Coupe du monde 2018 : On a trouvé les quatre gardiens de la galaxie
Hugo Lloris, de zéro à héros ?
Les performances du capitaine de l'équipe de France étaient déjà discutés en mars, lors des deux rencontres face à la Colombie et la Russie. Sa saison en Premier League avec Tottenham ? Bien en deça de ses prestations habituelles. La session de matchs préparatoires juste avant le Mondial n'a pas non plus rassuré les observateurs et les spectateurs. Hugo Lloris, le taulier de ces Bleus "new age", allait-il céder sa place à Steve Mandanda ? Honnêtement, les doutes étaient permis. Fort heureusement pour le portier des Spurs, Didier Deschamps lui a toujours apporté sa pleine confiance. Et finalement, alors que la France est en demi-finale de la Coupe du monde, on ne peut que lui donner raison de l'avoir fait.
Depuis le premier match de poules face à l'Australie (2-1) à Kazan, Hugo Lloris est irréprochable. Face au Pérou (1-0), son arrêt du pied face à Guerrero permet aux Bleus de rester à 0-0. Quelques minutes plus tard, Kylian Mbappé débloquera le score. Contre le Danemark (0-0), le capitaine a cédé sa place à son compère marseillais. Face à l'Argentine (4-3), les trois buts encaissés ne sont absolument pas de son fait. Et en quart de finale face à Luis Suarez et consorts (2-0), il a peut-être réalisé la parade du Mondial en même temps qu'il a réalisé quatre arrêts - soit son meilleur total lors d'un match de Coupe du monde.
En demi-finale, les Bleus s'avancent sereins face à la Belgique, sûrs de leur base. Comment ne pas l'être avec un dernier rempart comme cet Hugo Lloris. Plus que deux rencontres à remporter et c'est le titre de meilleur portier de la compétition qui l'attend.
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Thibaut Courtois, en toute discrétion
26 ans. 1m99. Portier des Blues de Chelsea. L'ascension de Thibaut Courtois au sommet du foot européen s'est faite en un éclair. Et sans faire de bruit. Le longiligne gardien de la sélection belge n'est pas du genre à se faire remarquer. Un des nombreux points communs qu'il partage avec Hugo Lloris. Mais si les deux hommes ne cessent d'être comparés en amont de la demi-finale, le Diable Rouge a pour lui des arguments qu'il est l'un des seuls au monde à avoir en stock.
Son envergure, déjà. Sur sa ligne, Thibaut Courtois est chez lui. Capable de parades réflexes assez incroyables, il impressionne les attaquants adverses par sa capacité à tout sortir, même lorsque l'on croit le but tout fait. Son jeu au pied est également loin d'être une gêne. Seul (léger) bémol ? Sa réactivité sur les frappes à ras de terre.
Contre le Brésil en quart de finale, Courtois a battu le record du nombre d'arrêts lors d'un match de ce Mondial 2018 (9). On se souviendra longtemps de son envolée sur cette frappe enveloppée de Neymar dans le temps additionnel, qui prenait la direction de la lucarne. Les Bleus sont prévenus : pour tromper sa vigilance, il faudra être parfait dans l'exécution du dernier geste. Olivier Giroud le sait bien. En conférence de presse dimanche il s'était exprimé sur le comparatif Lloris - Courtois :
"Hugo et Thibaut méritent tous deux d'être élus meilleurs gardiens de la compétition. Mais le meilleur, c'est Hugo ! Désolé Thibaut !"
Espérons que le résultat de la demi-finale lui donne raison...
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Danijel Subasic, monsieur tirs au but
Des quatre gardiens de la galaxie, c'est lui le plus âgé (33 ans). Mais certainement pas le moins talentueux. La Coupe du monde de "Suba" est une montée en puissance progressive. Lors des poules, le portier croate n'a pas eu beaucoup à s'employer. Les hommes de Zlatko Dalic ont survolé le groupe D : trois matchs, trois victoires dont une démonstration face à l'Argentine et un seul but encaissé.
Mais à partir de la phase à élimination directe, il est devenu l'homme de la situation. Et surtout "Monsieur tirs au but". Contre le Danemark (1-1, 3 tab à 2) puis la Russie (2-2, 3 tab à 4), Danijel Subasic a tout simplement qualifié son pays. Son arrêt de la jambe sur le tir de Jorgensen a permis à Ivan Rakitic de finir le travail sereinement. Le piqué trop audacieux de Smolov a montré que "Suba" était sur ses gardes. Et besogneux. Blessé à l'issue du temps réglementaire, il a joué toute les prolongations sur une jambe avant de briller face aux frappeurs adverses au point des 9,15m.
Dominatrice dans son groupe, donc, la Croatie a eu besoin de deux prolongations et autant de séances de tirs au but pour poursuivre son aventure en Russie. Face à l'Angleterre, Subasic et ses partenaires seront peut-être émoussés physiquement après leurs deux matchs à rallonge. Mais si elle tient bon face à une équipe qui se croit déjà en finale ("it's coming home"), elle sait qu'elle peut compter sur son gardien aux gants de fer si la rencontre se prolonge. Dans l'histoire du Mondial, il est le premier à sortir vainqueur de deux séances de tirs au but.
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Jordan Pickford, l'incertain devenu indiscutable
La Coupe du monde n'avait pas encore commencé que déjà, dans le Royaume, le choix du gardien n°1 des Three Lions était discuté. Dans ses bagages Gareth Southgate, le sélectionneur anglais, a emmené trois gardiens d'un niveau que beaucoup jugeait homogène avec Jordan Pickford, Jack Butland et Nick Pope. Et aucun titulaire indiscutable.
C'est Joe Hart qui avait débuté la campagne des éliminatoires dans les buts. Ensuite, Jack Butland et Jordan Pickford ont émergé, se partageant les cages à trois reprises chacun (sur les six derniers matchs avant l'entrée en lice de l'Angleterre). Finalement, Southgate a fait de Pickford son portier n°1. Et il est difficile aujourd'hui de contredire son choix lorsqu'on voit les performances du gardien d'Everton.
Alors certes, avant la victoire en quart de finale contre la Suède (2-1), Pickford n'avait jamais eu de "clean sheet" (cage inviolée). À chacune des sorties des Three Lions, le ballon a touché ses filets. Mais contre la Colombie en huitième de finale (1-1, 4 tab à 3), il est devenu l'homme qui a vaincu la malédiction : après trois échecs lors des séances de tirs au but en Coupe du monde (1990, 1998, 2006), l'Angleterre a enfin vaincu le signe indien. Une superbe parade main gauche sur une frappe de Carlos Bacca a remis Southgate et ses hommes sur les rails. Face à la Croatie, la crainte de devoir encore passer par les tirs au but, qui signifiait élimination à coup sûr il y a encore une semaine, aura disparu. Et c'est bien grâce à Pickford.
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