Pierre-Ambroise Bosse : " Je chanterai la Marseillaise sous la douche"
Quel était votre tactique ?
Pierre-Ambroise Bosse : "Ma tactique était mélangée. Je voulais partir dernier, qu'ils sentent ma respiration derrière. Par contre quand je suis rentré dans le stade, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de vent, particulièrement dans la ligne opposée. Je me suis dit : "Ouh la la Pierrot, si tu attaques à ce moment-là, tu vas te griller et ça va te coûter une médaille". Adam Kszczot panique un peu juste avant la cloche, il lui arrive un truc bizarre, il est bloqué et je vois qu'il veut dépasser mais qu'il n'y arrive pas parce qu'il est au milieu du peloton, comme moi en séries. Et là je l'attaque. Peut-être que mon erreur a été de ne penser qu'à lui. Ma tactique a failli être payante, il m'a dit à l'arrivée: +ton mouvement m'a fait flipper+. Donc ce n'était pas un coup de bluff ce que j'ai fait. Ce qui me manque, c'est de ne pas être le meilleur aujourd'hui. Je n'avais pas la meilleure forme et Kramer (2e, ndlr) a démontré durant tout le championnat qu'il était là."
Il n'y a pas une pointe de déception ?
PAB : "Non. Parce que je n'ai pas fait 810 m. J'ai vu la course de Renelle (Lamote, 2e du 800 dames vendredi, ndlr) avec passion et je me suis dit : "putain c'est elle la meilleure mais elle ne peut rien faire, elle a trop mal couru". Elle sait qu'elle a fait 812 m, qu'elle a fait deux-trois virages au couloir 2. Aujourd'hui, je n'ai pas mal couru, je n'étais juste pas le plus fort, c'est tout. Je chanterai La Marseillaise sous ma douche."
Qu'est-ce qui vous a manqué ?
PAB : "Peut-être un peu de foncier. J'ai fait trois courses en trois jours, ce n'est pas forcément évident. J'ai encore quelques douleurs qui persistent et même si j'ai un ostéopathe qui me fait de l'acupuncture tous les soirs, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile. Je rappelle qu'en janvier, j'avais encore du mal à enchaîner les séances à cause de mes ischios. Ce n'est pas un problème qui est résolu et c'est sur ça que je vais devoir bosser. Je suis une vieille poubelle maintenant."
Quelle est la différence entre cette médaille de bronze européenne et celle de 2012 ?
PAB : "La première c'était celle de la fougue, de la jeunesse, d'un mec qui veut tout casser. Et là, c'est plus à la lucidité, à l'expérience. Je prends les deux volontiers, même si je n'ai pas la couleur que je voulais. Je garderai le sourire jusqu'à la fin de la soirée."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.