Biarritz met Brive à la raison
Sous la pluie et sur un terrain détrempé, il ne fallait pas s'attendre à un festival offensif, surtout entre deux équipes qui ne sont pas réputées pour cela, et qui ne devaient pas négliger l'enjeu. De ce côté là, le match a tenu ses promesses; il fut réduit à un travail de sape des avants, dans des combats parfois âpres, mais sans beaucoup d'envergure.
Dans ce jeu d'échec, les Biarrots ont su se montrer davantage performants, en alternant le jeu au près et l'occupation du terrain, grâce à une mêlée qui a souvent fait mal à son homologue corrézienne. Souvent poussés à la faute, les Brivistes ont déjoué et ont offert des pénalités à un Dimitri Yachvili en réussite qui n'en demandait pas tant. Comme Swanepoel n'était pas dans un bon jour, Brive n'a pas pu s'accrocher tout de suite au wagon qui a rapidement mené 6-0 avant de faire le break en inscrivant le seul essai de la partie. Sur une longue chandelle de Bosch dans l'en-but briviste. Le ballon est très disputé par Cooke et Damien Traille avant que ce dernier ne retombe au sol. L'essai est validé après la confirmation vidéo. C'était la première lueur dans une rencontre jusque là marquée par de l'électricité dans l'air, celle du temps et celle de la tension entre les deux équipes. Le BO menait 13-0 à la pause.
Brive sans solution
Muselé en première mi-temps, Brive s'est pourtant montré plus vif en début de deuxième période et a pilonné les 22 mètres de Biarritz dans les minutes qui ont précédé l'heure de jeu. Les Brivistes ont raté le coche sur une série de mêlées à cinq mètres où ils ont refusé une pénalité pour tenter d'obtenir un essai de pénalité. Au bout de cette série où ils se sont obstinés à vouloir défier les Biarrots, ils ont fini par se mettre à la faute et perdre l'avantage du ballon. L'épisode s'est achevé sur une pénalité en faveur de Biarritz qui a permis à Dimitri Yachvili de se dégager. Après tant d'efforts improductifs en mêlées, les Brivistes ne s'en sont pas relevés.
Puis sur deux autres pénalités, Yachvili scellait le sort du match avec un score peut-être un peu lourd, mais somme toute logique. Biarritz a su se montrer plus appliqué et plus réaliste, en prenant les points à bon escient, face à un CABC pourtant jusqu'alors invaincu dans cette compétition, qui n'a jamais vraiment trouvé de solution pour s'en sortir. Le BO peut avec ce rendez-vous européen sauver sa saison après un championnat raté. Tandis que les Brivistes vont devoir, eux, rapidement tourner la page, et cravacher pour se concentrer sur le maintien.
Déclarations
Serge Blanco (président de Biarritz): "On est soulagé car on a été reversé dans cette compétition et cette compétition peut nous permettre, si on la gagne, d'accéder à la Coupe d'Europe. Nous avons deux étapes à amorcer avant cette finale, Montpellier et après le Stade Français à Biarritz. Il va falloir faire le bonnes analyses, regarder les résultats du week-end prochain, et à partir de là, quoi qu'il advienne, on part pour gagner cette finale, on ne peut pas faire autrement. On a une équipe qui depuis un mois et demi tourne bien, qui est en train de démontrer que si on avait été au complet depuis le début de saison, on n'en serait peut-être pas là. Il faut qu'on s'adapte, qu'on respecte tout ce qui s'est passé, on a le droit de râler mais le fait de râler doit nous motiver encore plus pour aller chercher d'abord le maintien puis la place en Coupe d'Europe la saison prochaine. Les conditions météo ont été exécrables, il faut saluer le courage des joueurs des deux côtés. L'équipe de Brive n'était pas venue avec de très grandes intentions, tout du moins si on leur avait laissé une petite marge d'espérance. Il faut les saluer et leur souhaiter bonne chance pour le reste du championnat"
Dimitri Yachvili (demi de mêlée de Biarritz): "Cela fait du bien dans une saison difficile. On est très fier de ce que l'on a fait durant ces dernières semaines. Il reste encore une marche, deux marches en championnat. Pour l'instant, rien est fait. On va bien récupérer de ce match compliqué car on a un déplacement difficile à Montpellier. Mais c'est quand même une grande fierté de pouvoir faire une finale de Coupe d'Europe. Pour nous, c'est un second souffle, cela nous a permis de se lâcher un peu au niveau du jeu, de nous remettre un petit peu en confiance. Il reste 80 minutes pour pouvoir décrocher ce trophée contre une belle équipe de Toulon"
Didier Casadéï (entraîneur des avants de Brive): "On a fait jeu égal dans toutes les phases de conquête. Après on a été indiscipliné, Yachvili a été excellent au pied, ils ont occupé le terrain en ne faisant pas grand-chose. Ils se sont contentés de faire une chandelle que l'on a pas prise sous les poteaux pour marquer un essai. Je ne pense pas que l'on a été dominé sur l'ensemble du match. Maintenant, il y a des moments clés, des ballons importants qu'ils ont mieux joué que nous. Le match important, on savait malgré tout, que c'était celui de la semaine prochaine (contre Bordeaux-Bègles) même si c'était un honneur de pouvoir jouer une demi-finale, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps. On a fait bonne figure malgré tout, à nous de bien nous préparer pour la semaine prochaine où un match vital nous attend. On a la chance d'avoir une équipe en Top 14, qui a beaucoup de coeur, avec des éléments de qualité et tout le monde va s'en rendre compte"
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