Coupe du monde 2018 : l'étoile d'une génération précoce
Hugo Lloris. Steve Mandanda. Alphonse Areola. Benjamin Pavard. Djibril Sidibé. Raphaël Varane. Adil Rami. Samuel Umtiti. Presnel Kimpembe. Benjamin Mendy. Lucas Hernandez. N’Golo Kanté. Corentin Tolisso. Paul Pogba. Blaise Matuidi. Steven Nzonzi. Thomas Lemar. Ousmane Dembele. Kylian Mbappé. Antoine Griezmann. Florian Thauvin. Nabil Fekir. Olivier Giroud.
23 noms. 23 joueurs, triés sur le volet par Didier Deschamps. 23 hommes qui viennent de remporter la plus prestigieuse des compétitions de football.
Au moment où la France bascule dans la joie et l’ivresse, où les tapes dans le dos et les Marseillaises se déploient aussi vite que les drapeaux tricolores, ceux qui viennent à peine de mettre la main sur la coupe Jules Rimet ne réalisent probablement pas l’ampleur de ce qu’ils viennent d’accomplir. Comme des grands - qu’ils ne sont pas tous (26 ans d’âge moyen, deuxième sélection la plus jeune de la compétition derrière le Nigeria, NDLR) - ces Bleus ont rejoint leurs glorieux aînés au panthéon des champions. Du monde.
Il y a 20 ans, tous ou presque étaient des “minots”. Des footballeurs en herbe. Leurs souvenirs de ce 12 juillet 1998 sont diffus. Pourtant, nul doute qu’ils ont déjà mimé les deux coups de tête de Zidane avec un ballon. Et provoqué l’ire de leurs parents quand le cuir faisait du grabuge au sein du domicile familial.
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Kylian Mbappé, lui, n’était même pas encore né. Trop jeune pour être témoin de l’Histoire. L’étoile trônait fièrement au-dessus du coq qu’il n’avait pas encore appris à marcher. Aujourd’hui âgé de 19 ans, il est le symbole d’une génération qui a le privilège de vivre un premier sacre mondial. Si l’époque est différente, la ferveur reste toujours la même.
Des désillusions à la consécration
L’auteur de cet article avait 7 ans lorsque les Bleus d’Aimé Jacquet renversaient le Brésil. Un chanceux double dose, en quelque sorte. Pour les jeunes qui comme Mbappé n’ont pu vivre cela à l’époque, la nuit promet d’être belle et longue. Au petit matin, les courses de N’Golo Kanté hanteront toujours nos esprits, alors que le manque de football se fera déjà ressentir.
Dans le rétroviseur, les désillusions de 2006 et 2016 qui avaient laissé un goût (très) amer dans la bouche sont oubliées. La troisième finale en 12 ans - Euro 2016 compris - est la bonne. Pour certain(e)s, ce 15 juillet 2018 marque le début d’une promesse dorée. On disait ces Bleus un peu juste pour ce Mondial. Que c’était juste une préparation. Que dans quatre ans au Qatar, on allait voir ce qu’on allait voir. Sauf que la précocité a pris le dessus. Les Bleus sont en avance sur leur temps de passage. Il suffit de se rappeler de ce but incroyable de Benjamin Pavard contre l’Argentine ou de la performance de Mbappé, encore lui, face aux coéquipiers de Léo Messi. De la défense de fer de Raphaël Varane et “Big” Sam Umtiti contre l’Uruguay, puis la Belgique. Des caviars déposés par Antoine Griezmann sur coups de pied arrêtés et de ses penaltys précieux tout au long de la compétition. De l’omniprésence de Paul Pogba. Et la liste est loin d’être exhaustive...
Deux victoires, trois finales de Coupe du monde lors des six dernières éditions. Ce soir, la France est encore un peu plus une grande nation du football. Partout dans l’Hexagone, on évacue la pression de cette finale face à la Croatie en chantant à la gloire de ces jeunes pousses qui n’ont pas fini de grandir. Et c’est peut-être cela, finalement, la meilleure nouvelle.
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