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Championnats européens 2022 : on vous explique la nouvelle formule olympique du combiné d'escalade

Les Championnats européens se terminent pour les grimpeurs avec le combiné, mercredi et jeudi. Cette épreuve, qui mêle bloc et difficulté, sera présente aux Jeux olympiques de Paris.

Article rédigé par Louise Gerber, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale à Munich
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le grimpeur français Sam Avezou lors de la finale du bloc des Championnats européens d'escalade, le 13 août 2022 à Munich. (MAXPPP)

Derniers jours de compétition pour les grimpeurs aux Championnats européens de Munich. Après le bloc, la difficulté et la vitesse, épreuves dans lesquelles les Français ont décroché trois médailles de bronze et une d'argent, c'est pour le titre en combiné que les compétiteurs s'affrontent mercredi 17 et jeudi 18 août.

L'épreuve s'est refait une beauté depuis les Jeux olympiques de Tokyo. Si, au Japon, elle rassemblait les trois épreuves de l'escalade (bloc, difficulté et vitesse), à Munich, elle ne combine que le bloc et la difficulté. "Nous nous sommes calés sur le format olympique de Paris, explique Tijl Smitz, président de la Fédération internationale d'escalade. Pour 2024, le comité d'organisation a décidé d'octroyer deux médailles en escalade, une pour la vitesse et une pour le combiné (difficulté et bloc), contre une seule à Tokyo."

"Beaucoup plus cohérent"

L'introduction de ce nouveau format en Bavière représente "un jalon important pour se situer et expérimenter cette nouvelle épreuve", souligne Damien You, entraîneur de l'équipe de France. "On a très peu d'occasions de tester le combiné jusqu'aux Jeux de Paris, dont les épreuves qualificatives débutent dès août 2023. C'est l'occasion de trouver des repères." Avant Munich, un premier test du combiné a eu lieu à Barcelone en mars. L'épreuve sera au programme de l'étape de Coupe du monde à Morioka (Japon), en octobre. 

En n'incluant plus la vitesse, le nouveau combiné s'avère "beaucoup plus cohérent pour les grimpeurs", estime, à l'instar beaucoup dans la communauté de l'escalade, Tijl Smitz. "La difficulté et le bloc se ressemblent plus. Les deux épreuves demandent aux grimpeurs de s'adapter en permanence à la situation, à comprendre un problème devant soi et à résoudre un nouveau puzzle, quand la vitesse est un sprint pur et simple."

Adaptation, effort, et fatigue mentale

Bien que les grimpeurs ne soient pas totalement à blanc, puisque les deux épreuves existent déjà séparément, il subsiste "des petites différences et des adaptations qui ne sont pas anodines", souligne le coach des Bleus.  Certaines règles diffèrent du bloc et de la difficulté "classique", notamment dans les critères d'attribution des points, ou dans les règlements. Ainsi, en bloc, il n'y aura pas une mais deux zones où les grimpeurs auront la possibilité de marquer des points avant d'atteindre le sommet.

"Ces subtilités changent le terrain de jeu et il faut donc acquérir certains nouveaux automatismes", ajoute Damien You. Autre modification de taille, l'épreuve se déroule sans phase qualificative. Seuls les huit meilleurs des deux disciplines accèdent à la finale du combiné, ce que sont parvenus à faire Sam Avezou et Mejdi Schalck en Bavière.

Cette nouvelle épreuve rallonge la durée de la compétition et demande un effort physique plus important et étalé. Ce qui n'est pas sans conséquences pour les compétiteurs, qui fatiguent et dont la peau s'use au fil de la compétition. "C'est comme s'il y avait plusieurs Championnats européens en un, admet le coach tricolore, car il faut être bon dans les blocs et dans la difficulté pour pouvoir prétendre à participer au combiné, le tout sur une semaine avec une seule journée de repos." Voilà pourquoi les Français Oriane Bertone, Fanny Gibert et Manuel Cornu, prévus sur les trois épreuves munichoises, ont finalement décidé de faire l'impasse sur la difficulté et le combiné pour se concentrer sur le bloc.

L'instauration du combiné va également demander une certaine "organisation" à laquelle les grimpeurs vont devoir s'habituer. "Au-delà de l'aspect physique et de la récupération, cet allongement de la compétition a un impact non négligeable sur le mental, précise Damien You. Il faut apprendre à gérer son influx nerveux. Les grimpeurs ne peuvent pas être constamment à fond dans la réflexion pendant une semaine." Il leur reste deux ans pour assimiler toutes ces habitudes d'ici les Jeux de Paris.

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