Benzema symbole de l'impuissance française
Bien sûr, il n'est pas question de remettre en doute les performances de Karim Benzema durant ce Mondial. Avec trois buts, l'attaquant du Real Madrid a réussi sa campagne. Surtout son premier tour en fait. Déjà, contre le Nigéria en huitièmes de finale, "KB" avait montré des signes inquiétants dans son implication défensive avant, enfin, de se réveiller dans les dernières minutes en retrouvant sa place dans l'axe. Face à l'Allemagne, le déclic n'a pas eu lieu. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé : avec sept tirs dont six cadrés, on ne pourra pas reprocher à l'avant-centre des Bleus ne pas pas avoir tenté. Simplement, à ce niveau de la compétition, les occasions sont rares et il faut les concrétiser. Seul joueur, avec Hugo Lloris, à avoir disputé toutes les minutes des matchs de cette Coupe du monde, le Français a peut-être payé un manque de fraîcheur dans la moiteur de Rio...
Ce match, face à des Allemands conformes à leur solidité et à leur faculté à marquer avec peu d'occasions, devait être le sien. Il n'en a rien été. Pourtant Didier Deschamps a bien accédé à sa volonté de jouer dans l'axe de l'attaque, en l'associant à Antoine Griezmann et Mathieu Valbuena. Et des occasions plus ou moins franches de faire trembler les filets allemands, il en a eu quelques unes, pratiquement toutes en première période. Mais c'est celle de la dernière minute qui donne le plus de regrets. Lorsque il réussissait, comme un symbole d'un acte de réconciliation manqué, son une-deux avec Olivier Giroud, à peine entré en jeu, et décidait de frapper fort sous la barre. Qui sait, s'il avait placé son tir, si Neuer eut été à la parade ?
Karim "Berezina"
Auparavant, Benzema avait déjà manqué une première opportunité intéressante à la 7e minute en ne cadrant pas sa demi-volée à ras de terre après un centre en retrait de Valbuena. C'est exactement à la 34e minute que le numéro 10 des Bleus a vraiment manqué le coche. Héritant du ballon après une claquette un peu désespérée de Neuer sur une reprise croisée de Valbuena, il contrôlait de la cuisse avant de frapper dans le but, mais la cuisse de Hümmels -le bourreau des Bleus tant il a royalement défendu en plus de marquer-, contrait le ballon en corner. Il s'en est fallu de peu pour que l'attaquant aux 71 sélections n'inscrive son 25e but en Bleu, celui qui aurait été à coup sûr le plus important.
Au final, celui qui porte le n°10 chez les Bleus ne rejoindra pas Raymond Kopa, Michel Platini et Zinédine Zidane dans le cercle très fermé des joueurs ayant porté la France en demi-finale de la Coupe du monde. A 26 ans, il aura peut-être encore une chance au Qatar mais l'occasion brésilienne était belle. Et il l'a manquée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.