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Ça s'est passé un 16 mai 1971 : Le grand Béziers remporte son premier bouclier de Brennus

Bien avant le Stade Toulousain, le Stade Francais, Toulon ou Clermont, le rugby français fut dominé par l’AS Béziers des années 70. Le Grand Béziers comme on disait à l’époque...
Article rédigé par Alain Vernon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (STAFF / AFP)

Tout commence à la 75e minute, par un slalom effréné de Jack Cantoni dans les lignes de Toulon, en finale du championnat de France, le 16 mai 1971. Ce jour-la, au Parc Lescure de Bordeaux, un petit arrière, sorte de  Codorniou de l’Hérault, assez frêle comparé aux colosses musclés d’aujourd’hui, va foudroyer les Toulonnais par son incroyable accélération. Au terme d’une course de cent mètres, où il efface Carreras et Delaigue par d’invraisemblables crochets, Jack Cantoni peut servir René Séguier qui aplatit et égalise 9-9. Victime d’une méchante cravate de Fabien, Cantoni ne voit même pas son coéquipier finir le travail mais Béziers va s’imposer 15-9 après prolongation. Cantoni, lui, a déja son surnom : la truite ! Son père, Vincent, faisait partie de la première Equipe de France, championne du monde de Jeu a XIII, en Australie en 1951... 

Les joueurs de piano et les déménageurs !

Mais la force de l’AS Bitérroise, c’est son pack d’avants indestructible : Hortoland, Vaquerin, Estève, Saisset... Des gaillards qui faisaient peur à toutes les équipes, invités réguliers des premiers Stade 2 de Robert Chapatte et Roger Couderc. Des champions de l’Ovalie qui vont conduire leur club vers un palmarès historique. Onze finales pour dix Bouclier de Brennus de 1971 a 1984. A chaque fois, Béziers lamine Toulon, Brive deux fois, Narbonne, Perpignan, Montferrand, Toulouse, Bagnères, Nice et Agen... Invaincue pendant toute la saison 70-71, l’AS Béziers régale son public. 24 ans de moyenne d’âge pour les funambules de l’arrière, protégés par les montres de devant et dirigés à la mêlée par l’artiste Richard Astre... Une formule résumait ce Grand Béziers : "Il y a ceux qui jouent du piano et ceux qui les déménagent !" 

Le coach de ces guerriers s’appelle Raoul Barrière. Un ancien pilier international, né et mort à Béziers et qui va se forger un surnom : le sorcier de Sauclières, du nom de l’ancien stade de Béziers. Béziers va aussi laisser son empreinte dans l’histoire du Quinze de France. Jack Cantoni inaugure la première de ses 17 sélections dès 1971. Puis, il marque un essai contre l’Angleterre l’année suivante, dans un Quinze tricolore qui ne compte pas moins de sept Bitérrois (Vaquerin-Estève-Saisset-Martin-Buonomo-Astre-Cantoni). Le record de Lourdes en 1958 est égalé !

Béziers, fournisseur du XV de France...

Béziers, star du rugby français, joue le premier match dans le nouveau Parc des Princes en novembre 1972. En 1977, les Bleus s’offrent un Grand Chelem mémorable dans le Tournoi des 5 Nations : 4 victoires en 4 matches sans encaisser d’essai et avec les 15 même joueurs !!! Un record toujours inégalé pour la bande de feu Jacques Fouroux, où l’ on retrouve deux Bitérrois : Alain Paco et Michel Palmié. Ce dernier formait avec Jean-François Imbernon de Perpignan, une deuxième ligne redoutée des Anglais qui prétendaient que Palmié-Imbernon "mettaient la tête là ou personne n’aurait mis les pieds." La légende du Grand Béziers qui aura fourni plus de 50 joueurs internationaux au rugby français.

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