Corentin Moutet, une défaite mais des promesses à 16 ans
Il a l'apparence d'un "gamin". C'est normal, on peut dire qu'à 16 ans, il en est encore un, même dans le milieu du tennis où les "vieux" attaquent la trentaine. C'est au nom de cette jeunesse, mais avant tout de son incroyable talent naissant, qu'il a reçu une invitation pour les qualifications de Roland-Garros. "Il a une variété de coups incroyable", souligne Arnaud Di Pasquale, le Directeur technique national. "Il est capable de tout faire. Corentin développe un sens tactique, une panoplie de coups assez impressionnants et intéressants. Il a une super main. Il faudra que tout se mette en place, avec une densité mentale supérieure. Cela va venir. C'est quelqu'un de responsable, autonome. Il a plein de qualités autour pour pallier ses carences."
Ses carences, c'est notamment un mental qui le pousse parfois à des excès. Lors de ce 1er tour contre Michael Berrer, il a ainsi "fracassé" sa raquette de colère. En début d'année, il avait failli être suspendu en raison de son comportement. Mais il y a aussi son manque de physique, encore une fois lié à son âge: "Il est un peu frêle, encore friable physiquement", reconnaît Arnaud Di Pasquale. "Ca se voit sur le court. En plus il avait un joueur très imposant en face, qui a été Top 50 mondial. Ce n'est pas rien. Il y a de la qualité de frappe en face. Et on a vu le décalage qui existait entre une frappe très lourde et une frappe parfois encore légère. Le score est assez sévère. Mais il y a une marge de progression énorme et très encourageante. Après, il est nerveux, on peut lui reprocher son côté très caractériel qui fait aussi partie de ses qualités. Il sait ce qu'il veut: il a envie d'aller très haut, très loin. A 16 ans, c'est un gage de maturité assez grand."
Très perfectionniste
En 1h05 de jeu, Corentin Moutet s'est incliné sans parvenir à transformer la moindre des deux balles de break. Mais il a néanmoins distillé quelques coups droits dévastateurs, et aussi placé quelques amorties bien senties avec sa belle patte gauche. Tête basse, déçu, forcément, il est rapidement sorti du terrain pour regagner les vestiaires. Il ne s'agit que d'une péripétie dans une carrière que le DTN voit grande: "Ce n'est pas quelqu'un qui s'arrête sur le fait que ce soit les qualifs de Roland. Il arrive à se détacher de tout ça car pour lui, ce n'est qu'une étape. Il passe des caps en ce moment. Sa wild-card était méritée. Il voudra revenir, c'est certain, et pas que pour jouer les qualifs. Sa maturité est assez bluffante. Il a cette volonté d'atteindre le très haut niveau."
C'est pour cela qu'en avril, il s'est séparé de son entraîneur, Nicolas Coutelot. "Il a fait un cycle avec Nicolas Coutelot", juge Arnaud Di Pasquale. "Cela s'est bien passé car il a progressé mais il a senti la limite. Il a donc pris la décision d'aller vers autre chose pour l'amener plus loin. Il a besoin de clés pour progresser. Il les cherche. Tous les meilleurs joueurs sont dans cette démarche de recherche de la perfection. Et il est très perfectionniste."
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