Benneteau/Roger-Vasselin, 30 ans après!
En 2013, la finale du double messieurs s’était achevée sur les larmes de Nicolas Mahut, consolé par son coéquipier Michael Llodra. Les deux Français s'étaient alors heurtés, au bout du suspense (6-4, 4-6, 7-6) et après avoir été à deux points du match, aux indéboulonnables frères Bob et Mike Bryan. Cette année, changement de ton avec l'immense joie de Julien Benneteau et Edouard Roger-Vasselin, partagée par tout le public du court central.
Dans les pas de Noah et Leconte
Une satisfaction à la hauteur de l'exploit, car le duo tricolore a réussi là où Guy Forget, Eric Winogradsky ou encore Fabrice Santoro s'étaient auparavant cassé les dents. Depuis Henri Leconte et Yannick Noah en 1984, les Français ont été souvent placés mais jamais gagnants en double, avec une fâcheuse tendance à trébucher sur la dernière marche. Le mauvais sort est désormais conjuré!
Dès le début de l'affrontement, marqué par les nombreuses imprécisions, les Français prenaient l'ascendant psychologique en s'offrant six balles de break sur les deux premiers jeux de service espagnols. Et si toutes étaient manquées, c'était simplement pour attendre le moment opportun : à 4-3, ils prenaient enfin la mise en jeu adverse pour s’offrir l'occasion de servir pour le set. Ils ne rateront pas le coche.
"Un rêve d'enfant"
La deuxième manche était plus accrochée, et malgré un break concédé d'entrée, Granollers et Lopez réussissaient à reprendre les commandes du duel pour défier les Français dans un jeu décisif. Pas de quoi faire trembler le duo, porté par la foule du Philippe Chatrier : il marquait les trois premiers points, et s’approchait du Graal grâce à un petit coup de pouce du filet puis d’un ace autoritaire de Benneteau. Dans une ambiance de stade de foot, la première des cinq balles de match était la bonne. Les deux hommes pouvaient exulter. "Avoir la chance de succéder à Yannick et Henri, c’est fabuleux, lâchait Benneteau. C’est un rêve d’enfant."
En avançant en toute discrétion, en profitant de l'élimination des favoris au fil des tours (dont celle des frères Bryan en quart de finale, contre ces mêmes Espagnols), Benneteau et Roger-Vasselin ont réussi à créer une magnifique sensation. Les deux joueurs n'avaient participé, avant Roland-Garros 2014, qu’à deux épreuves majeures ensemble. En simple, ils n’ont pas remporté le moindre titre et n’ont jamais passé le stade des huitièmes de finale Porte d’Auteuil. Les voilà dans l’histoire du tennis français !
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