La boxe suspendue pour les prochains Jeux Olympiques à Tokyo en 2020
C'est l'un des six sports originels des jeux antiques. Depuis les jeux modernes, en 1904, ce sport n'a raté qu'une seule édition, en 1912, en raison d'une loi suédoise qui interdisait cette pratique lors de l'édition à Stockholm. Geler le tournoi olympique pour les prochains Jeux de Tokyo en 2020 est donc un signal extrêmement fort, envoyé par le Comité international olympique. Et si son ancien président, le Cubain Alberto Puig, assurait récemment que "nous n'avons pas le moindre doute que la boxe va être présente aux JO" de 2020, la situation devient très précaire.
Le CIO a décidé de geler le tournoi olympique à Tokyo, après avoir déjà gelé ses relations avec la Fédération internationale (AIBA) et ses aides financières. "Les contacts officiels entre l'AIBA et le Comité d'organisation de Tokyo-2020, les ventes de billets, l'approbation et la mise en place du système de qualification, la planification des tests et la finalisation du programme de compétition" sont donc suspendus, a précisé la Commission exécutive du CIO dans un communiqué. Pour prendre une décision définitive, le CIO a décidé de lancer une enquête sur la Fédération internationale de boxe (AIBA). L'enquête "pourra conduire au retrait de la reconnaissance de l'AIBA" par l'instance olympique, a précisé le CIO, signalant "plusieurs motifs d'inquiétude majeure" concernant les finances ainsi que la gouvernance et l'éthique de l'organisation. Mais le mouvement olympique assure toujours vouloir "faire le maximum pour protéger les athlètes et s'assurer qu'un tournoi de boxe aura bien lieu" à Tokyo.
Une fédération sous surveillance très étroite
Seulement la boxe a cumulé les problèmes. A Rio, aux JO de 2016, 36 arbitres et officiels avaient été suspendus pour des accusations de matches truqués. Mais cela ne s'arrête pas là. "Il y a plus d'un an que nous avons fait part de notre forte inquiétude à propos de la gouvernance en général et des finances. C'est tout cela qui nous a poussé à réagir de façon ferme", avait déclaré le président du CIO, Thomas Bach, à la mi-novembre. Santé financière (au bord de la faillite en 2017), mode de gouvernance, programme antidopage, beaucoup de domaines sont mis en cause par le CIO dans ce sport. L'élection de l'homme d'affaires ouzbek Gafur Rakhimov, 67 as, accusé par le Trésor américain d'être un "criminel majeur", n'a pas arrangé la situation. "Nous avons accompli notre mission et sommes allés au-delà des exigences de changement en matière de gouvernance", soulignait-il pourtant. Un avis que ne semblent pas partager les membres du CIO.
La commission d'enquête sera présidée par Nenad Lalovic, membre du CIO, qui a néanmoins reconnu "les progrès accomplis" par l'AIBA dans la lutte contre le dopage, ainsi que dans l'arbitrage et les jugements lors des Jeux Olympiques de la Jeunesse. Mais les inquiétudes sur la gouvernance, l'éthique, la gestion financière et les jugements demeurent. C'est là-dessus que la Commission devra se prononcer.
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