Copa Libertadores : River Plate sacré roi d'Amérique du sud face à l'ennemi juré Boca
Une minute de jeu, déjà trois chocs frontaux et une énergie débordante de la part des deux formations ; sûrement enhardis par un Santiago Bernabeu dont la torpeur spectatrice a laissé place à une éruption argentine quelque peu aseptisée. Au-delà du sacre, c'est un triomphe symbolique qui obsède les éternels rivaux de Buenos Aires. Qui pourra se targuer d'être le vainqueur de leur première confrontation au sommet du football sud-américain ?
Question en apparence enfantine, mais vitale, essentielle pour les supporters. En témoigne cette ferveur excessive, incontrôlable et incontrôlée, qui a conduit aux multiples reports et à la délocalisation de cette finale de la Copa Libertadores. Les plus motivés ont tout sacrifié pour traverser l'Atlantique et pouvoir poser leur fessier sur un siège en plastique madrilène.
Le dénouement se dérobe
Sur le pré, c'est Boca qui montre les dents. Les Bleu-et-or sont proches de pousser Maidana au csc sur un centre qu'il dévie juste au-dessus de sa transversale (9'). Une minute plus tard, la reprise de volée à bout portant d'Enzo Pérez n'est pas assez tranchante (10'). Le gardien de River, l'international argentin Franco Armani, voit ensuite une frappe contrée de Dario Benedetto lécher son montant droit (29'). Un avertissement pas assez pris au sérieux.
Juste avant la pause, le même Benedetto, buteur à l'aller et véritable choix de son coach Guillermo Barros Schelotto, assassine River sur un contre magique. Servi à merveille par une ouverture somptueuse de Nahitan Nandez plein axe, il se lève le ballon pour toiser le dernier tacleur et se mettre en parfaite position pour corriger Armani. Ouverture du score dans un timing parfait (43') et surtout logique étant donnée la physionomie de la rencontre. Aucun tir cadré pour River Plate, englué dans un jeu de possession relativement stérile.
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La Banda Roja revient sur la pelouse avec des intentions plus convaincantes. Premier frisson sur le but d'Esteban Andrada sur une enroulée de Lucas Pratto suite à une remise intelligente d'Ignacio Fernandez (48'). Si le cadre n'est toujours pas touché, le menace se fait plus pesante. On retrouvera ce tandem plus tard, après une situation litigieuse impliquant Pratto. L'attaquant de River est percuté par le portier de Boca. La rumeur d'un penalty parcourt les tribunes mais le jeu reprend finalement, comme si de rien n'était.
Pratto n'a pas renoncé. A la 67e minute, sublime une-deux conclue par un centre en retrait d'Ignacio Fernandez. Cette fois, Pratto n'a pas cherché à couper. Il n'a plus qu'à tromper Andrada, seul, du point de penalty : 1-1. Les vingt-deux acteurs se dirigent alors vers des prolongations. On promettait une tension dramatique de tous les instants, le public est servi. A dix minutes de la fin du temps réglementaire : situation rarissime. Boca se procure un coup-franc indirect dans la surface de River; opportunité ratée après de longues secondes de flottement.
Quatrième Copa Libertadores pour River
Un flottement qui règne jusqu'aux prolongations, entamées par une exclusion logique de Wilmar Barrios. La sentinelle de Boca a marché ostensiblement sur un adversaire venu le tacler. Les Bleu-et-or doivent donc finir la rencontre en infériorité numérique. Objectif numéro 1 : gagner du temps. Andrada fait alors parler sa roublardise en simulant une blessure (98').
Mais la sentence tombe et le bourreau se nomme Juan Fernando Quintero. L'ex-Rennais contrôle, enchaîne rapidement et sans élan à l'entrée de la surface. Il décoche une frappe pure sous la barre qui crucifie Andrada (108'). Boca rêvait de voir couler River, mais ce sont les bleu-et-or qui voient la coupe s'éloigner malgré plusieurs soubresauts dans les dix dernières minutes, notamment sur un poteau trouvé par Leonardo Jara à la 119e minute. River Plate achève un rival diminué et sans gardien sur un contre de Gonzalo Martinez sur la dernière situation.
El Millonario décroche sa quatrième Copa Libertadores (deux de moins que Boca), trois ans après sa victoire contre les Tigres. Les hommes de Marcelo Gallardo décrochent par la même occasion leur billet pour le Mondial des clubs (12-22 décembre). Le tout sans avoir joué de match dans son antre.
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