Beltrame, la "der" en larmes
"Je suis contente d'avoir pris cette décision. Je ne regrette pas. Mais entre prendre la décision et vivre le moment, c'est deux trucs différents." Séverine Beltrame disait tout cela entre larmes et sourire. Un moment forcément difficile à vivre, même pour quelqu'un qui n'a embrassé la carrière professionnelle qu'en 2002, à 23 ans. "J'ai l'impression d'avoir vécu plusieurs vies", glisse-t-elle tout en se séchant le visage. "C'est une nouvelle vie qui commence. Je vais arriver à arrêter de pleurer et je vais fêter ça. Il faut fêter ça", assure-t-elle comme pour se persuader de retrouver le sourire.
Son dernier match, elle l'a voulu à Roland-Garros. Mais son 234e rang ne lui permettait plus d'entrer dans le tableau final, ni même en qualifications. Les organisateurs l'ont donc invitée, mais au 1er tour, elle se retrouvait face à Yvonne Meusburger, qu'elle avait croisée à deux reprises sur le circuit pour une victoire et une défaite. Et l'Autrichienne, 114e mondiale et tête de série N.3 des qualifications, a pris définitivement le meilleur sur la Marseillaise, en s'imposant 6-2, 6-3. "C'est sûr j'aurais préféré que cela dure plus longtemps", regrettait Beltrame. "Il y a beaucoup d'émotions. Peut-être trop." Pourtant, ce matin, elle était à l'aise: "J'étais hyper détendue. J'étais sûrement la joueuse la plus détendue." Cela n'a pas suffi à la mener à la victoire, face à une joueuse qui savait que cela pouvait être son dernier match: "Elle est venue me dire un mot à la fin. Je préfère perdre contre elle qui comprend ce que je viens de vivre."
Ancienne joueuse de Fed Cup, ancienne 8e de finaliste à l'US Open, demi-finaliste en double mixte à Wimbledon avec Fabrice Santoro, Séverine Beltrame raccroche ses raquettes pour la compétition de haut niveau. Avec émotion, bonheur et tristesse.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.