Coupe du monde 2018 : Même s'il n'a pas encore marqué, Timo Werner est d'attaque
Samedi soir à Sotchi : on joue le temps additionnel et la Mannschaft, tenue en échec 1-1 par la Suède, a déjà un pied dans l'avion du retour. Timo Werner, à bout de forces, va chercher au plus profond de lui pour tenter un énième débordement sur la gauche. Il est fauché. Coup franc. La suite est connue : Toni Kroos place un tir somptueux en lucarne, l'Allemagne gagne et sauve sa tête dans le Mondial. "Je n'avais plus aucune force après avoir obtenu ce coup franc", a raconté celui qui s'était révélé l'an dernier en terminant meilleur buteur de la Coupe des confédérations (3 buts) : "Je n'ai même pas réussi à courir pour aller célébrer le but avec les autres. L'arbitre m'a dit qu'il ne restait qu'une minute, je suis revenu vers l'arrière et j'ai défendu tout ce que j'ai pu".
"S'il continue, il va dominer l'attaque allemande pendant 10 ans"
Cette débauche d'efforts a valu généralement à Werner l'une des meilleures notes de son équipe dans la presse allemande. Mais le buteur du RB Leipzig (8 réalisations en 16 sélections) reste sur deux matchs sans marquer ni se montrer dangereux devant le but avant le match mercredi contre la Corée du Sud, que l'Allemagne doit impérativement battre par deux buts d'écart au moins pour être certaine de disputer les 8e de finale. "Tant qu'on gagne, ça m'est relativement égal de marquer ou non", a-t-il lancé lundi, au camp de base des Allemands de Vatutinki, près de Moscou, où l'équipe est revenue se régénérer avant de repartir pour Kazan affronter les "Guerriers Taeguk".
Sa décontraction, son calme et son assurance peuvent surprendre, venant d'un joueur si jeune qui n'évolue pas (encore) dans l'un des plus grands clubs d'Europe, même si Leipzig a joué cette saison la phase de poule de Ligue des champions. Mais il sait que le sélectionneur l'apprécie et compte sur lui. D'ailleurs, mis à part le surdoué Joshua Kimmich, qui s'est imposé pendant l'Euro 2016, Timo Werner est le seul représentant de la génération moins de 23 ans à avoir gagné sa place de titulaire dans la Mannschaft des champions du monde depuis deux ans.
"S'il continue comme ça, il va dominer l'attaque allemande pour les dix prochaines années!", prédit même Mario Gomez, le vieux renard de 32 ans, pourtant son concurrent au poste de numéro 9 au Mondial. "J'ai été heureux que l'idole de ma jeunesse me fasse un tel compliment", a répondu Werner, qui assure que leur complicité en Russie dépasse ce qu'il avait imaginé: "Mario me parle beaucoup, il est toujours le premier à me donner des conseils, à me soutenir. Je ne suis pas sûr que des joueurs en concurrence s'aident comme ça dans toutes les équipes".
En deuxième période contre la Suède, Löw a fait entrer Gomez au côté de Werner. Bloqué par la très dense défense suédoise, le jeune attaquant n'a pas hésité à laisser la pointe de l'attaque à son aîné pour aller percuter sur les ailes. "Timo est polyvalent devant", confirme Marcus Sorg, l'un des adjoints de Löw, "et il est important de savoir être imprévisible pour l'adversaire, comme il l'a très bien fait contre la Suède". L'Allemagne a besoin d'au moins deux buts mercredi pour ne pas dépendre du résultat de l'autre match Mexique-Suède : le moment ou jamais pour le jeune Werner de débloquer son compteur au Mondial.
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