Christian Karembeu : "Le sport a des valeurs pour se réunir et combattre le coronavirus"
Présentez-nous l’association Peace and Sport ?
Christian Karembeu : « Peace and Sport est une organisation internationale, neutre et indépendante basée à Monaco qui promeut la paix en utilisant le pouvoir du sport. La Fondation a été créée par l’ancien athlète Joël Bouzou (champion du monde du Pentathlon moderne en 1987, ndlr) et placée sous le Haut Patronage de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco. Les programmes de terrain Peace and Sport visent à démontrer de manière concrète et tangible l’impact fédérateur du sport. »
La Fondation a décidé de lancer le mouvement #WhiteCard, pouvez-vous nous en dire plus ?
CB : « Avec ce qu’il se passe aujourd’hui, il faut respecter les interactions sociales. Grâce à la nouvelle technologie, on peut faire des selfies, rester interactifs. Il suffit de vous prendre en photo et poser avec une carte blanche. Ensuite, vous pouvez l’envoyer à notre plateforme, soit en écrivant « #WhiteCard » ou alors « #IDSDP2020 », ou bien la poster sur les réseaux sociaux. »
Pourquoi et comment est venue l’idée ?
CB : « Parce que le sport n’a pas de barrière. On doit s’adapter et ce n’est pas le coronavirus qui va nous arrêter. Il faut continuer à se battre et je pense que la sensibilisation de chacun est importante et surtout celle des athlètes qui essayent de partager ce message pour pouvoir rester actif. Avec cette campagne, nous pouvons contribuer aussi à contrer le fléau qu’est le Covid-19. Même si virus est aussi invisible qu’imprévisible, le sport a des valeurs pour se réunir et le combattre. »
C’était donc logique pour vous de faire un geste solidaire ?
CB : « Évidemment. Je crois qu’on a vu dans le monde entier, la générosité de chacun dans ce que nous traversons, que ce soit dans les terrains de football ou chez les sportifs. En prenant des initiatives pour aider les infirmiers, les hôpitaux, transformer les stades en service d’accueil, etc. c’est une manière de montrer que le sport est présent indépendamment des restrictions. Nous pouvons rester connectés et être solidaires à Peace and Sport mais surtout aux initiatives prises par les champions. »
"Il faut rester interactif pour promouvoir la paix à travers le sport."
Le 6 avril prochain, ce sera la journée mondiale du développement et de la paix par le sport. Comment fédérer le message en période de crise sanitaire ?
CB : « Il me semble que le Prince (Albert II) a lancé un message fort en disant lui-même qu’il avait contracté le virus. Il y a par exemple les JO de Tokyo qui devaient être célébrés en 2020. Tout le monde est conscient que toutes les instances sportives ont arrêté les programmes. Quelque part, le virus nous a pris de cours. Nous ne devons pas seulement réagir mais aussi être actifs. Et pour cela, il faut rassembler toutes les communautés autour du sport tout en se protégeant. Aujourd’hui, il y a des gestes à faire et ne pas faire. En faisant passer le message par des athlètes de haut niveau ou des champions, il y a quand même une grande majorité qui écoute et qui est sensible à cela. Nous, nous sommes là pour promouvoir et en même temps demander à toutes les communautés d’être unies dans cette situation. »
Depuis 2007, 13 programmes ont été menés dans 12 pays. Je suppose que vous avez des projets en cours qui ont dû être revus à cause de la pandémie ?
CB : « Tout à fait. Tout le monde a eu des restrictions. Là aussi, chacun doit respecter les autorités sanitaires locales, régionales mais également nationales. Nous avons été impactés également. Il y a des programmes en Afrique et partout ailleurs qui seront revus. Nous ne pouvons pas voyager parce que tous les aéroports sont fermés mais nous relativisons grâce aux nouvelles méthodes de communication. C’est pourquoi il faut rester interactif pour promouvoir la paix à travers le sport. »
Dans quelle mesure le sport et les sportifs peuvent-il aider à favoriser la paix ?
CB : « Personnellement, j’ai été dans des endroits comme la Jordanie où il y a des camps d’émigrés ainsi que de réfugiés. D’autres ont connu des tremblements de terre ou des violences. À travers ces expériences, j’ai remarqué que le traumatisme est réel et persistant même si on le vit aujourd’hui. Nous nous devons toujours apporter notre soutien continuellement et de leur donner des moyens, des outils pour qu’ils puissent construire leur avenir. Et c’est le principe du sport : donner un héritage meilleur pour demain. »
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