Crash d'avion de Chapecoense : un des rescapés raconte
« Ceux qui sont morts n’ont rien senti. Le choc était tellement inattendu, et tellement fort que personne n’a souffert (…) je suis certain que la plupart sont morts heureux ». Les mots sont forts, mais expriment bien le traumatisme qu’a vécu Rafael Henzel, ce quarantenaire journaliste, passionné de football, et désormais miraculé. Le 28 novembre dernier, 71 personnes trouvaient la mort dans le crash d’un avion, en Colombie. Parmi eux, l’équipe de football de Chapecoense, ainsi qu’une vingtaine de journalistes. Rafael Henzel fait partie des six survivants, et ses jours ne sont plus en danger.
Plus d’un mois après la catastrophe, le journaliste a su trouver les mots pour raconter le pire jour de sa vie, au quotidien L’Equipe. « A aucun moment on imaginait que l’avion allait taper. Il planait, il était stable, et tout d’un coup il y a eu un choc terrible. On n’a rien vu venir », explique-t-il au journaliste, en racontant s’être réveillé sept heures après le crash : « j’étais coincé dans un arbuste, entouré de mes deux confrères morts, ceintures attachées ». Rafael Henzel a ensuite été secouru, et a passé quelques jours à l’hôpital.
Aujourd’hui, il avoue vouloir reprendre le travail. Sa vocation, qui l’a poussée à suivre le football, et de plus près le club de Chapecoense. « Je suis parfois à fleur de peau et très ému lorsque je rencontre un groupe d’amis ou que je revois un groupe d’amis ou que je revois un but de Chapeco que j’ai commenté », reconnaît. Le journaliste, qui garde quelques cicatrices visibles sur le visage, tente d’aller de l’avant. « Il était écrit qu’on devrait vivre le moment le plus important de notre vie, avant notre pire tragédie (…) je vais tout faire pour que cette nouvelle vie vaille le coup et que ce miracle serve à quelque chose ».
Parmi les autres survivants du crash, les trois joueurs de Chapecoense retrouvent peu à peu goût à la vie. Alan Ruschel, 27 ans, touché à la colonne vertébrale, espère rejouer dans l’équipe dans les six mois à venir. Neto, le défenseur, dernier survivant à avoir été secouru, a quitté l’hôpital et espère lui aussi rejouer, après avoir failli rester paralysé. Jackson Follman, 24 ans, est le seul à ne pas avoir encore quitté l’hôpital. Il a été amputé d’une jambe, et espère désormais continuer le sport, en tant qu’athlète paralympique. Pour lui, pour eux.
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