Blatter postule à sa succession
"J'ai accepté la demande de certaines fédérations de me présenter pour un 5e mandat", a expliqué M. Blatter, 78 ans, à l'issue du comité exécutif de la Fifa vendredi à Zurich. La candidature du Suisse n'était plus un secret depuis qu'il avait annoncé dans un message vidéo diffusé le 8 septembre au Soccerex de Manchester, convention autour du foot-business: "J'en informerai le comité exécutif. C'est une question de respect de dire à la famille du football: +Oui, je serai prêt, je serai candidat+". Blatter a donc respecté son calendrier en profitant de la réunion du comité exécutif, gouvernement mondial du foot de 27 membres (dont lui-même), jeudi et vendredi au siège de la Fifa à Zurich. L'élection présidentielle à la Fifa se tiendra dans le cadre du Congrès électif de Zurich le 29 mai 2015. Les candidats ont jusqu'au 29 janvier 2015 pour se déclarer. Blatter n'a pour l'instant aucun adversaire de taille pour contrarier sa réélection au poste qu'il occupe depuis 1998. La Français Michel Platini, 59 ans, président de l'Union européenne de football (UEFA), était le seul en mesure de le menacer dans cette élection. Mais il a annoncé le 28 août qu'il ne briguerait pas la présidence de la Fifa, préférant se représenter pour un 3e mandat à la tête de l'UEFA.
Champagne, seul candidat déclaré
Pour l'heure, un seul autre candidat s'est déclaré: le Français Jérôme Champagne, 56 ans, ex-vice secrétaire général de la Fifa, qui n'a, sur le papier, aucune chance d'être élu. Cet ancien diplomate avait même confié dès le lancement de sa campagne en janvier 2014 qu'il n'était pas sûr de maintenir sa candidature si Blatter se présentait officiellement. Mais il a indiqué le 15 septembre sur son compte twitter qu'il avait écrit au comité électoral de la Fifa pour "confirmer" son "intention de se présenter". Le candidat Blatter ne se cachait plus vraiment depuis le Congrès de la Fifa à Sao Paulo (Brésil) le 11 juin, quand il avait déclaré à la tribune: "Je me sens bien, mon mandat va se terminer en mai 2015, mais ma mission n'est pas finie, je vous le dis, ensemble, nous construirons une nouvelle Fifa, nous avons le budget pour 2014-18, vous déciderez pour qui voter en 2015, mais je suis prêt pour vous accompagner dans le futur". Si le Suisse n'avait pas prononcé la formule "je suis candidat", c'était uniquement pour respecter un calendrier électoral. Dans sa vidéo de Manchester, Blatter avait répété: "Une mission n'est jamais finie et la mienne ne l'est pas encore". Et d'ajouter: "Lors du dernier congrès à Sao Paulo, je n'ai pas eu simplement l'impression d'un soutien, mais j'ai eu le soutien effectif de l'immense majorité des fédérations nationales qui m'ont demandé +s'il vous plaît, continuez d'être notre président dans le futur+". En effet, dans le cadre du congrès à Sao Paulo, Blatter avait fait le tour des six confédérations qui composent la Fifa (Asie; Afrique; Amériques du Nord, centrale et Caraïbes; Amérique du Sud; Océanie et Europe). Le Suisse avait en majorité reçu des signaux positifs, et même des standing ovations face aux Africains et Asiatiques. En revanche, il avait été vertement tancé par les Européens. Michael van Praag, président de la fédération néerlandaise, avait pris le micro pour dire droit dans les yeux à Blatter: "La Fifa est aujourd'hui indissociable de la corruption (dans son image, ndlr), la Fifa a un président, vous êtes responsable".
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