Comment Thiem peut battre Nadal en finale ?
Se canaliser il devra
Dominic Thiem va aborder cette finale le couteau entre les dents. Ne comptez pas sur lui pour rester mesuré : sa nature, c'est de croquer tout cru ses adversaires. Même quand celui-ci s'appelle Rafael Nadal. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'on l'appelle Thieminator dans son pays natal.
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L'Autrichien est une "bombe" en puissance, un bazooka fait de brique pilée, une machine à lift autosuffisante. Tous ceux qui l'ont vu jouer, en face, vous le diront : il émane de lui une énergie qui semble intarissable, unique sur le circuit. Le problème, c'est que c'est aussi là son plus grand défaut. L'énergie de l'Autrichien est exponentielle. Au cours d'un match, mais aussi au cours d'un échange. Et si son adversaire trouve un moyen de contrer toutes ses balles, au lieu de changer sa tactique, il a tendance à vouloir en mettre plus. A surjouer, et à accumuler les énormes fautes directes. Jusqu'à complètement perdre le contrôle.
Or, Nadal est un des meilleurs défenseurs au monde. Il lit très bien le jeu et, sur terre battue, il se déplace mieux que personne. Il faudra donc que Thiem sache contenir son énergie quand il verra toutes ses balles revenir, inlassablement. Le piège du trop-plein serait fatal pour lui.
Bien servir il faudra
Là, on aborde un problème que tous les joueurs, sans exception, rencontrent contre Nadal. Demandez donc à Federer, qui était à près de 80% de réussite en moyenne derrière sa première avant son match contre Nadal ; pourcentage descendu à 61% face à l'Espagnol. Rafa harcèle les serveurs. C'est l'une de ses armes. Quitte à remettre des balles en cloche à l'intérieur du terrain, pour ensuite se placer à quelques mètres derrière sa ligne.
La finale se jouera sur le Chatrier, où Nadal adore jouer en raison du recul bien supérieur dont il bénéficie par rapport aux autres courts du monde. L'objectif donc pour Thiem? Passer un maximum de première, et surtout conserver l'avantage après dans l 'échange, quitte à rendre beaucoup de risque sur le deuxième coup. Face à Djokovic, également un grand retourneur, il a frappé 69% de première balle mais n'a gagné "que" 65% de points. C'est insuffisant face à de tels retourneurs. La preuve, il s'est fait breaker à 7 reprises. Nadal, de son côté, ne lui fera pas de cadeau sur son propre service.
Prier il pourra
Il faut être honnête. Quand Rafael Nadal est à 100% de ses moyens - comme c'est le cas depuis le début du tournoi - et sent bien la balle, il est imbattable à Roland-Garros. Mis à part éventuellement un Novak Djokovic qui marche sur l'eau (le Serbe a le jeu pour gêner Nadal et, inversement, l'Espagnol a tendance à le faire bien jouer), personne n'est en mesure de faire trembler le taureau.
Alors Dominic Thiem doit espérer tomber sur un Nadal moyen. Il a quelques motifs d'espoirs et un passif tout à fait honorable face à l'Espagnol : 6-4, 6-4 cette année à Barcelone, 7-5, 6-3, et 6-4, 6-3 l'an dernier à Madrid et à Rome. Il a déjà su tirer profit, contrairement à la majorité des joueurs du circuit, des errances de l'Espagnol. Mais en finale, ce Nadal moyen est très, très rare. Sur ses douze finales à Roland, il en a gagné quatre en trois sets, et aucun joueur n'a pu lui prendre plus d'un set sur un match. La dernière de ses victimes? Dominic Thiem, écrasé 6-4, 6-3, 6-2.
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