Championnats d'Europe d'athlétisme : "Un deuxième coup de massue derrière la tête" pour Valentin Lavillenie
Comment avez-vous pris la décision de la FFA d'annuler les championnats d'Europe d'athlétisme prévus en août prochain ?
Valentin Lavillenie : "Je m'attendais à ce qu'ils n'aient pas lieu en août parce que la logique voulait qu'ils soient reportés à une date ultérieure. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient annulés. Mais je peux comprendre, c'est une décision qui a probablement des raisons financières. Donc on s'y attendait plus ou moins. Il faut être réaliste, le sport n'est pas la priorité en ce moment."
Est-ce que d'un point de vue sanitaire, c'était la bonne décision ?
VL : "Je ne sais pas si c'est la bonne décision et on ne peut pas encore savoir si c'est une bonne décision parce qu'on n'a pas de recul. Dans un mois, deux mois ou peut-être six mois cette crise sera terminée mais à l'heure actuelle, c'est bien pour toutes les personnes concernées de sortir du flou. Pour nous les athlètes, on sait qu'on n'a pas à se préparer pour rien. Les organisateurs eux savent qu'ils n'ont pas à se pencher sur une compétition qui n'aura finalement pas lieu. C'est du respect pour tout le monde."
"D'un point de vue calendrier, je pense qu'il était possible de reporter"
Vous n'êtes pas trop déçu ?
VL : "J'étais plus déçu par l'annonce du report des Jeux Olympiques de Tokyo. Après cette annonce-là, je m'étais dit que je me raccrocherai aux championnats d'Europe pour essayer de faire un truc et que ça allait être sympa. Cette annulation, c'est le deuxième coup de massue derrière la tête. Mais je ne suis pas trop touché dans le sens où les médailles ne valent pas les vies. Je préfère que tout le monde soit en bonne santé et que ce virus disparaisse, plutôt que s'obstiner à vouloir participer à des compétitions."
Comprenez-vous la décision de l'annulation plutôt que d'un report ?
VL : "D'un point de vue calendrier, je pense qu'il était possible de reporter. Mais d'un point de vue logistique, c'était impossible. Reporter à Paris en septembre ou en octobre, ce n'était pas envisageable. Ce sont les organisateurs qui ont annulé, et ces championnats d'Europe, c'est leur bébé. Donc je pense que s'ils ont pris cette décision, c'est que c'est la bonne."
"On est dans le flou, on se prépare mais on ne sait pas pour quoi et pour quand"
Et reporter à l'été prochain, cela aurait-il été envisageable selon vous ?
VL : "Oui, je pense qu'à l'été 2021, c'était plus envisageable. Mais si c'est une question d'argent, il n'y a peut-être pas du tout moyen et il est sûrement préférable d'annuler que de remettre de l'argent sur la table. C'est plus intelligent d'annuler cette année et de faire de beaux championnats d'Europe dans deux ans. En espérant qu'ils seront attribués à nouveau rapidement à Paris."
Comment allez-vous réorganiser votre calendrier après cette annonce ?
VL : "C'est un peu galère parce qu'il n'y aura pas de rentrée d'argent cette année en raison de l'absence de compétitions. On est dans le flou, on se prépare mais on ne sait pas pour quoi et pour quand. On sait qu'il n'y aura pas de championnats internationaux, et pour les meetings, on est perdu. Dès que les feux seront au vert, que la préparation ait duré une semaine ou un mois, je serai chaud pour essayer de faire la chose pour laquelle les sportifs sont là, à savoir transmettre des émotions aux gens. Tout est flou et c'est dur de se pencher sur l'avenir mais il faut se concentrer sur d'autres choses comme sur le fait d'aller chercher des dons pour les personnels soignants (lui et son frère Renaud, avec d'autres sportifs, ont lancé le défi #tousenblanc pour collecter des dons, ndlr). En ce moment, la compétition est ailleurs, dans les hôpitaux."
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