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Quatre ans de prison ferme pour l'ex-champion du monde de boxe Mehdi Sahnoune

Mehdi Sahnoune, ancien champion du monde de boxe, a été condamné jeudi à cinq ans de prison dont un an avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille, pour avoir crevé l'oeil d'un ami de passage, après une soirée arrosée qui a sombré dans la violence.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (JENS SCHLUETER / DDP)

Mehdi Sahnoune, ancien champion du monde de boxe, a été condamné jeudi à cinq ans de prison dont un an avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille. Il est accusé d'avoir crevé l'oeil d'un ami de passage, après une soirée arrosée qui a sombré dans la violence. Le tribunal a ordonné le maintien derrière les barreaux de l'ancien boxeur, qui va donc retourner dans la cellule de la prison des Baumettes où il avait été placé en détention provisoire le 24 janvier.

A l'issue de l'audience, les avocats de l'ancien boxeur n'étaient pas encore certains de faire appel de ce jugement. "4 ans ferme, cela veut dire qu'il sortira au plus tard dans un an et huit mois", a expliqué Me Silvio Rossi-Arnaud, selon qui son client a encaissé le verdict "comme un champion" face à "un dossier plein de zones d'ombre", où "on sait comment la soirée a débuté, comment elle a terminé, mais rien sur ce qui s'est passé entre les deux".

Les faits se sont déroulés dans la nuit du 17 au 18 janvier, à Roquevaire, à quelques kilomètres de Marseille, dans l'appartement d'un ami du boxeur, au-dessus de la maison où vivent la compagne et le fils de l'ex-champion du monde des mi-lourds WBA. A l'aube, à l'issue d'une longue nuit à jouer aux cartes ou au 421, le tout copieusement arrosé de bière, la victime, Jean-Michel Sanchez, ressort l'oeil gauche crevé, le nerf optique cisaillé.

Déjà condamné

"Violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente", selon la qualification pénale. Des faits d'une "violence rare" et d'une "violence extrême", a fustigé jeudi la procureure, Marion Chabot, pour qui le coupable ne peut être que Mehdi Sahnoune, retraité des rings depuis 2005, deux ans après son titre mondial.

Si la représentante du parquet n'a pas nié "l'échange de coups" entre la victime et son agresseur, elle a écarté toute "proportionnalité" de la réponse de l'ancien boxeur, regrettant au passage l'image de ce sport donnée par M. Sahnoune, déjà condamné à deux reprises pour des faits de violences et dans une affaire de stupéfiants. "La responsabilité pénale ne se dissout pas dans l'alcool, elle s'aggrave", a insisté la magistrate.

"Je regrette, les blessures de M. Sanchez, c'est pas moi", avait déclaré le boxeur juste avant le réquisitoire du parquet. "A aucun moment je n'ai voulu lui faire du mal, je n'ai fait que me défendre", a-t-il ensuite répété, les épaules voutées, comme un fauve en cage dans le box des prévenus, avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. S'il ne nie pas avoir porté des coups, Mehdi Sahnoune ne se souvient de rien d'autre, surtout pas d'avoir voulu crever un oeil de la victime. Il l'assure, il était "en plein brouillard", "dans un trou noir", après avoir reçu un violent coup de pied dans la tête de la part de William Cohen, son ami d'enfance, le troisième comparse de cette soirée.

A partir de là, l'ancien boxeur n'a plus penser qu'à une chose, "sauver sa peau", face à deux hommes qui aurait pris "cette fameuse poudre, Madame courage". De la cocaïne mime-t-il, en faisant le geste de sniffer. Ni M. Cohen, jamais mis en cause dans le dossier, ni M. Sanchez n'étaient là jeudi au tribunal, face à l'ancien champion. "Il est terrorisé, il a peur", a expliqué Me Thierry Ospital pour expliquer l'absence de la victime.

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