Calvin Hemery remporte le premier duel franco-français à Roland-Garros
C''est toujours un match à part. Affronter un compagnon d'entraînement, connu par coeur, avec lequel on partage les entraînements mais aussi de grandes tranches de vie, voilà ce qui était proposé à Johan-Sébastien Tatlot et Calvin Hemery. Ils étaient les premiers Français à s'affronter à Paris cette année. En plus, le temps a compliqué le débat, la pluie s'invitant mardi soir pour interrompre la rencontre au début du 3e set, et se réinvitant aujourd'hui en toute fin de rencontre.
Les deux hommes ont un an d'écart (20 ans pour Hemery, 19 pour Tatlot) et partagent les mêmes entraîneurs, Olivier Malcor et Olivier Ramos. Quentin Halys, qui a reçu une invitation pour le tableau final, fait également partie de ce groupe. Sur le terrain, leur physiologie fait leur jeu: le plus âgé est plus élancé, ses frappes rapides, alors que son benjamin, plus trapu, exploite pleinement sa puissance avec des frappes lourdes.
Dans cette opposition, le scénario a été assez simple, mais ô combien étrange. Un premier set totalement dominé par Hemery, un deuxième en faveur de Tatlot, et la pluie qui s'invite et arrête le combat. "J'ai fait un super premier set hier. J'ai pensé que c'était fait, et c'est vraiment la dernière chose à faire. J'ai commencé à être plus attentiste. Il m'est rentré dedans en jouant super bien. Il méritait ce deuxième set", raconte le 447e mondial. La nuit a porté conseil, et l'aîné est entré sur le court avec une idée en tête: "Je me suis dit: 'Quitte à perdre, autant tout donner pour ne pas avoir de regrets'." Il est donc reparti à l'abordage, menant rapidement 2-0, avant que Johan-Sébastien Tatlot ne revienne au score (2-2). Puis, l'avalanche a repris sur le plus jeune, classé 410 à l'ATP.
"Du bonus"
"On se connaît tellement. Nos matches se jouent à rien. Cela peut être aussi bien lui que moi", souligne Calvin Hemery. Intégré au tableau des qualifications suite au retrait du Russe Rublev, il avait battu son compatriote trois jours avant, et avait perdu contre lui fin avril dans un autre tournoi. "Je suis un peu dégouté parce qu'on est potes. Ca fait jamais plaisir de gagner contre un copain. C'est le tennis, il faut en passer par là."
Tout ce contexte fait que, désormais, Calvin Hemery juge tout ce qui viendra comme "du bonus". "Il faut que je prenne plaisir pour sortir de ce tournoi avec le sourire et pas la tête baissée." Sur la terre battue, sa surface préférée, il a encore les moyens de faire briller ses grosses gifles de coup droit et ses déplacements aériens.
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