Camille Abily : "Ce serait magnifique de finir" sur un titre
Il n'y a donc aucune chance de vous voir pour le Mondial-2019 en France ?
Camille Abily : "Oui pour moi l'Euro est ma dernière compétition. Voilà, il faut la savourer et j'espère vraiment qu'on va réussir à faire quelque chose. Cela fait un moment (que j'ai pris cette décision), en discutant avec mes proches, et même mes coéquipières. Elles me disent +mais quand même le Mondial-2019, c'est en France+... C'est vrai je sais tout ça, j'aimerais (y être) ! Mais deux ans c'est quand même beaucoup."
C'est à cause de la fatigue physique ?
C.A.: "C'est plus une lassitude, je pense. J'adore ce que je vis à l'heure actuelle en équipe de France mais c'est beaucoup de sacrifice. Puis voilà, il y a les jeunes qui arrivent et qui poussent aussi. Je pense qu'elles n'ont plus besoin de moi pour après (rires)!"
Quel serait le plus beau cadeau d'adieu qu'elles peuvent vous faire ?
C.A. : "Gagner tout simplement (sourire)! C'est vrai que cela va être dur, parce que cela a été déjà très dur pour l'instant mais c'est ce qui fonde aussi un groupe encore plus solidaire. Maintenant rendez-vous dimanche, j'espère qu'on va être capables (de le faire). En tout cas ce serait magnifique de finir comme ça. J'ai confiance en mes coéquipières, elles vont m'aider (sourire). J'en parlais avec Grace (Geyoro) --qui est née en 1997 !-- je lui ai dit : +Tu ne sais pas ce qu'il peut se passer dans quelques années, on ne sait pas si tu referas un Euro donc il faut profiter de chaque instant. Si on peut le gagner, il faut le gagner+."
Quel est le plus beau souvenir que vous retiendrez de vos 182 sélections ?
C.A.: "A l'heure actuelle c'est cette Coupe du monde 2011 où on se qualifie après le match contre l'Angleterre justement en quarts, aux pénalties. C'est vrai que cela a été un moment fort parce que c'était la première fois qu'on se qualifiait en demies, en Allemagne en plus où le stade était plein. C'était juste magique."
Et s'il faut retenir un but, une passe, un geste ?
C.A.: "Je pense le but (de mercredi). Autant en club il y en a eu, mais en sélection je pense que c'est mon but le plus important. J'aimerais bien en marquer encore un ou deux, ce serait de bon augure ça veut dire, mais ça va être dur (rires)!"
Quand vous avez connu votre première sélection en 2001, auriez-vous pensé devenir l'une des artisanes du boom du foot féminin en France ?
C.A.: Je n'arrive pas trop à avoir le recul nécessaire pour me dire ça. C'est vrai peut-être que quand je vais arrêter, je vais me dire: +oui+. Mais pour moi il y a tellement d'autres joueuses qui ont arrêté et qui ont aidé l'équipe de France et le football féminin à grandir. Pour l'instant je ne me mets pas du tout dans cette catégorie. La source de fierté, ce serait réussir à faire gagner l'équipe de France. Pour l'instant on a réussi à faire aimer le foot féminin, à franchir des paliers, mais pas encore à gagner."
Justement qu'est-ce qui va vous manquer le plus en Bleues ?
C.A.: "Il y a deux choses: l'adrénaline, un peu cette pression, cette atmosphère avant les matches, les émotions que procure ce sport, et puis le vestiaire. C'est vrai qu'entre filles, on aime bien quand on est pas ensemble pendant une ou deux semaines, de se retrouver. Il y a beaucoup de choses à se dire, on papote... Ce sont des choses qui vont me manquer. Mais bon je resterai très proche du vestiaire quoi qu'il arrive. Déjà celui de Lyon, c'est sûr. En équipe de France, j'espère avoir un rôle différent mais au Mondial-2019, j'aimerais m'investir quand même et suivre cette équipe au maximum."
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