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En rassemblant 12 disciplines, les Championnats européens veulent devenir incontournables

Athlétisme, cyclisme, aviron... Les Championnats européens débutent jeudi à Munich. Près de 4 700 athlètes prennent part à cette compétition conçue pour maximiser la médiatisation des sports et susciter l'intérêt du public.

Article rédigé par Louise Gerber, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Le Stade olympique de Munich (Allemagne) se prépare à accueillir les Championnats européens, le 8 août 2022. (SVEN HOPPE / DPA / AFP)

Après une première partie d'été déjà riche en événements sportifs, place aux Championnats européens du jeudi 11 au dimanche 21 août. Fort de son succès en 2018, où les épreuves étaient réparties entre Berlin et Glasgow, la compétition remet le couvert, cette fois à Munich (Allemagne). Avec quelque 4 700 athlètes, 50 nations représentées et 12 disciplines (pour neuf sports), les organisateurs évoquent "le plus grand événement multisports à Munich depuis [les Jeux olympiques de] 1972".

>> Championnats européens : à quelle heure et sur quelles chaînes suivre les épreuves ? Tout le programme des compétitions

Au programme : athlétisme, aviron, beach-volley, canoë sprint, cyclisme (sur route, sur piste, BMX Freestyle, et VTT cross-country), escalade, gymnastique, tennis de table et triathlon. Le tout sur onze jours "de célébration et de mise en lumière des athlètes du continent", s'enthousiasme James Mulligan, directeur de la communication du comité d'organisation des Championnats européens.

Devenir "le pinacle du sport européen"

Selon James Mulligan, "la vision et la philosophie de ces championnats peuvent être résumées par la phrase d'Aristote : 'Le tout est plus grand que la somme des parties'". Comprenez : plutôt que de voir chaque discipline organiser un championnat d'Europe, autant s'unir pour un feu d'artifice sportif. L'ambition est de faire de ces championnats "le pinacle du sport européen et de créer un événement incontournable pour les sportifs et le public", précise James Mulligan.

Si le comité joue un rôle de coordination, les fédérations internationales restent maîtresses des compétitions. "Elles ont la main sur leur calendrier et leurs épreuves", confirme James Mulligan. Contrairement à 2018, deux sports ont disparu de ce grand rassemblement européen : le golf, qui s'est désolidarisé pour des raisons de calendrier, et la natation, qui a souhaité faire bande à part à Rome. 

Les places laissées vacantes ont vite trouvé preneurs. "De nombreuses fédérations nous avaient sollicités dès la fin de l'édition 2018, précise le reponsable communication du comité d'organisation. Nous avions estimé que le nombre idéal de sports était compris entre sept et dix." Une procédure de sélection a dès lors été lancée pour gonfler à nouveau les rangs de la compétition (elle existe toujours, en vue de l'édition 2026). Différents critères sont pris en compte comme les coûts, les revenus potentiellement engendrés ou la popularité du sport en question. En concertation avec la ville de Munich et les fédérations déjà présentes aux Championnats européens, quatre nouvelles disciplines ont été intégrées (beach-volley, canoë sprint, escalade et tennis de table).

Un gain de visibilité considérable

Pour les nouveaux venus, un tel élargissement constitue une bénédiction. Ils espèrent tous bénéficier de ce coup de projecteur continental. En 2018, l'événement avait été un succès d'audience. En cumulé, 1,4 milliard de personnes ont regardé les épreuves diffusées dans 43 pays, selon les responsables des Championnats européens.

"Dès que nous avons entendu parler de l'initiative, et après les premiers Championnats européens à Glasgow et à Berlin en 2018, nous avons été captivés par la philosophie et les objectifs de cet événement, explique-t-on à l'Union européenne de tennis de table. Cela correspond parfaitement à notre ambition de mettre davantage l'accent sur notre sport en Europe, le berceau historique et le continent le plus actif du monde du tennis de table."

Même son de cloche du côté des représentants de l'escalade. "Avec son introduction aux Jeux de Tokyo, nous avons cherché à être présents dans différentes compétitions multisports. C'est un événement qui bénéficie d'une grande exposition médiatique", soutient Tijl Smitz, président du Conseil européen de la Fédération internationale d'escalade.

"Faire partie de cette compétition est un acte de reconnaissance pour notre discipline, qui se trouve désormais parmi les sports dits 'classiques' et non plus à la marge."

Tijl Smitz, président du Conseil européen de la Fédération internationale d’escalade

à franceinfo: sport

"La concentration de différents sports en un seul lieu est également une bonne chose pour le développement durable, thématique qui nous est chère, l'escalade étant une discipline originellement pratiquée en extérieur", précise le Belge. Ce dernier a d'ores et déjà confirmé que l'escalade figurerait au programme de l'édition 2026 des Championnats sportifs européens.

Se démarquer des Jeux olympiques

Reste que derrière les chiffres avancés, le concept de "Championnats sportifs européens" reste flou aux yeux du grand public. Les médias tendent à utiliser l'expression de "mini Jeux olympiques" pour catégoriser cette compétition et son aspect fourre-tout. La comparaison n'est pas tout à fait du goût du comité d'organisation, qui aime revendiquer sa singularité. "Nous sommes un événement à part", tient à souligner James Mulligan.

"C'est une compétition encore jeune, nous n'en sommes qu'à notre deuxième édition, il va falloir encore un peu de temps pour qu'elle soit gravée dans l'imaginaire collectif", conclut-il.

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