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Coupe du monde 2018 - Pourquoi la France ne doit pas avoir peur de l'Argentine

Qualifiée à la première place de son groupe C après deux victoires et un nul, l'équipe de France aura face à elle le vice-champion du monde en titre en 8e de finale de la Coupe du monde. L'Argentine, ses 2 couronnes mondiales (1978, 1986), sa star planétaire (Lionel Messi) et sa "grinta". Un formation que les Bleus n'ont battue que deux fois en 11 affrontements passés. Oui, mais les hommes de Didier Deschamps ont bien plus d'arguments à faire valoir que les Sud-Américains.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Qui sont les premiers ?

Au lendemain du match soporifique contre le Danemark, l'heure est à la critique. L'équipe de France a fait match nul (0-0) dans une rencontre où aucune équipe n'avait à pendre de risques. A l'arrivée, avec deux victoires et un nul, les Bleus sont premiers de leur groupe.

Dans le même temps, l'Argentine finit 2e du groupe D, avec une défaite (et même une claque 3-0 contre les Croates), un nul (poussif contre l'Islande) et une victoire arrachée au forceps en toute fin de rencontre face au Nigéria. Bref, si les Français doivent s'inquiéter avant le 8e de finale, que doivent se dire les Argentins ?

 

L'Argentine, un malade de longue date

L'Argentine est vice-championne du monde en titre. Dit comme cela, ça fait peur. Mais en repartant en 2014, rappelez-vous que les Argentins ont atteint la finale en gagnant tous leurs matches par un but d'écart: 2-1 contre la Bosnie, 1-0 contre l'Iran dans le temps additionnel, 3-2 contre le Nigéria lors des poules. Puis en éliminant la Suisse (1-0) en prolongation, et la Belgique sur le même score (1-0), avant de franchir les Pays-Bas à l'issue de la séance des tirs au but.

Et l'Albiceleste n'a dû sa présence en Russie qu'au prix d'une ultime victoire en Equateur (3-1), lors de la dernière journée des qualifications de la zone AmSud. Et les matches de poules n'ont pas vraiment rassuré un collectif bien à la peine malgré d'énormes individualités. En trois matches, les Sud-Américains ont encaissé 5 buts, et n'en ont marqué que 3. Pendant les éliminatoires, en 18 matches, ils avaient marqué 19 buts, et pris 16, avec des petites claques (3-0 contre le Brésil, 2-0 à domicile contre l'Equateur, 2-0 en Bolivie). 

Antoine Griezmann, le réveil attendu comme à l'Euro 2016 ?

La star de l'équipe, ça devait être lui. Un petit but depuis le début de la compétition, en manque clairement de jambes, Antoine Griezmann attise pourtant les critiques. Le leader de l'attaque ne mène pas la danse offensive. Un peu comme à l'Euro 2016 en France, où il n'avait marqué qu'une fois (contre l'Albanie lors du 2e match) en poule, avant de prendre feu ensuite (doublé contre l'Irlande, un but contre l'Islande, doublé contre l'Allemagne) pour finir meilleur buteur de la compétition, et être élu meilleur joueur de l'Euro.

"J'espère hausser encore mon niveau en huitièmes", a-t-il dit après le nul contre le Danemark, évoquant aussi la grosse préparation physique qui lui a "coupé les jambes" sur les premiers matches. Avec 34 buts cette saison, "Grizou" n'est pas devenu un piètre attaquant du jour au lendemain. Les matches à enjeu, il connaît. N'a-t-il pas inscrit un doublé en finale de la Ligue Europa cette année, après avoir connu un début de saison très poussif ? Critiqué par ses supporters de l'Atlético, et piqué au vif par son coach Diego Simeone, il avait ensuite retrouvé ses ailes.

 

Remember 2016

"Une purge". de l'aveu même de certains joueurs, le match contre le Danemark n'a pas été flamboyant. De l'avis des spectateurs et téléspectateurs aussi. Certains parlent même d'ennui face aux matches de l'équipe de France depuis le début de la compétition.

Mais n'était-ce pas déjà le cas à l'Euro 2016 ? Certes, les buts en toute fin de match de Payet et dans le temps additionnel de Griezmann et Payet contre respectivement la Roumanie (2-1) et l'Albanie (2-0) avaient fait chavirer les stades. Un peu comme celui marqué contre son camp par l'Australien Behich ou par celui de Mbappé face au Pérou. Pourtant, tout le monde avait ensuite vibré, face à l'Irlande ou l'Allemagne. Et chacun n'avait retenu que la place en finale, et la déception de la courte défaite contre les Portugais en prolongation.

Plus loin encore. En 1998, le poussif succès inaugural contre l'Afrique du Sud (3-0) n'avait pas non plus soulevé un enthousiasme général. Mais le titre mondial avait tout effacé, même les mois de dénigrement à l'égard d'Aimé Jacquet, qualifié de "désenchanteur" par l'Equipe, et de sa formation loin d'aligner des matchs amicaux brillants.

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