Coupe du monde 2018 : de l'Australie à la Croatie, un parcours de champion
Au ralenti
France-Australie : 2-1
16 juin à Kazan
Pour leur entrée en lice, les Bleus se traînent face à de solides Océaniens. Ils ouvrent le score grâce à la première utilisation de l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) dans une Coupe du monde, un penalty obtenu et transformé par Antoine Griezmann. Rejoints quatre minutes plus tard sur un autre penalty, concédé par Samuel Umtiti d'une main façon basket, ils s'imposent finalement quand un Australien marque contre son camp à la 81e.
Didier Deschamps avait choisi de laisser deux cadres sur le banc, Blaise Matuidi et Olivier Giroud, au profit des jeunes Corentin Tolisso et Ousmane Dembélé. Pari perdu. En revanche, la titularisation des inexpérimentés latéraux Benjamin Pavard et Lucas Hernandez, à la place de Djibril Sidibé et Benjamin Mendy, aura de l'avenir.
C'est pas l'Pérou, mais la qualif'
France - Pérou 1-0
21 juin à Ekaterinbourg
Les Bleus décrochent leur qualification pour les 8es de finale dès leur deuxième match, grâce à un but de Kylian Mbappé (34e), profitant d'une frappe de Giroud contrée par un adversaire. Dans un stade entièrement acquis à la cause des Péruviens, les hommes de Deschamps font une bonne première période puis subissent énormément en seconde, mais sans craquer, affichant un esprit de corps.
Deschamps a remis dans son onze Giroud et Matuidi (dans un rôle de faux ailier gauche), et trouvé son équipe-type avec Griezmann en soutien de Giroud. Pour Grizou, ce fut le tournant du Mondial: "On a bien joué, c'était un 4-4-2 classique, regroupé, bloc bas. On a marqué et su défendre, faire les efforts les uns pour les autres, ça a été là le petit déclic".
Nul
Danemark - France 0-0
26 juin à Moscou (stade Loujniki)
Les Bleus atteignent leur objectif de finir premiers du groupe C, au prix d'un non-match (0-0), pire partie de la compétition, sachant qu'un nul convenait aux deux équipes. Les spectateurs sifflent et le désamour croît entre l'opinion française et son équipe nationale au terme d'un premier tour au jeu terne.
DD a fait tourner en titularisant six "coiffeurs", dont Steve Mandanda dans les cages. Thomas Lemar et Ousmane Dembélé manquent l'occasion de se mettre en valeur.
Match d'anthologie
8es de finale: France - Argentine 4-3
30 juin à Kazan
Les Bleus mettent leurs tripes sur le terrain pour éliminer les vice-champions du monde et Lionel Messi, au terme d'un match fou qui sauve la tête de Deschamps. "On a assez d'expérience pour savoir ce qui aurait pu se passer (en cas d'élimination)", a souligné son adjoint Guy Stéphan.
Kylian Mbappé provoque d'abord un penalty à l'issue d'une accélération incroyable puis réussit un doublé. La pépite de 19 ans se révèle ainsi au monde et suscite les comparaisons avec Pelé, et jusqu'aux louanges de l'idole brésilienne. Muselé par N'Golo Kanté, Messi est éclipsé, malgré ses deux passes décisives. Les Bleus sont menés, la seule fois dans le tournoi, pendant neuf minutes seulement: Benjamin Pavard égalise à 2-2 d'une extraordinaire reprise.
La maîtrise
Quarts de finale: Uruguay - France 0-2
6 juillet à Nijni Novgorod
La France contrôle la partie et perce l'étanche Celeste sur un coup franc de Griezmann pour la tête de Raphaël Varane (40e) et un tir de Griezmann aidé par la bourde du gardien uruguayen (61e). Hugo Lloris effectue une parade à l'horizontale, peut-être la plus belle du tournoi. Edinson Cavani était forfait (mollet), et Luis Suarez a été neutralisé.
Les Bleus atteignent l'objectif officiel d'accéder aux demi-finales, actant une progression par rapport au Mondial 2014. "On imaginait le dernier carré, on y est. Ceci dit, maintenant, ce n'est pas suffisant", souligne auprès de l'AFP le président de la Fédération française (FFF) Noël Le Graët.
Sur un coup de tête
Demi-finales: France - Belgique 1-0
10 juillet à Saint-Pétersbourg
Les Bleus affrontent l'impressionnante génération Eden Hazard qui a sorti le Brésil de Neymar au tour précédent (2-1). Et ils vont en finale grâce à un but de la tête de Samuel Umtiti sur un corner de Griezmann (51e). Les Français font le dos rond, subissent, Lloris effectue encore une parade de classe, et ça passe, à force de solidarité.
"La frustration est là car on perd contre une équipe qui n'est pas meilleure que nous, on a perdu contre une équipe qui joue à rien, qui défend", enrage le gardien belge Thibaut Courtois. "Je préfère perdre avec la Belgique que gagner avec la France", enchaîne Hazard. Les Bleus, eux, sont en finale.
Peur et réalisme
Finale: France - Croatie 4-2
15 juillet à Moscou
Une entame de match très timide. Des situations chaudes dans la surface française. Les Bleus entament leur finale un peu la peur au ventre. Le paradoxe d'une équipe jeune et pleine de maîtrise mais aussi un peu rattrapée par l'émotion. Jusqu'à ce coup-franc d'Antoine Griezmann à la 18e minute. Mario Mandzukic dévie le ballon contre-son-camp. 1-0. Puis 1-1. Ivan Perisic fait trembler les filets d'Hugo Lloris sur une frappe du gauche parfaite dans le petit filet. Puis à nouveau Griezmann, sur corner cette fois, trouve la tête de Matuidi. Son coup de boule trouve la main du même Perisic. Après un recours à l'assistance vidéo, Nestor Pitana indique le point de penalty. Là encore "Grizou" ne manquera pas le coche. 2-1 à la mi-temps.
En cinq minutes, les Bleus rajoutent deux buts (59e et 65e) par Pogba et Mbappé. L'erreur de Lloris quatre minutes plus tard restera anecdotique. La France s'impose 4-2 et, pour la deuxième fois de son histoire, est championne du monde.
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