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Clémence Calvin, une audience interminable

Entendus durant plus de 12 heures ce mercredi par la commission des sanctions de l’AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage), Clémence Calvin et son compagnon Samir Dahmani ne sont toujours pas fixés sur leur sort. Les deux athlètes risquent une suspension maximale de quatre ans dans l’affaire du contrôle antidopage auquel la vice-championne d’Europe 2018 du marathon est soupçonnée de s'être soustraite à Marrakech en mars dernier. La décision de la commission devrait être rendue d’ici une quinzaine de jours.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Une affaire qui n’en finit plus et une audience record, la plus longue de l’histoire de l’athlétisme français. Attendus ce mercredi matin devant la commission des sanctions de l’AFLD, Clémence Calvin et Samir Dahmani ont passé la journée et une bonne partie de la soirée à être entendus par les magistrats, médecins, pharmaciens et représentants du monde sportif qui composent la commission. Ils devaient s’expliquer sur les conditions du contrôle antidopage rocambolesque qui a eu lieu à Marrakech - où la marathonienne tricolore se trouvait en stage – le 27 mars dernier. 

"C’était long, mais c’était bien d’être confrontée à cette commission" a brièvement réagi l’athlète après plus de douze heures d’audience mercredi soir. Dans la matinée, elle était apparue relativement sereine aux côtés de son avocat, Me Arnaud Péricard, qui défend également dans cette affaire Samir Dahmani, compagnon et entraîneur de la recordwoman de France du marathon (en attente d'homologation). "Clémence attend de pouvoir s’exprimer sur ce dossier depuis huit mois" a lancé Me Péricard avant d’entrer dans la salle de l’audience ce mercredi matin. Suspendue à titre provisoire, l’athlète de 29 ans avait tout de même pu donner sa version des faits sur le plateau de Stade 2 en mai dernier.

Plus de douze heures d'audience

Elle avait notamment expliqué que les contrôleurs de l’AFLD l’avaient selon elle interpellée dans la rue à Marrakech en se présentant comme des officiers de la police française. S’en serait suivi une altercation au cours de laquelle Damien Ressiot – directeur des contrôles de l’Agence à l’époque des faits – aurait provoqué la chute de l’enfant de Clémence Calvin. Un témoignage qui reste à ce jour incomplet, et surtout totalement différent de la version rapportée par les contrôleurs de l’AFLD dans les différents procès-verbaux. C’est justement sur ces deux récits que la commission des sanctions va devoir trancher, après avoir entendu ce mercredi les protagonistes de l’affaire, mais aussi quatre témoins importants.  Figuraient parmi-eux le directeur technique nationale de l’athlétisme français, Patrice Gergès, qui s’est exprimé au sortir de l’audience : "Le cas de Clémence Calvin a été le point de départ d’un nouveau fonctionnement de la Fédération Française (FFA). Depuis, nous collaborons en amont avec l’AFLD de façon à effectuer des contrôles plus ciblés", a expliqué le DTN. Ce dernier est également revenu sur les interrogations autour de la localisation de l’athlète française, qui a changé plus de vingt fois d'adresse lors de son séjour au Maroc. "Nous échangeons des informations sur les sur les lieux de stage par exemple, et nous avons commandé des tests supplémentaires qui ont joué leur rôle dans le dernier cas en date, celui d’Ophélie-Claude Boxberger" a-t-il conclu.

Selon nos informations, les trois autres témoins entendus par la commission seraient les deux préleveurs présents à Marrakech le 27 mars lors du contrôle. Damien Ressiot, qui les accompagnaient lors du contrôle, a lui aussi été entendu. Il a depuis changé de poste et dirige actuellement la cellule d’investigation de l’AFLD. Leurs témoignages seront évidemment cruciaux pour déterminer quelle version se rapproche le plus de la réalité des faits. Clémence Calvin et Samir Dahmani ne se sont jusque-là pas exprimés publiquement sur certaines incohérences. Pourquoi l’athlète n’a-t-elle pas prévenu sa fédération après les faits alors même qu’elle se sentait menacée ? Pourquoi a-t-elle changé autant de fois sa localisation lors de son stage ? Pourquoi a-t-elle repris son entraînement dès le lendemain comme si rien ne s’était produit ? Autant de questions auxquelles le couple a certainement dû répondre devant la commission qui devrait rendre son verdict dans les quinze prochains jours. Les deux athlètes risquent une suspension de quatre ans maximum, avec la possibilité de déposer un recours devant le Conseil d'Etat.

Avec notre envoyé spécial Thierry Vildary
Twitter : 
@thierryvildary

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