Camille Lacourt : « On vit une époque effrayante »
À 35 ans aujourd’hui, bon anniversaire tout d’abord et quel regard portez-vous sur votre parcours ?
Camille Lacourt : "Plutôt positif ! Ce dont je suis le plus fier, c'est de toujours m'être relevé après un échec. Le plus grand regret est l'absence de médaille olympique. Mais grâce aux championnats du monde, je ne suis jamais resté deux ans sans médailles. C'est franchement une belle fierté."
Partager un titre avec sa famille devait être exceptionnel ?
CL : "C'était la plus grande émotion. Finir là dessus était vraiment le graal. Je n'ai plus du tout envie de remettre le maillot."
Est-ce que le 50 m dos à Paris en 2024 pourrait vous tenter ?
CL : "(Rires) J'aurai 39 ans en 2024 ! Je ne pense pas que ce soit possible. Ça ne m'intéresse pas de me qualifier juste comme ça. Et puis il y a des jeunes qui nagent plus vite que moi. C'est dommage que les Jeux n'aient pas eu lieu pendant que je nageais. J'espère y participer en tant que membre du staff."
Florent Manaudou, le nageur le plus talentueux
Comment voyez-vous le retour de Florent Manaudou ?
CL : "Il est plus jeune déjà ! Il est souriant, il est comme quand on le voit dans les interviews. Il est franchement heureux. Ça doit être le nageur le plus talentueux que j'ai croisé dans ma carrière. Il a beaucoup pris en maturité. Je pense que physiquement ça reste une bête. Des belles choses vont arriver !"
Connaissez-vous ses objectifs ?
CL : "Il vient pour le titre. Ses performances le montrent. Je pense que les deux nageurs au dessus du lot sont Florent Manaudou et l'Américain Caeleb Dressel. La médaille d'or se jouera entre les deux. C'est possible que Florent ait l'avantage psychologique puisque Caeleb Dressel n'a pas l’habitude qu'on le titille sur les 15 premiers mètres. Le fait qu'ils ne vont pas beaucoup se rencontrer avant les Jeux est un vrai point positif pour le Français."
Que pensez-vous du report des Jeux ?
CL : "C'est normal de les reporter, la préparation pour les Jeux doit être égale pour tout le monde. Ça reste un événement unique, tous les sportifs doivent être préparés au maximum. On vit une crise qui dépasse le monde du sport. Je pense qu'il y a des priorités, on pensera au sport plus tard. C'est une très bonne décision d'avoir reporté."
"Espérer que la recherche va nous aider"
Comment vivez-vous le confinement ?
CL : "Je fais du sport tous les jours ! Je suis confiné en Bourgogne chez ma belle famille. J'ai de la chance d'avoir de la verdure et de la place pour faire du sport. On peut aller courir dans les bois. On en profite aussi pour réaménager la maison de ma belle-mère. On refait la terrasse en ce moment."
Comment vivez-vous cette période sombre de pandémie mondiale ?
CL : "Je la subis comme tout le monde. On a peur, on suit ce qu'il se passe. J'ai peur pour ma grand-mère, pour mes parents. C'est vraiment effrayant ! Je connais des gens dans le coma à cause du covid-19 alors qu'ils avaient la quarantaine d'années et qu'ils étaient en pleine forme. On se doit de respecter le confinement et espérer que la recherche va nous aider."
Qu'est qu'on peut vous souhaiter pour les 35 prochaines années ?
CL : "Beaucoup de bonheur ! Le reste je m'y accommoderai."
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