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Brésil-2014: l'année de l'Afrique ?

Le Cameroun, la Côte-d'Ivoire, le Nigéria et l'Algérie ont tous les quatre hérité d'un tirage au sort plutôt clément pour le Mondial-2014. Jamais le continent africain n'a eu deux représentants en 8e de finale dans une Coupe du monde. Cela peut se passer au Brésil en juin prochain. Six mois après le décès de Nelson Mandela, cela serait un hommage de plus pour l'ancien président sud-africain.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
L'attaquant et capitaine du Cameroun, Samuel Eto'o

Ils étaient cinq sur la ligne de départ. Et ils sont encore quatre à avoir des chances de franchir le cap du 1er tour de la Coupe du monde. Seul le Ghana, quarts de finale en Afrique du Sud en 2010 et placé dans un des deux groupes de la mort (le G avec l'Allemagne, le Portugal et les Etats-Unis), doit réaliser un exploit pour sortir de la phase de poules. Pour le Cameroun, la Côte-d'Ivoire, le Nigéria et l'Algérie, rien n'est fait. Mais pour personne, ce sera facile.

Ayant raté la Coupe du monde qu'à deux reprises (1986, 2006) depuis 1982, le Cameroun est l'une des belles chances de qualification. Quarts de finaliste du Mondial italien en 1990, les Lions Indomptables n'ont perdu qu'un match lors des qualifications. Dans un groupe A où le Brésil fait figure de grand favori, les coéquipiers de Samuel Eto'o n'ont rien à envier aux Croates (éliminés au 1er tour en 2002 et 2006 et demi-finalistes en 1998), et aux Mexicains (qui a atteint les 8e de finale à chaque Coupe du monde depuis 1994), sauf  sans doute leur expérience du plus haut niveau. 

Le Nigéria comme en 1994 et 1998 ?

Invaincu lors des éliminatoires, le Nigéria a également de beaux arguments. Comme les Camerounais, les Nigérians se trouvent dans le groupe d'un favori pour la victoire finale, l'Argentine, mais avec la Bosnie et l'Iran, la place de 2e semble plus que jamais accessible. "Ce n'est pas un mauvais tirage", a d'ailleurs déclaré Elderson Echeijile. "Nous espérons prendre un bon départ contre l'Iran. Bien sûr, l'Argentine est l'équipe à battre dans ce groupe. C'est bien de la rencontrer dans notre dernier match de poule, à un  moment où nous aurons pris confiance. La Bosnie joue son premier Mondial et  l'Iran, c'est l'inconnue. Mais on ne peut pas les écarter car il y a toujours des surprises." Sorti au 1er tour en 2002 et 2010, mais 8e de finaliste en 1994 et 1998, les coéquipiers du portier lillois, Vincent Enyeama, peuvent crânement jouer leur carte.

Difficilement qualifiée pour la Coupe du monde, la Côte-d'Ivoire a hérité d'un groupe largement à sa portée. Avec la Colombie pour tête de série, la Grèce et le Japon, elle se confrontera à un football différent à chaque match, mais elle peut franchir le 1er tour d'un Mondial pour la première fois de son Histoire. La formation d'Alain Giresse, finaliste de la CAN en 2006 et 2012, a néanmoins des adversaires qui peuvent tous prétendre à la qualification, ce qui rend d'autant plus son parcours incertain.

L'Algérie en bel outsider

Pour sa quatrième participation à une phase finale de Coupe du monde (après 1982, 1986, 2010), l'Algérie rêve bien évidemment de franchir cette phase de poules pour la première fois. Si la Belgique est tête de série, et que la Russie est un client dont il faut se méfier même si elle n'a plus disputé cette compétition depuis 2002, et que la Corée du Sud est difficile à jouer, les Algériens de Sofiane Feghouli conservent une belle chance de passer. En affrontant d'entrée les Belges, ils peuvent se placer sur la route d'un exploit. "Nous aurions pu tomber sur un groupe beaucoup plus compliqué mais il n'y a pas de poule facile ni de groupe de la mort", a réagi Vahid Halilhodzic, le sélectionneur des Fennecs. "La Belgique est un grand pays de football avec beaucoup de qualités et pourrait être, selon moi, l'une des surprises du tournoi."

Au Brésil, au pays du football, le continent africain pourrait placer au moins deux équipes en 8e de finale pour la première fois de l'Histoire de la Coupe du monde. Après la disparition de Nelson Mandela, cela serait un sacré symbole.

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