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"Le Monde d'Après" : Une reprise de la boxe marquée par un contrôle sanitaire drastique

Après cinq mois au placard, les boxeurs vont pouvoir remonter sur les planches. Premier événement post-covid pour les sports de combat, le gala "Le Monde d'Après" va se tenir dans des conditions sanitaires particulières. Hautement encadré, le meeting organisé ce jeudi soir par le collectif Fight Nation effectue sa rentrée sous le signe des gestes barrières. Un gala fort en engagement qui doit ouvrir la voie au renouveau de la boxe.
Article rédigé par Jules Boscherini
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 

Pour la première fois depuis l’arrêt des compétitions en raison du Covid-19, les sports de combat, et plus particulièrement la boxe, sont de retour aux affaires. Pour marquer ce grand retour, le noble art entend bien faire figure de bon élève, et montrer que cette reprise tardive ne doit pas être un cas isolé. Organisé au Cirque Bormann, et proposé par le collectif Fight Nation, le gala "Le Monde d'Après" va pouvoir mettre au cœur de l'actualité, non seulement la nouvelle génération de boxeurs français, mais également les conditions sanitaires très strictes auxquelles vont devoir faire face les organisateurs.

Pour Arnaud Romera, l'un des fondateurs de ce collectif, cet événement sonne comme une petite victoire : "Puisqu’on était les derniers à avoir été autorisés à reprendre la pratique, on voulait être les premiers à repartir au combat et à reprendre la compétition. Cela signifiait beaucoup d'être les premiers à pouvoir rebondir malgré le contexte économique et sanitaire très difficile".

Une phase de test progressive

Privés de toute compétition pendant près de cinq mois, les boxeurs sont sur le point de rechausser les gants ! Mais pas dans n'importe quelles conditions puisqu'un protocole sanitaire d'une envergure sans précédent est mis en place pour faire de ce gala une réussite qui doit en amener d'autres. Des conditions drastiques ordonnées par la Fédération Française de Boxe qui n'ont pas suscité d'appréhension chez les organisateurs : "En boxe, on sait que les mesures sanitaires sont très faciles à faire respecter. Beaucoup plus que dans les sports collectifs… Il suffit de contrôler, faire le test de dépistage au boxeur A face au boxeur B, et c’est tout !" explique Romera. Mais les boxeurs ne seront pas les seuls à être contrôlés... Des entraîneurs, aux officiels, en passant par le personnel technique autour du ring, ce sont toutes les personnes impliquées qui vont devoir être testées au Covid-19 pour participer à l’événement. 

À commencer dès lundi, à trois jours du gala, les différents combattants se sont pliés à des tests de dépistage dans un camion médical mis à disposition des organisateurs. "Parce qu’on est le premier événement de sport en Europe à reprendre dans une salle, avec du public, il faut que tout le monde, dans l’enceinte du ring, soit testé négatif ! " poursuit l'ancien président de la Ligue Nationale de Boxe Professionnelle. Un détour devenu obligatoire pour toutes les personnes accédant à la zone du ring, qui doivent présenter un test nasopharyngé négatif au plus tard 72 heures avant la fameuse soirée.

Il enchaîne : "La Fédération a fait du zèle en rajoutant des trucs en plus des masques, des gants et des mesures barrières qui seront respectées". Des tests suivis ce mercredi, veille du gala, à la traditionnelle pesée, elle aussi très encadrée. Dans un périmètre de sécurité qui a été délimité, elle ne pourra accueillir en son sein que les boxeurs, accompagnés d'un seul et unique entraîneur, le délégué et éventuellement le présentateur. "L'avantage, c'est que ce n’est pas comme un championnat de foot ou de rugby avec des dépistages toutes les semaines. Si les deux boxeurs sont négatifs, ils ne peuvent pas se refiler le Covid !" insiste Arnaud Romera. Encore une fois, l'équipement est de mise puisque les officiels effectuant la pesée devront porter un masque, des gants et avoir du gel hydroalcoolique tandis que les boxeur vont, eux aussi, porter un masque durant toute la durée de la visite médicale et de la pesée.

Aucun traitement de faveur

Si tous les participants doivent obéir à ce protocole sanitaire des plus strictes, près de 700 personnes sont attendues ce jeudi soir. En sa qualité d'organisateur du premier événement de sport post-covid à accueillir du public dans un espace clos, Arnaud Romera explique ne pas vouloir commettre d'erreur en respectant toutes les consignes imposées : "Tout le monde sera masqué, ça sera obligatoire, et si une personne du public vient, et qu’elle n’a pas de masque, elle ne rentre pas". Un devoir d'exemplarité qui va encore plus loin dans le déroulement de la soirée. À chaque début et fin de combat, c'est toute la zone du ring qui doit être désinfectée. De même pour les équipements des boxeurs en plus d'être nettoyés après chaque combats. Mais la FFB va encore plus loin : contrairement aux combats de boxe traditionnels où la totalité du staff se retrouve sur le ring entre chaque reprise, seuls deux entraîneurs et un soigneur par boxeur auront accès aux planches. Ajoutons à cela le port du masque et de gants chirurgicaux, durant toute la durée du meeting, qui devront être changés à chaque affrontement si un entraîneur s'occupe de plusieurs combattants. 

Et pour ce gala de reprise, les briefings et la préparation vont également être bouleversés. Habituées aux vestiaires des salles de combat, les équipes devront se contenter d'un espace réduit de 4m2 à l'extérieur du chapiteau. La représentation ayant lieu dans un cirque, les loges prévues pour accueillir les boxeurs et leur staff deviennent trop étroites pour respecter les règles de distanciation sociale.

Enfin, sur le bitume, des tables seront espacées pour permettre à chaque team d'avoir son propre coin avec du gel hydroalcoolique et des chaises pour se préparer. L'accès y sera limité, et un sens de circulation indiqué pour permettre le moins de contact possible entre les différentes équipes. "Ce sont plein de petits protocoles qui se rajoutent à la difficulté d’organisation mais auxquels il faut se plier, car on veut montrer notre engagement, et faire de ce gala une réussite" conclut Arnaud Romera.

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