Coupe du monde : Retour sur les cinq demi-finales de l'histoire des Bleus
1958 : sous le joug de Pelé
24 juin 1958, Solna (Suède)
Brésil - France 5 - 2
La France se hisse dans le dernier carré pour la première fois de son histoire, à l'occasion de sa cinquième participation. Les hommes d'Albert Batteux sont emmenés par le meneur Raymond Kopa et l'attaquant Just Fontaine qui finiront respectivement Ballon d'Or 1958 et meilleur buteur historique sur une phase finale de Coupe du monde (13 buts). Le match démarre vite, but de Vava (2e) et égalisation de Fontaine (9e). Didi marque (39e) puis sous Pelé déjà perce le Roi: à 17 ans, il inscrit un sensationnel triplé (52e, 64e, 75e). Roger Piantoni ne peut que réduire l'écart (83e). Les Bleus se consoleront un peu en décrochant la 3e place face à la RFA (5-3).
1982 : le drame de Séville
8 juin 1982, Séville (Espagne)
RFA - France 3-3 a.p., 5-4 t.a.b.
Retournements de situations, buts superbes, faits de jeu, coups du sort... la demi-finale est restée dans la mémoire collective comme "le drame de Séville" en raison de son scénario fou. Les deux équipes se neutralisent en première période (buts de Pierre Littbarski et Michel Platini sur penalty). En seconde période, Schumacher s'élance sur Battiston façon kung-fu: l'arbitre ne bronche pas et le défenseur français sort sur civière. La dernière demi-heure de prolongation est épique: buts coup sur coup de Marius Trésor (92e) d'une superbe reprise de volée en pivot puis d'Alain Giresse (98e): 3-1. Mais les Allemands de l'ouest recollent grâce à Karl-Heinz Rummenigge (102e) et Klaus Fischer d'un retourné (108e). Dans la loterie finale, Schumacher détourne le tir de Maxime Bossis qui finit accroupi, hébété. La légende des Bleus romantiques de Michel Hidalgo est née, à défaut d'accrocher une première finale de Mondial.
1986 : la revanche perdue
25 juin 1986, Guadalajara (Mexique)
France - RFA 0-2
Pas vraiment de suspense cette fois, dans un match haché où les Allemands de l'ouest marquent tôt et tard (Andreas Brehme sur coup franc à la 9e, Rudi Völler en contre-attaque à la 90e). Les Bleus de Henri Michel jouaient sans leur meilleure arme offensive, Dominique Rocheteau (forfait), et avec un Platini diminué par une blessure lancinante. Ils avaient laissé énormément d'énergie dans leurs matchs précédents, contre les champions du monde italiens en 8es de finale (2-0) puis contre le Brésil de Zico et Socrates dans un quart dantesque (1-1 a.p., 4-3 t.a.b.). La génération Platini (Bossis, Giresse, Rocheteau, Tigana, etc...) jette ses derniers feux en décrochant la 3e place, le meilleur résultat français depuis 1958.
1998 : merci "Tutu"
8 juillet 1998, Saint-Denis (France)
France - Croatie 2-1
Les Bleus d'Aimé Jacquet sont passés par un but en or face au Paraguay puis par les tirs au but contre l'Italie. En demi-finales, les émotions sont encore plus renversantes. La France encaisse un but de Davor Suker (46e), couvert par Lilian Thuram. L'arrière droit prend sa revanche en inscrivant deux buts pleins d'audace (47e, 70e) - les seuls de sa carrière internationale en 142 sélections (record français). Après le second, il s'agenouille, l'index sur la bouche, incrédule: c'est la pose dite du philosophe. "Le geste est resté en mémoire parce que les gens ressentaient au plus profond d'eux que moi-même je ne comprenais pas ce qui se passait", a-t-il confié. Les Bleus accèdent ainsi pour la première fois de leur histoire à une finale de Mondial, et la remportent (3-0 contre le Brésil).
2006 : penalty ZZ et crispation XL
5 juillet 2006, Munich (Allemagne)
Portugal - France 0-1
Rarement un match fut plus tendu - il détient d'ailleurs le record historique d'audience télévisée en France avec 22,2 millions de téléspectateurs devant TF1. Après le festival de Zinédine Zidane contre le Brésil en quarts (1-0), c'est encore l'idole qui débloque la situation en transformant un penalty consécutif à une faute de Ricardo Carvalho sur Thierry Henry (33e). Seul un coup franc de Cristiano Ronaldo mal renvoyé par Fabien Barthez fait trembler les Bleus de Raymond Domenech, qui accèdent à leur deuxième finale de Mondial, perdue aux tirs au but face à l'Italie. Décidée en partie sur un coup de tête signé ZZ...
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