivots akin Akingbala et Moussa Badiane. Du très lourd, tout simplement !
La griffe des Cougars, Cholet ne s'en est pas encore remis. Exit l'Euroligue dès le 1er tour préliminaire et les belles certitudes des années passées. Le CB reste un candidat naturel aux playoffs et au titre mais les garanties ne sont plus les mêmes, d'autant que le départ de Samuel Mejia risque de laisser un grand vide dans la Meilleraie. Le principal opposant à Nancy est le club de l'autre Monschau : Christian. Demi-finaliste du championnat l'an dernier, Gravelines continue de se construire un présent et un avenir. L'arrivée d'Andrew Albicy est une excellente pioche pour le BCM. Quant à l'arrivée de Pape Sy en provenance d'Atlanta, elle aura peut-être moins d'impact que celle de Batum mais elle va tirer l'équipe vers le haut. Derrière ces trois équipes, difficile de ne pas citer Roanne et Villeurbanne. Les deux voisins, qui se retrouvent dès samedi pour le derby, visent les playoffs au minimum. Officialisée mercredi, la signature de Tony Parker devrait bien aider la jeune garde verte. Avec un tel joueur, on peut soulever des montagnes. Mais gare à la "TP" dépendance... Reste une inconnue, Le Mans. Passé à côté de l'exercice précédent avec une 8e place de la saison régulière et un petit tour en playoffs, le MSB veut se relancer. Sans star de la NBA mais avec le retour de blessure d'Alain Koffi, l'abattage des piliers Batista - Kahudi - Acker et l'arrivée d'un meneur US Taylor Rochestie.
Avec ou sans stars de la NBA, le Pro A n'aura pas le même visage, ni le même relief. Pour s'en convaincre, il suffit de voir la battage médiatique fait autour du retour de "TP" sur les parquets français et, dans une moindre mesure, la présence du Blazzers Nicolas Batum chez les Cougars. En souffrance face à l'opulence du football et l'émergence du rugby, voire du handball, le basket retrouve enfin la place qu'il mérite dans les quotidiens, radios et TV nationales. Mais pour combien de temps ? Car cette manne inattendue, qui tombe à pic après l'argent de l'Euro, n'est que provisoire et clairement sous-tendue aux négociations en cours outre-Atlantique entre les clubs de NBA et le syndicat des joueurs. Si l'horizon semble bouché, au premier accord trouvé, les pensionnaires de la NBA reprendront l'avion illico presto. Ces pigistes de luxes vont donc faire les beaux jours de la Pro A et de leurs clubs respectifs pendant une durée indéterminée, au risque de fausser la compétition pendant leur passage. Car leur apport sur le plan sportif sera indéniable et les chances de leur équipes démultipliées. Mais il y a aussi un revers à cette médaille. Le risque est réel pour Nancy ou Villeurbanne qui, une fois leur poule aux oeufs d'or partie, risquent de perdre quelques plumes et quelques places. Il serait mieux pour tout le monde que le lock-out de la saison NBA soit confirmé le plus vite possible ou pas.
En attendant, on ne va pas bouder notre plaisir avec les retours de Parker et consort. C'est un coup de pouce extraordinaire pour la visibilité de la Pro A et la billetterie des clubs. "C'est une démarche remarquable, ça va permettre de remplir les salles, de mettre un +focus+ media et de faire évoluer le niveau du championnat. Maintenant c'est du pain béni s'il reste la saison entière. Si c'est seulement pour un temps donné, il faudra voir", souligne Jacques Monclar, qui ne serait pas surpris que d'autres Français de la NBA, comme Turiaf, Mahinmi ou Petro, imitent TP. Du côté de la Ligue nationale de basket, on jubile et veut capitaliser sur ces bonnes nouvelles. "Je suis un président heureux. C'est une bonne nouvelle qu'on attendait depuis un moment, déclare le président de la LNB Alain Béral. Avoir une telle icône dans notre championnat va permettre de continuer une histoire mise à jour à l'Euro. On est préparé à ce qu'il reparte, mais les dernières nouvelles laissent penser que le début de la NBA est repoussé au moins jusqu'en décembre. Ca va nous permettre de vivre quelques beaux matches. L'Asvel-Nancy, on en rêve déjà". Celui-là est programmé le 5 novembre et aura un peu de la saveur des classiques Pau-Limoges. Profitons-en !
Pro A mode d'emploi
. La formule
Saison régulière de 30 journées (aller-retour) à l'issue de laquelle les huit premiers sont qualifiés pour les play-offs. Les deux derniers descendent en ProB. Quarts de finale et demi-finales sont disputés au meilleur des trois manches avec la belle éventuelle chez le mieux classé de la saison régulière. La finale est disputée sur un match sec au POPB de Paris-Bercy.
Les grandes dates de la saison
7-8 octobre: reprise de ProA
19 octobre: début de la saison régulière de l'Euroligue
8 novembre: début l'Eurochallenge
15 novembre: début l'Eurocoupe
29 décembre: All Star-Game au POPB de Paris-Bercy
21 janvier: fin de la phase aller de la saison régulière de ProA
16-19 février: Semaine des As à Roanne
14-15 avril: Final Four de l'Eurocoupe
27-29 avril: Final Four de l'Eurochallenge
1O mai: fin de la saison régulière de ProA
11-13 mai: Final Four de l'Euroligue à Barcelone
13 mai: finales des Coupes de France
22-30 mai: quarts de finale de ProA
1-9 juin: demi-finales de ProA
16 ou 17 juin: finales de ProA et de ProB au POPB Paris-Bercy
. Les clubs engagés en Coupe d'Europe
Euroligue: Nancy
Eurocoupe: Villeurbanne, Gravelines, Cholet, Le Mans
Eurochallenge: Roanne, Pau-Orthez, Chalon-sur-Saône
. Les budgets (en millions d'euros)
1. Villeurbanne 5,384, 2. Le Mans 5,110, 3. Cholet 5,071, 4. Gravelines 4,988, 5. Pau-Orthez 4,815, 6. Roanne 4,691, 7. Orléans 4,486, 8. Nancy 4,446, 9. Chalon 4,452, 10. Strasbourg 4,348, 11. Paris-Levallois 4,006, 12. Dijon 3,898, 13. Poitiers 3,095, 14. Nanterre 2,797, 15. Hyères-Toulon 2,172, 16. Le Havre 2,074
. Les dix derniers vainqueurs
2011: Nancy
2010: Cholet
2009: Villeurbanne
2008: Nancy
2007: Roanne
2006: Le Mans
2005: Strasbourg
2004: Pau-Orthez
2003: Pau-Orthez
2002: Villeurbanne
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.