Clothilde de Bernardi en combattante, Myrtille Georges sans solution
Elle a un sourire jusqu'aux oreilles. Mouillée de transpiration et par la pluie, Clothilde de Bernardi a trouvé refuge sous le court Suzanne-Lenglen. Pour son premier Roland-Garros, elle a beaucoup de choses à dire, beaucoup de choses à raconter après une partie accrochée, une rencontre tendue, mais finalement gagnée.
"J'ai démarré le premier set un peu tendu", explique-t-elle. "Je n'arrivais pas trop à me lâcher. Le fait d''avoir perdu le premier set m'a relâché. Je me suis dit que je n'avais plus rien à perdre. Il fallait que je ne pense plus que c'était Roland, que c'était les qualifs et toutes ces choses extérieures. Du coup, je me suis relâchée, et j'ai retrouvé la "grinta". J'avais vraiment l'envie de gagner." Et la fin de match a été encore plus tendue avec l'apparition de la pluie, qui a forcé la Française à accélérer pour finir plus vite: "Je voyais que la pluie arrivait. Et si on s'arrête, ce n'est plus pareil, il faut se relancer."
Une opposition de cris
Pourtant, en face, il y avait une sacrée cliente, en la personne de Michelle Larcher De Brito. Tête de série N.17, la Portugaise a déjà vécu de belles histoires à Paris, notamment en 2009 où elle avait atteint le 3e tour, en battant la 15e mondiale, après être sortie du tableau des qualifications. Elle est connue pour son talent, mais aussi pour ses cris, lâchés à chaque frappe. Face à elle, Maria Sharapova semble une "petite joueuse" en la matière.
"On m'avait dit avant le match qu'elle allait crier très fort. Mais ça me motive, ça ne me fait pas du tout peur. Au contraire, cela me donne la gnac. Mais moi-même, cela m'arrive de crier pendant le match. Cela m'aide à me concentrer", glissait la Corse dans un grand sourire. Derrière elle et pendant tout le match, elle a bénéficié du soutien de son clan. Brahim Asloum, le boxeur champion olympique, son "petit ami", et Sylvain Wiltord, le footballeur champion d'Europe en 2000, voilà deux personnes qui en connaissent un rayon sur le haut niveau et le sens du combat. En revanche, il n'y avait pas ses parents. "Ma famille est restée en Corse. C'est moi qui n'ai pas voulu qu'ils viennent. Parce que, quand mes parents sont là, j'ai un peu de pression. Je n'aime pas trop. Ce sont les seules personnes qui pourraient me mettre la pression. Ils ne savent pas encore que j'ai gagné et je pense qu'ils vont être très fiers."
A 20 ans, elle avoue être "très contente d'avoir passé ce 1er tour". Mais ce n'est pas une finalité. "J'aimerais passer les qualifs. On verra où ça me mène." Et au-delà ? "Je suis 310e, et j'aimerais être rapidement 180-200."
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