Billet d'humeur : Déprime olympique
Malgré les atermoiements du CIO, on a senti le coup venir : compte tenu de la pandémie de coronavirus qui continue de se propager sur plusieurs continents, le report des Jeux était devenu depuis plusieurs jours inéluctable et son officialisation ce mardi, somme toute logique. D’un coup, d’un seul, voilà donc deux semaines du calendrier sportif (qui aura décidément subi beaucoup de modifications en 2020) rayées d’un trait de plume. Reste une question en suspens, qui commence à devenir angoissante: mais que va-t-on faire cet été?
Au confinement forcé de ce début de printemps pourrait bien succéder un été passé au grand air. Peu de chances en effet de rester cloîtré chez soi en juillet-août si la situation sanitaire s’améliore d’ici là. Pas d’Euro, plus de JO, le dernier des Mohicans du début de l’été à faire de la résistance, avec le tournoi de Wimbledon lui aussi confirmé pour l’heure, se nomme : Tour de France. Mais son maintien semble aujourd’hui ne plus tenir qu’à un fil et on ne voit pas comment la Grande Boucle 2020 pourrait finalement avoir lieu si le confinement d’une partie du globe venait à perdurer au-delà du mois d’avril. La situation est même déjà plus que critique: "On peut tenir encore quinze jours comme ça (sans s’entraîner, ndlr), pas plus", confiait Marc Madiot, manager général de la formation Groupama-FDJ, à Alexandre Pasteur, en fin de semaine dernière...
Une diète sportive annoncée
Si le Tour venait lui aussi à mettre la flèche, comme on dit dans le jargon cycliste, l’été commencerait de plus en plus à ressembler à une saison presque blanche, sportivement parlant. Une situation totalement inédite depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale. Certes, la ligue 1, comme les autres championnats européens de foot, pourraient nous tenir en haleine jusqu’au « 15 ou 20 juillet » selon le souhait de Noël Le Graët, président de la FFF, rejoint sur ce point par Didier Quillot, directeur général exécutif de la LFP. Idem pour le Top 14 de rugby qui pourrait finir par devenir, si la situation perdure, le Top 14 juillet. Mais ces fins de saisons tardives décaleraient mécaniquement le début des suivantes. Si l’on compte trois semaines de vacances pour les joueurs de Ligue 1 par exemple et un mois de préparation en moyenne après la reprise des entraînements, cela signifierait que l’exercice 2020/2021 ne débuterait pas avant le mois de septembre, à moins de raccourcir les délais...
En rugby, Bernard Laporte a d’ores et déjà exprimé le souhait d’annuler la tournée d’été du XV de France en Argentine (avec deux test-matches prévus les 4 et 11 juillet) pour que le Top 14 puisse se terminer à une date pas encore trop avancée ni déraisonnable. Et comme en cette année dite olympique à la base, aucun championnat du monde de sports majeurs n’avait été programmé durant l’été en raison des JO de Tokyo, finalement reportés, il faudrait donc attendre la deuxième quinzaine d’août, le Tour d’Espagne cycliste (prévu pour s’élancer le 14 août), les championnats d’Europe d’athlétisme à Charléty (du 25 au 30 août) et l’US Open de tennis (qui débute le 31 août) pour renouer avec de grands rendez-vous du sport mondial, s’ils sont maintenus bien entendu. Soit au total, un bon mois en plein cœur de l’été à devoir se contenter d’une actualité sportive somme toute modeste, seulement rythmée par quelques Grands Prix de Formule 1, de moto et des épreuves du championnat du monde des rallyes, ça et là.
Bref autant en profiter cet été pour faire du sport en extérieur et rattraper le retard accumulé ces derniers jours en raison du confinement. Avant un automne qui s’annonce chargé et où l’on se presse déjà avec les 24 heures du Mans (19-20 septembre), Roland Garros (20 septembre-4 octobre) et le marathon de Paris (18 octobre), entre autres.
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