Bleus: le Brésil, ce rêve atteint
Mercredi, il flottait comme une odeur de Brésil sur de nombreux plateaux télé. L’Expresso sur BeIn Sport avait carrément sorti les danseuses et les deux animateurs s’étaient drapés du vert et jaune, couleurs du drapeau brésilien. Même chose sur Touche Pas A Mon Poste où des danseuses accompagnaient l’arrivée de chaque invité sur le plateau. La télé française a annoncé la couleur, le Mondial au Brésil sera une fête qu'il ne fallait pas rater. Cette qualification et sa répercussion sur la télé française laisse entrevoir un minuscule aperçu ce que sera ce Mondial au Brésil, le plus grand événement sportif de l’année prochaine, un événement qui s’annonce grandiose.
Pierre Ménès, consultant pour Canal +, évoquait "la Coupe du Monde la plus sexy de l’histoire", dans la lignée de ce que fut la dernière Coupe des Confédérations. Voilà donc ce qui attend les Bleus. Et, à entendre la réaction du capitaine Hugo Lloris après le match, "il ne fallait surtout pas rater ça" contrairement à ce qu’annonçait Michel Platini le matin de la rencontre dans L’Equipe. "C'est un rêve de pouvoir aller au Brésil, on est tous fiers d'avoir fait ça", a assuré Mathieu Valbuena qui a poussé l’analyse jusqu’à dépasser son cas personnel, lui qui n’était pas de l’équipe perdante à Kiev, mais était bel et bien au sein de celle triomphante à Saint-Denis. "Comme je l'ai déjà dit, qu'il y ait Valbuena ou pas dans l'équipe, le plus important c'était d'aller au Brésil".
Le Brésil, temple du football
Vendredi dernier après la rencontre, on pouvait douter de l’envie réelle envie des Bleus d’aller au Brésil. Mardi soir, ils nous ont rassurés. Comme s’ils en avaient pris conscience en écoutant le sermon de Noël Le Graët au lendemain de la déroute de Kiev. Le président de la FFF était soulagé mardi soir : "Nous allons aller au Brésil, c'est ce qui compte". Le foot français, Didier Deschamps, ses joueurs, tout le monde se réjouit de la présence des Bleus au Brésil. Ils ne ressortent pas de ces barrages lavés de tout, mais ont gagné de la tranquillité pour préparer cet événement. "Un Mondial au Brésil sans la France, ça aurait fait quelque chose. Mais on sera là et bien là", a jubilé Matuidi dans les travées du Stade de France. Comme l’a dit le milieu de terrain du PSG, "le Brésil, c’est le temple du football".
L’absence d’une sélection ancienne championne du monde aurait fait tâche, dans un pays à qui les Bleus ont si souvent joué des tours en Coupe du monde. "On se dit qu’on va partir au Brésil", s’enthousiasmait Paul Pogba, presqu’incrédule après la victoire. Un soulagement autant qu’une réelle joie. Par le scénario, à rebondissements comme savent le faire les Bleus, mais aussi pour ce que représente le Brésil dans l’imaginaire d’un footballeur et aussi collectif. Blaise Matuidi en zone mixte se permettait d’ailleurs de chambrer gentiment les journalistes : "Beaucoup de gens n'y croyaient pas. Vous, je pense que vous n'y croyiez pas trop, si ? Si ? Vraiment ? (rires). "En tous cas vous devez être soulagés d'aller faire votre travail au Brésil. Nous aussi (rires)". Car les joueurs ne sont pas les seuls ravis, les sponsors sont rassurés et les rédactions où les journalistes suiveurs de l'équipe de France s'apprêtent eux aussi à s'envoler pour le pays de la samba.
Revanche et préparation
Didier Deschamps et Noël Le Graet avait érigé cette participation au Mondial 2014 comme l’objectif à moyen terme qui doit mener à l’Euro 2016, l'objectif à long terme, qu’accueillera la France. "L'objectif est atteint. C'est une grosse satisfaction pour les joueurs, le staff et le foot français car la présence de l'équipe de France au Brésil était importante". Importante car rater un Mondial - Deschamps en avait fait l’amère expérience un soir d’automne 1993 – est une énorme déception pour tout footballeur. Importante pour Deschamps qui voit sa position renforcée par ce contrat prolongé de deux ans. Importante pour ceux qui ont ont participé au fiasco de Knysna. Ribéry, Evra, Abidal, qui ont payé pour leur rôle dans la mutinerie en Afrique du Sud, ont là une superbe occasion de se racheter. Ils doivent une revanche aux supporters français.
La jeune génération, elle, va découvrir le très haut niveau dans le pays des quintuples champions du monde. Un privilège. Et une nécessité d’exigence. Sakho, Varane, Pogba, Matuidi, voire Benzema et Nasri qui n’avaient pas été appelés en 2010, toute cette génération "qui n’a pas de vécu", dixit Deschamps, sera pendant un mois immergée dans une Coupe du monde qui doit la mener à l’Euro 2016. Paul Pogba, justement, champion du monde avec les Moins de 20 ans l’été dernier se félicitait de faire "la vraie Coupe du monde". "Partir au Brésil, c'est un rêve", a ajouté le joueur de la Juventus. Rêve qui est devenu réalité mardi soir. Pour y faire quoi? L'avenir le dira. Une chose est sûre, les Bleus, savent déjà où ils logeront…
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