Clément, Chardy et Benneteau coupent les têtes
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Le Français est en passe de devenir à la mode. Un Frenchie n'a pas encore gagné l'US Open mais les engagés du grand tableau ont poursuivi leur route. Parfois de manière inattendue. Impérial au service (18 aces, 5 services gagnants et 84% de points gagnés sur premier service), surtout dans les moments importants (ace sur balle de break à 3-3 dans le deuxième set), Jérémy Chardy n'est pas de ceux-là. Le Palois, 64e joueur mondial, a parfaitement exploité les nombreuses erreurs de la tête de série N.24 Ernests Gulbis (quatre faute directes de Gulbis dans le jeu décisif) pour s'imposer en à peine plus de 2 heures. "Je suis très content de mon match, je savais que ça serait difficile et qu'il fallait que je sois agressif, sans rentrer dans son jeu et en variant le rythme de mes coups, a expliqué Chardy. Après un début d'année difficile, j'enchaîne les bonnes victoires, ce me fait du bien. En 2009, j'étais dans une dynamique, personne ne m'attendait et ne me connaissait. Cette année, c'était différent, j'étais plus attendu." Même satisfaction du côté de Julien Benneteau. 37e à l'ATP, ce dernier a également sorti une tête de série, en l'occurrence le Tchèque Radek Stepanek (N.28), en quatre sets éprouvants (6-4, 6-2, 4-6, 6-4). "Je suis allé au bout de moi-même. Il faisait chaud et les organismes ont souffert à tel point que j'ai vomi à 4-4 au quatrième set. Cela a pris quelques minutes pour qu'ils nettoient et ça m'a fait du bien... J'ai pu récupérer et forcer la décision."Au deuxième tour, le Bressan affrontera l'Espagnol Tommy Robredo.
Mais, la surprise est plutôt venue du côté d'Arnaud Clément. A la peine depuis plusieurs mois et en manque total de confiance (un match gagné depuis juillet, l'Aixois s'est offert une belle bouffée d'air en renversant son pote chypriote Marcos Baghdatis. Clément a su provoquer la chance comme sur le dernier jeu du match. En semant le doute dans la tête de son adversaire, il avait déjà fait la moitié du chemin. L'autre partie se faisait au courage après 3h27 de match alors que la dernière manche avait débuté par un break en sa défaveur. Mené 3-1, le Français paraissait cette fois au bord de la défaite. Et pourtant. Lâchant les chevaux sur ses retours, il a arraché le service de Baghdatis sur jeu blanc pour égaliser à 3-3. A 6-5, Clément s'est détaché à 15-40 mais le Chypriote a sauvé ces deux premières balles de match d'un revers gagnant et d'un ace (le 22e). La 3e balle de match était la bonne pour un succès 6-3, 2-6, 1-6, 6-4, 7-5. "Je pense avoir attaqué ce Grand Chelem dans les plus mauvaises dispositions, sur le plan de la préparation (physique) comme mentalement, a confirmé Clément. Toute cette semaine je n'avais aucune sensation et j'avais l'impression de ne plus pouvoir faire mal (à l'adversaire). L'envie n'était plus là, donc vraiment, c'était très difficile pour moi. Alors quand j'ai vu que je jouais Baghdatis, j'ai eu l'impression que mon tournoi se terminait au moment du tirage au sort... Il me restait alors le double. Mais une fois sur le court, je savais qu'il y avait du monde devant la télé et que je me devais de tout donner. C'est ce que j'ai fait. Peut-être que d'aborder le match dans ces conditions a fait que j'étais plus relâché. A la fin, j'ai beaucoup cherché les points, et je fais la différence parce qu'il n'y a pas eu beaucoup de tension dans mon jeu."
Onze ans séparent Arnaud Clément et Benoît Paire. Leur joie était pourtant la même. Une cure de jouvence pour le "vétéran" et une belle première pour le jeune français163e joueur mondial et issu des qualifications. Paire a ainsi ouvert son score en Grand Chelem avec un premier succès obtenu contre l'Allemand Rainer Schuettler, relégué au 91e rang mondial (6-3, 6-3, 4-6, 3-6, 7-6). Paire s'est presque imposé en vieux briscard en décrochant son billet au terme du jeu décisif du 5e set 7-2. Il est pourtant revenu de l'enfer. "C'était dur de me retrouver à 2 sets à 1 alors qu'il ne jouait pas si bien. Mais je m'en sors au cinquième set après avoir été mené 5-2 et double break. Le kiné est venu sur le court pour me mettre beaucoup de froid aux jambes. Cela m'a fait beaucoup de bien. Je reviens à 5-4 et là je me dis: +tout est possible+. Dès lors, tout me réussit et ça lui met un petit coup sur la tête. J'étais très content. La semaine dernière j'étais encore sur terre (battue)... J'étais déjà très content de me qualifier, et là encore plus de gagner ce premier tour surtout avec un tel scénario. Dans la tête, j'avais déjà perdu." Au prochain tour, la montagne sera plus haute avec l'Espagnol Feliciano Lopez, tête de série N.23.
La sortie était elle toute proche pour Novak Djokovic. Bousculé par son compatriote Viktor Troicki, en transe et sans complexe face à son chef de file de Coupe Davis, le Serbe est passé à deux doigts de l'élimination. Mené deux sets à un et avec un break de retard dans la 4e manche, la tête de série N.3 a profité d'un petit relâchement pour refaire surface. Au mental plus qu'avec sa raquette, "Djoko" s'est finalement imposé 6-3, 3-6, 2-6, 7-5, 6-3. Au prochain, c'est un nouveau client qui se présente avec l'Allemand Philipp Petzschner.
Enfin, tout s'est bien passé pour Rafaël Nadal. Le N.1 mondial a su être décisif au bon moment dans la fournaise newyorkaise pour battre le Russe Gabashvili en trois sets et franchir le premier tour de l'US Open, seul tournoi du Grand chelem qui manque encore à son palmarès. L'Espagnol s'est imposé 7-6, 7-6, 6-3 à l'issue d'une rencontre disputée, son adversaire lui rendant coup pour coup, notamment lors des deux premières manches. Mais Nadal a, à chaque fois, fait valoir sa maturité en remportant les points importants lors des tie-breaks. "Quand on joue un adversaire mal classé, celui-ci n'a rien à perdre alors il se montre très agressif. Ce fut donc un match difficile, mais j'estime avoir bien joué", a-t-il dit.
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