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Canicule et activité physique : les dangers, les bonnes pratiques... Ce qu'il faut savoir lorsqu'on fait du sport sous forte chaleur

Alors qu'une vague de chaleur s'abat sur la France vendredi et samedi, la pratique sportive est déconseillée par les médecins lors des périodes de canicule.

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un sportif s'hydrate après une séance de course à pied, sur les berges de la Seine, à Paris, le 30 juin 2015. (MAXPPP)

La France suffoque. Le pic de chaleur, qui a débuté vendredi et s'est renforcé samedi, a contraint les autorités à placer 11 départements en vigilance rouge et 58 autres en vigilance orange, samedi 18 juin. Samedi après-midi, "il fera en général entre 38 et 41°C sur Aquitaine, Poitou-Charentes, Centre-Val-de-Loire, ouest Bourgogne et Ile-de-France. Des pointes voisines de 42°C sont même possibles localement sur le sud Aquitaine. Des records absolus de températures pourraient alors être battus", a averti Météo-France dans son dernier bulletin du jour.

Dans ce contexte, la pratique d'une activité physique est déconseillée par les spécialistes. "Les cardiologues recommandent, au-delà de 30 degrés, de ne pas avoir d'activité physique intense", souligne Roland Krzentowski, médecin du sport, dans une vidéo de prévention aux fortes chaleurs publiée par le ministère des Sports, mardi. "Dans l'absolu, il faut éviter, confirme Emmanuel Debost, médecin du sport à Plombières-lès-Dijon (Côte-d’Or), sauf à pratiquer la natation, ou faire du sport dans des salles climatisées."

La déshydratation constitue l'un de principaux dangers. Oublier de boire suffisamment d'eau lors d'un effort en pleine chaleur ralentit la transpiration, processus essentiel au refroidissement naturel du corps. Dès lors, le corps va connaître une hyperthermie, autrement dit une montée de la température corporelle. "Cela peut provoquer des désordres hydroélectriques, c'est-à-dire des troubles électriques au niveau cardiaque, ou au niveau des reins par exemple. Le danger est de faire un arrêt cardiaque", poursuit Emmanuel Debost.

Les brûlures cutanées sont un autre risque. "On en a de plus en plus, remarque le spécialisteCe sont des personnes qui ne portent pas de chapeau, qui courent torse nu, et qui, avec un vent relatif, ont l'impression de supporter la chaleur, mais quand elles s'arrêtent, il peut y avoir une insolation et des brûlures parfois très importantes." "Quel que soit l'âge, les risques sont importants", précise Emmanuel Debost.

Les athlètes de haut niveau moins à risque

Chez les athlètes de haut niveau, les risques s'avèrent moindres. "Un organisme entraîné, préparé et suivi est moins susceptible de faire un malaise, même si cela ne veut pas dire que cela n'arrivera pas", explique Stéphane Diagana, champion du monde du 400 mètres haies en 1997D'autant plus que les athlètes ont l'habitude de se préparer à concourir dans de telles conditions météorologiques.

"Plus vous vous entraînez dans ces conditions, plus l'organisme va être capable de trouver des moyens pour éviter ou limiter les risques, ou décaler leur arrivée."

Stéphane Diagana, champion du monde du 400 mètres haies

à franceinfo: sport

Bien souvent, les athlètes effectuent des entraînements sous forte chaleur pour des compétitions où de telles températures sont attendues. "Cela se passe dans des chambres thermiques, dans lesquelles on peut s'entraîner afin d'observer comment l'organisme évolue, mais aussi pour sécuriser la pratique ainsi que pour l'optimiser", détaille Stéphane Diagana. La préparation n'empêche pas certaines défaillances dans des conditions extrêmes, comme celle du Français Yohann Diniz lors du 50 km marche des Mondiaux d'athlétisme de Doha en 2019. Treize autres athlètes avaient abandonné lors de cette épreuve où le thermomètre atteignait encore les 32 degrés à 23h30. 

Des conseils à suivre pour sécuriser sa pratique

Pour ceux qui souhaiteraient malgré tout pratiquer en période de canicule, quelques conseils sont à appliquer : s'hydrater de manière abondante, choisir des horaires d'entraînements où les températures sont les moins élevées, pratiquer à l'ombre, moins longtemps et moins intensément. Enfin, il faut se protéger la tête et le corps avec des tenues claires et amples.

Une bonne récupération est aussi indispensable. "Après la pratique, il faut faire redescendre le corps en température, en se mettant à l'ombre et en prenant une douche tiède au moins 30 minutes après la fin de l'effort pour éviter le risque d'hypotension", appuie Emmanuel Debost. "Les temps de récupération sont plus longs si la déshydratation est profonde et si on a beaucoup puisé", ajoute Stéphane Diagana. Et l'ancien athlète de rappeler qu'un organisme déshydraté "ne se réhydrate pas en une ou deux heures". 

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