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Bolt-Lemaitre, un 200 de lumière

La 8e étape de la Ligue de Diamant accueille, vendredi au Stade de France, Usain Bolt pour un 200m qui attirera tous les projecteurs. Le Jamaïcain sera en effet opposé notamment au Français Christophe Lemaître, et le recordman du monde vise simplement un 19"75. Une autre attraction aura lieu lors du 400m, avec le champion olympique et du monde Jérémy Wariner qui courra aux côtés d'Oscar Pretorius, star handisport qui vise les Mondiaux des valides à Daegu.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Usain Bolt à la lutte avec Christophe Lemaitre

A Rome, ils s'étaient affrontés sur 100m, lors de la première course officielle du Jamaïcain cette année. A Saint-Denis, ce sera sur 200m. Christophe Lemaître continue son apprentissage aux cotés des meilleurs. Après avoir battu son record de France du 100m le 7 juin dernier (9"96) puis l'avoir égalé à Lausanne le 30 juin, le triple champion d'Europe s'attaque à sa meilleure marque sur 200m. Un temps de 20"16 qui fait de lui le co-recordman de France avec Gilles Quénéhervé, mais qui le laisse à distance d'Usain Bolt. 

Le recordman du monde de la distance (19"19) ne vise pas de temps mythique sur la piste du Stade de France, ayant annoncé ne viser "que" 19"75. Une modestie dont il est peu coutumier, mais trouvant son explication dans une saison dernière marquée par des douleurs et un dos récalcitrant. "Ma technique, ma fluidité n'étaient plus là", explique-t-il. "Il a fallu retravailler. C'est ce que nous avons fait à l'entraînement. Ma mise en action n'était pas bonne. Mon coach m'a demandé de travailler ma technique et d'essayer de retrouver une exécution parfaite. Si je travaille bien, les bons temps viendront. Mon coach m'a demandé de faire moins de musculation. Je continue à travailler mon dos mais sans plus." La "foudre" se trouve confronté, comme tous ses condisciples, au délicat équilibre de la musculation, qui doit apporter de la puissance sans pour autant ralentir l'athlète. Si des doutes ont commencé à poindre chez les observateurs, Usain Bolt a l'occasion de les lever en faisant frémir le chronomètre. Pour le faire venir, et ainsi remplir un peu plus facilement le Stade de France, les organisateurs ont cassé leur tirelire, pour mettre 300 000 dollars sur la table. "Cela représente une grosse partie du budget", confesse Laurent Boquillet, le directeur du meeting de Saint-Denis, qui estime que la star de l'athlétisme "le vaut bien". Mais Christophe Lemaître n'est pas laissé pour compte: "Christophe Lemaitre est le deuxième mieux payé du meeting. Et je peux vous assurer que c'est la première fois en France, qu'un athlète français est le deuxième mieux payé", souligne le directeur. Pour ces sommes, les deux hommes auront droit à une exposition particulière: "A ce prix là, c'est bien de l'avoir plus que dix secondes ou vingt secondes de course. Il se montre compréhensif et se plie facilement au jeu", a souligné Laurent Boquillet.

Loin de ces considérations, Oscar Pretorius visera la performance absolue. Amputé des deux jambes, cette star de l'athlétisme handisport a reçu l'autorisation du Tribunal arbitral du sport (TAS) de participer à des courses de valides, jugeant que ses prothèses ne lui donnaient pas d'avantage sur la piste. Le Sud-Africain peut donc s'engager dans sa course au chronomètre, pour gagner sa sélection aux Championnats du monde de Daegu, en Corée du Sud, en août prochain. En ayant couru le 400m en 45"61 cette année, il va devoir améliorer son record personnel pour atteindre les 45"25, temps de qualification pour Daegu. "Je tremble rien qu'à l'idée de participer à cette course vendredi soir", glisse-t-il. La tension sera énorme, mais il pourra bénéficier d'un "lièvre" de premier ordre, en la personne de Jérémy Wariner. Champion olympique en 2004, vice-champion olympique en 2008, double champion du monde en 2005 et 2007 et vice-champion du monde en 2009, l'Américain reste l'une des références de la distance, même s'il a été devancé à Eugène, lors des sélections américaines, par un jeune étudiant floridien, Tony McQuay, en finissant tout de même en 44"97.

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